SOULIER René, Barthélémy [pseudonyme dans la Résistance : SAULNIER René]

Par Jean-Marie Guillon

Né le 10 avril 1922 à Marseille (Bouches-du-Rhône), exécuté le 20 juillet 1944 à Robion (Vaucluse) ; agriculteur ; maquisard Maquis Ventoux (Armée secrète/AS).

Robion (Vaucluse), monument aux résistants exécutés
Robion (Vaucluse), monument aux résistants exécutés

Fils de Paul Soulier et d’Alphonsine Collet, cultivateurs à Lourmarin (Vaucluse), La Cavalière, René Soulier, cultivateur lui aussi, était réfractaire au Service du travail obligatoire (STO) et membre du Maquis Ventoux, probablement depuis 1943. Son nom apparaît sur des listes saisies par les Allemands au printemps 1944. Il avait pour correspondant sa famille à Lourmarin et pour parrain, un certain Florax (ou Florac de Cavaillon, Vaucluse). Sa famille servait aussi de correspondante à un autre maquisard, Roger Heury, originaire de Marseille (Bouches-du-Rhône). René Soulier fut arrêté au petit matin du 14 juillet 1944 à Lourmarin, dans a maison d’Eugène Grill où il se cachait par des soldats allemands conduits par des hommes de la 8e compagnie Brandebourg. Ils arrêtèrent également son père et son jeune frère Roger et pillèrent la ferme familiale. Les trois hommes furent conduits à Cavaillon (Vaucluse), à l’hôtel Splendid qui servait de cantonnement à la section des Brandebourgs. Roger Soulier fut libéré le soir-même, mais son père resta prisonnier dix-neuf jours. Une nuit - celle du 18 juillet d’après lui - il assista au départ de la fournée de prisonniers destinés à être exécutés dans laquelle se trouvait René. Son corps fut retrouvé dans le charnier de Robion, au quartier Saint-Jullian, à la périphérie du village, le 15 septembre 1944 avec huit autres corps dont plusieurs résistants de Cadenet arrêtés le même jour que lui, dans une fosse et un autre dans une fosse à part. Certaines des victimes furent enterrées alors qu’elles étaient encore vivantes. Ces résistants ou otages avaient été extraits le 19 juillet au soir de l’hôtel Splendid où ils étaient enfermés, et sans doute exécutés le lendemain, 20 juillet 1944, par les hommes des groupes Sohn et Heinrich, qui accompagnaient une colonne allemande partie du village proche des Taillades (Vaucluse) où se trouvait le commandement du 85e corps d’armée allemand (groupement Kniess) dont dépendait la compagnie Brandebourg. Cette colonne se rendit ensuite dans les Alpes-de-Haute-Provence pour attaquer le maquis de Bayons.
Il reçut la mention « Mort pour la France » et fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le 17 janvier 1962.
Une stèle fut érigée au cimetière de Lourmarin à sa mémoire et celle de Maurice Sauleirol.

Voir Site d’exécution Robion (Vaucluse)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article169136, notice SOULIER René, Barthélémy [pseudonyme dans la Résistance : SAULNIER René] par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 27 décembre 2014, dernière modification le 23 février 2022.

Par Jean-Marie Guillon

Robion (Vaucluse), monument aux résistants exécutés
Robion (Vaucluse), monument aux résistants exécutés

SOURCES : SHD 28 P6 189 (liste Maquis Ventoux). ⎯ Arch. dép. Gard, 3 U 7 252 (cour de justice de Nîmes, dossier Paolino), 283 (dossier Friocourt) et 3 U 7 448 (cour de justice d’Avignon, dossier Thesmar). ⎯ Arch. dép. Vaucluse 4 W 988. ⎯ Mémoire des Hommes SHD Caen AC 21 P 162151 et Vincennes GR 16 P 554458 (nc).— Arch. privées, fonds Pétré, Livre noir pour la XVe Région, Service des recherches de crimes de guerre ennemis, 4 juillet 1945. ⎯ Association des amis du Musée de la Résistance et de la Déportation, La mémoire gravée. Monuments, stèles et plaques commémoratifs de la Seconde Guerre mondiale dans le département de Vaucluse, Fontaine-de-Vaucluse, Musée d’Histoire, 2002. ⎯ Aimé Autrand, Le département du Vaucluse de la défaite à la Libération : mai 1940-25 août 1944, Avignon, Éd. Aubanel, 1965. ⎯ Madeleine Baudoin, Témoins de la Résistance en R2, intérêt du témoignage en histoire contemporaine, Aix-en-Provence, thèse d’Histoire, Université de Provence (Aix-Marseille I), 1977. ⎯ Éric Roche, « Le Maquis de Sainte-Anne 6-12 juin 1944. Recueil », 2012 (site internet maquis-sainteanne.fr).⎯ Guillaume Vieira, La répression de la Résistance par les Allemands à Marseille et dans sa région (1942-1944), Aix-en-Provence, thèse de doctorat, Université d’Aix-Marseille, 2013. — Mémoire des Hommes. — À consulter ultérieurement : Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 554458

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