Par Jean-Marie Guillon
Né le 15 septembre 1902 à Cavaillon (Vaucluse), exécuté le 5 juillet 1944 à Monieux (Vaucluse) ; garagiste ; Armée secrète (AS).
Fils de Barthélémy Bastide, comptable, et de Marie Gauthier, sans profession, marié à Saint-Didier (Vaucluse) le 30 octobre 1926 avec Pierrette Gauthier, père de deux enfants, Jean-Louis Bastide était garagiste à Cavaillon. Sans affiliation partisane, il en était aussi une des personnalités les plus dynamiques sur les plans culturels et sportifs de la petite ville. Membre actif du Stade Union Cavaillonnais (SUC), animateur de l’Auto Moto Club et du Moto Ball, participant à des compétitions, pilote dans le cadre de l’Aviation populaire, s’adonnant à l’aéromodélisme, il était également à l’origine de l’Association des Amis du Vieux Cavaillon et le correspondant local du Musée Calvet d’Avignon. Il était à l’initiative de l’installation du musée local de la Préhistoire dans la chapelle de l’Ancien hôpital et était fier d’avoir sauvé de la récupération des métaux non ferreux les chandeliers en cuivre de la synagogue historique de la ville. Il avait été affecté spécial à La Seyne (Var), vraisemblablement aux chantiers navals, en 1939-1940. Participant à la Résistance, membre du maquis Ventoux dont il était sans doute un agent de liaison, il fut arrêté le 1er juillet 1944 par les hommes de la 8e compagnie Brandebourg et fit partie du groupe de huit prisonniers, terriblement torturés, que le groupe Heinrich tira le 5 juillet 1944 de l’hôtel Splendid de Cavaillon, siège des « Brandebourgeois », pour les exécuter sur le territoire de la commune de Monieux. Selon les habitudes de la compagnie, cette exécution accompagnait l’attaque du maquis installé près de la chapelle du hameau des Abeilles. Après que les maquisards aient pu s’échapper, les prisonniers furent abattus dans la maison qui les abritait au lieu-dit La Gabelle, puis le bâtiment fut incendié. C’est le 20 octobre 1944 que leurs corps furent retrouvés dans les décombres. Leurs obsèques eurent lieu le 1er novembre suivant en présence d’une foule considérable venue de tout le Vaucluse.
Une stèle fut érigée par la ville de Cavaillon sur les lieux du drame. Une plaque commémorative rappelant qu’il était le président de l’Association des Amis du Vieux Cavaillon a été apposée sur la place de Cavaillon à laquelle son nom a été donné.
Par Jean-Marie Guillon
SOURCES : Arch. dép. Gard, 3 U 7 252 (cour de justice de Nîmes, dossier Paolino). ⎯ Arch. privées, fonds Pétré, Livre noir pour la XVe Région, Service des recherches de crimes de guerre ennemis, 4 juillet 1945.— Cavaillon Libre des 24 octobre et 4 novembre 1944. ⎯ Cavaillon 1944. De l’ombre à la liberté, exposition Arch. municipales, août 2015 (Catalogue_expo_ombre_a_liberte-bd.pdf). ⎯ Association des amis du Musée de la Résistance et de la Déportation, La mémoire gravée. Monuments, stèles et plaques commémoratifs de la Seconde Guerre mondiale dans le département de Vaucluse, Fontaine-de-Vaucluse, Musée d’Histoire, 2002.— Jean Giroud, Cavaillon se souvient 1939-1945, sl, rééd. 2015.— Guillaume Vieira, La répression de la Résistance par les Allemands à Marseille et dans sa région (1942-1944), Aix-en-Provence, thèse de doctorat, Université d’Aix-Marseille, 2013. ⎯ état civil.