BLET Paul, Louis

Fils de Pierre Blet, tailleur d’habits, et de Marie Demail, sans profession, Paul Blet, élève de l’École normale d’instituteurs de Poitiers en 1901, titulaire du brevet supérieur, devint instituteur à Saint-Benoît (Vienne) en 1902, puis à Poitiers. Il se maria, le 2 décembre 1905 à Saint-Benoît avec la fille d’un tailleur de pierres, Marie Lafosse. Le couple eut un enfant.

Ajourné du service militaire en 1904 pour astigmatisme et myopie, il se mit en congé pour convenances personnelles, afin de commencer des études à la Faculté des Sciences de Poitiers. Licencié ès sciences en 1908, il obtint un emploi de préparateur en sciences physiques à la faculté, assistant auprès du professeur Alfred Turpain, poste qu’il occupa jusqu’en 1931.

Passé au service armé en novembre 1914, il fut mobilisé dans un régiment de Génie à Tours, puis en raison de ses compétences scientifiques acquises auprès du professeur Turpain dans le domaine de la télégraphie sans fil et des ondes électriques, il intégra le service des appareils d’écoute des mines et devint instructeur pour ce type d’appareils. Il effectua plusieurs missions pour organiser la fabrication d’appareils amplificateurs et de repérage de sons, en Russie (octobre 1915-mars 1916), en Angleterre (juin 1916) et à nouveau en Russie (septembre 1916-janvier 1918). Il fut démobilisé en mars 1919 au grade de sergent.

Paul Blet reprit son service de préparateur à la faculté de Poitiers, fut promu officier d’académie en 1921, puis soutint une thèse de sciences physiques à la Faculté des Sciences de Montpellier en 1928, ce qui lui permit de devenir chef de travaux à Poitiers en 1931, fonction qui fut transformée en 1942 en un poste de maître de conférences adjoint et de chef de travaux. Il prit sa retraite en 1943.

Paul Blet, fut en 1913, avec son ami Albert Turpain, cofondateur de « L’Association coopérative de consommation ». Il en présida le conseil d’administration après Turpain, amenant cette société à de remarquables progrès : en 1933, environ cinq mille sociétaires, autour de dix-huit magasins dont treize dans la région poitevine. Il participa assidûment aux congrès de la Fédération régionale du Centre-Océan à laquelle adhérait la société, ainsi qu’à la Fédération nationale des coopératives de consommation (FNCC).

En juillet 1945, il vota en faveur de la motion proposée par Georges Boully, au congrès national de la FNCC, salle de la Mutualité à Paris. Il s’employa dès lors à obtenir la fusion de l’Association coopérative avec l’UDC des Charentes et du Poitou que dirigeait Jules Baert, opération réalisée en 1949. Il continua à animer la vie coopérative de la section de Poitiers dont il était devenu le président. Ses influences dans les milieux universitaires de la ville facilitèrent beaucoup la création à la Faculté de Droit d’un cours sur la coopération.

Paul Blet militait au Parti radical-socialiste. Il présida la commission locale du ravitaillement à partir de 1945, ce qui lui permit d’asseoir sa réputation de coopérateur. Élu au conseil municipal en 1947, il devint maire de la ville. Fait chevalier de la Légion d’honneur en 1948, décoration qui lui fut remise par le Président du Conseil, Robert Schuman, qui s’était réfugié à Poitiers en 1941, il mourut avant la fin de son mandat et fut enterré à Saint-Benoît.

Un groupe scolaire (écoles élémentaire et maternelle), construit dans les années 1950, boulevard François Albert à Poitiers, porte son nom.