BODIN Georges [pseudonyme dans la Résistance : LEGROS]

Par Jean-Marie Guillon

Né le 20 mars 1901 à Grenoble (Isère), abattu le 1er novembre 1943 à Bollène (Vaucluse) ; restaurateur ; responsable local du mouvement Libération et des Mouvements unis de la Résistance (MUR).

Originaire de Bollène, marié, père de deux filles, Georges Bodin était restaurateur et propriétaire du Relais de la Croisière. Il aurait milité à l’extrême gauche avant guerre d’après la police. Il devint responsable de l’Action politique du mouvement Libération pour le secteur d’Orange (Vaucluse). Outre ses activités de propagande, il vint en aide à des juifs et cacha des réfractaires au Service du travail obligatoire (STO). Il fut arrêté le 19 juillet 1943 par la police de Vichy et fut emprisonné quatre mois à la prison Sainte-Anne d’Avignon. Libéré vers le 20 octobre, il voulut rejoindre le Vercors, mais, repéré en passant à Avignon, il fut abattu dans son établissement, à coups de revolver, par deux miliciens le 1er novembre en fin d’après-midi. D’après Féroldi, chef du 2e Bureau de la Milice, cette exécution eut lieu sur ordre du chef départemental de cette organisation, Bonnabel, en représailles après l’exécution de Me Gras, un avocat milicien, par la Résistance le 28 octobre. Le milicien Jolain, membre également du Groupe Collaboration, se serait vanté auprès du Parti populaire français (PPF) de Carpentras d’avoir participé au meurtre.

Son épouse fut incarcérée par les hommes de la Brandebourg à la citadelle de Pont-Saint-Esprit (Gard), avant d’être libérée. Elle reçut la Croix de guerre en 1948. Son mari avait été décoré à titre posthume de la Croix de guerre avec étoile de bronze en 1946.
Sa fille, Germaine, distribuait avec sa mère le journal Libération et a fourni de fausses cartes d’identité à des juifs et des réfractaires au Service du travail obligatoire (STO).
Il obtint le titre de « Mort pour la France » et fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le 11 mars 1947.


Son nom figure sur le monument aux morts de Bollène.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article169038, notice BODIN Georges [pseudonyme dans la Résistance : LEGROS] par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 26 décembre 2014, dernière modification le 8 octobre 2021.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. dép. Vaucluse 3 W 19, 8 W 4. — Site internet Mémoire des Hommes Caen DAVCC 21 P 25260 et Vincennes GR 16 P 66612 (nc). — Isaac Lewendel, Bernard Weisz, Vichy, la pègre et les nazis. La traque des Juifs en Provence, Paris, nouveau monde éditions, 2013. — Charles Monnier éd., Témoignages et documents sur la Résistance à Bollène et dans sa région (octobre 1940-août 1944), Bollène, 1994.⎯ Charles Monnier, Bollène au temps où fumaient les cheminées, Bollène, Association Bollène Information Pluralisme, 2005, p. 122. ⎯ La Résistance dans le secteur d’Orange, Orange, sd, 12 p.— Genweb (consulté le 31-01-19)

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