Par Jean-Marie Guillon
Né le 2 avril 1894 à Lagnes (Vaucluse), exécuté le 14 juillet 1944 à Cadenet (Vaucluse) ; coiffeur ; radical-socialiste ; membre de la Ligue des Droits de l’Homme ; Front national (FN).
Fils de Félix Michel, manœuvre, et de Noémie Reynaud, sans profession, marié à Pierrerue (Basses-Alpes) le 8 août 1917 avec Délia Bouscarle, Raphaël Michel présidait le syndicat des coiffeurs de Cavaillon (Vaucluse). Radical-socialiste, engagé dans la Ligue des Droits de l’Homme, il avait été conseiller municipal à partir de 1925 et encore dans la municipalité du radical Étienne Accarie, élue en avril 1937 et maintenue par le régime de Vichy jusqu’en avril 1943. Membre du FN, il faisait partie du comité local de libération clandestin. Il était aussi collecteur de fonds pour le maquis (une boîte était en évidence dans son salon). Il fut arrêté le 4 juillet 1944 par les hommes de la 8e compagnie Brandebourg et conduit à leur siège, l’hôtel Splendid de Cavaillon (Vaucluse), qui leur servait aussi de prison et de lieu d’interrogatoires, souvent accompagnés de sévices. Le 14 juillet 1944, il fit partie des neuf prisonniers extraits de l’hôtel Splendid qui furent embarqués par les groupes Heinrich et Sohn partant en expédition contre le maquis de Lourmarin (Vaucluse). Ils furent fusillés, sur la route, deux par deux, non loin du village de Cadenet où furent arrêtés, au petit matin, d’autres résistants. Raphaël Michel fut abattu au quartier du Papier. L’un des prisonniers, Jean Boyer, put s’échapper. Il témoignera plus tard des circonstances de ce drame. C’est grâce à lui que ’on saura que Raphaël Michel avait fait partie de la première paire de fusillés avec Marcel Ripéry* et qu’il était sorti le premier en disant que, puisqu’il était le plus vieux, c’était à lui de commencer.
Ses obsèques eurent lieu en présence d’une foule considérable le 28 septembre 1944, en même temps que celles d’Abel Sarnette*, d’Yvon Dariès* et d’un inconnu fusillé à Villelaure (Vaucluse)*. Un monument à la mémoire des fusillés de Cadenet fut inauguré le 14 juillet 1945. Une plaque commémorative a été apposée sur sa maison, à Cavaillon.
Par Jean-Marie Guillon
SOURCES : Arch. dép. Gard, 3 U 7 252 (cour de justice de Nîmes, dossier Paolino). ⎯ Site internet Mémoire des Hommes.— Cavaillon Libre des 2 octobre 1944. ⎯ Cavaillon 1944. De l’ombre à la liberté, exposition Arch. municipales, août 2015 (Catalogue_expo_ombre_a_liberte-bd.pdf). ⎯ Claude Arnoux, Maquis Ventoux, quelques pages de la Résistance en Vaucluse, Avignon, Les Presses Universelles, 1974.— Association des amis du Musée de la Résistance et de la Déportation, La mémoire gravée. Monuments, stèles et plaques commémoratifs de la Seconde Guerre mondiale dans le département de Vaucluse, Fontaine-de-Vaucluse, Musée d’Histoire, 2002.— Madeleine Baudoin, Témoins de la Résistance en R2, intérêt du témoignage en histoire contemporaine, Aix-en-Provence, thèse d’Histoire, Université de Provence (Aix-Marseille I), 1977.— Jean Boyer (Dr), Aux portes de l’ombre, Valbonne, Éd. « L’Etoile du sud », 2003.— Louis Coste (dir.), La Résistance du pays d’Apt, de la Durance au Ventoux. Historique, Apt, 1974, rééd. 1982.— Jean Giroud, Cavaillon se souvient 1939-1945, sl, rééd. 2015.— Vaucluse 44, l’année de la liberté retrouvée. Aspects de la Résistance et de la Libération, Avignon, ONAC-Mission du 60e anniversaire des Débarquements et de la Libération de la France-Département du Vaucluse, 2004.— Guillaume Vieira, La répression de la Résistance par les Allemands à Marseille et dans sa région (1942-1944), Aix-en-Provence, thèse d’histoire, Université d’Aix-Marseille, 2013.. ⎯ état civil.