VÉRAN Noël dit Carbonnel

Par Jean-Marie Guillon

Né le 10 novembre 1921 à Septèmes (Bouches-du-Rhône), exécuté le 9 août 1944 à Mirabeau (Vaucluse) ; employé des chemins de fer ; Groupe franc Fer des Bouches-du-Rhône.

Noël Véran était le fils unique de Louis Baptistin Véran, ouvrier poseur à la Compagnie des chemins de fer de Provence, et de Victoire Chiariglione, garde-barrière à Meyrargues (Bouches-du-Rhône) où la famille était venue résider. Après le certificat d’études, il travailla à l’usine de conserves alimentaires Barbier-Dauphin de Meyrargues. Marié à Jeannine Magnan, il devint père de deux enfants, un fils né en 1939 et une fille née en 1941. Il fut appelé aux Chantiers de Jeunesse dans le Var (Le Cannet-des-Maures), puis dans le Vaucluse (Lourmarin), d’octobre 1941 à octobre 1942. Entre temps, il divorça, ses enfants restant à sa charge, gardés par ses parents. Noël Véran fut embauché à la Compagnie des chemins de fer de Provence comme facteur aux écritures. Il fut d’abord employé au guichet de la gare de Meyrargues. Membre du Groupe franc Fer, assurant diverses liaisons, il participa à diverses actions de sabotage, en particulier au dépôt de Pertuis (Vaucluse). Piégé par un homme de la 8e compagnie Brandebourg qui s’était fait passer pour un résistant, il fut arrêté le 8 août à Aix-en-Provence, sur le cours Mirabeau, porteur d’explosifs provenant de Mirabeau. Il fut conduit à la caserne Miollis où le détachement de la 8e compagnie était installé et vraisemblablement très maltraité. D’après des témoins, il se rendit le lendemain au maquis des Crottes, près de Mirabeau accompagné de quatre « Brandebourgeois » maquillés en faux résistants et suivi par le détachement Heinrich en entier avec des renforts. Il y avait rendez-vous avec le maquisard Georges Hasemann*. Les deux jeunes hommes furent exécutés par ordre du chef du groupe civil de la compagnie, Heinrich, après avoir été torturés, à la ferme La Gastaude. Un parachutage d’armes avait été découvert près de la ferme des Pacherots. Les deux corps furent trouvés le lendemain. Le curé de Meyrargues, résistant, obtint des Allemands que celui de Noël Véran soit ramené dans son village où il fut enterré civilement, le 11 août, en présence de très nombreux habitants de la localité et des localités voisines.
Une stèle a été érigée après la libération sur les lieux de l’exécution d’Hasemann et Véran. Une plaque apposée à la gare de Meyrargues rappelle la mémoire de ce dernier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article169076, notice VÉRAN Noël dit Carbonnel par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 26 décembre 2014, dernière modification le 3 juin 2019.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : SOURCES : Arch. dép. Gard, 3 U 7 252 (cour de justice de Nîmes, dossier Paolino). ⎯ Arch. privées, fonds Pétré, Livre noir pour la XVe Région, Service des recherches de crimes de guerre ennemis, 4 juillet 1945. ⎯ Association des amis du Musée de la Résistance et de la Déportation, La mémoire gravée. Monuments, stèles et plaques commémoratifs de la Seconde Guerre mondiale dans le département de Vaucluse, Fontaine-de-Vaucluse, Musée d’Histoire, 2002. ⎯ Francis Brun, Deux héros de l’ombre, Meyrargues, Aix-en-Provence, 2003, p. 44-49. ⎯ Robert Mencherini, Cheminots en Provence. Les années de guerre 1939-1945, Marseille, CE des cheminots PACA éditions, 2012. ⎯ Olivier Pigoreau, Sanglante randonnée. Les Français de la division Brandebourg et des formations de chasse SS, Paris, Histoire et Collections, 2013, p. 157-159. ⎯ Rapapéou (bulletin de l’A.M.I.T.I.E.) n°14 « Occupation et Résistance à Mirabeau », 2000, témoignage de Marcel Champloy, p. 15. ⎯ renseignements fournis par Francis Brun.

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