BLOCH André

Par Alain Dalançon

Né le 21 septembre 1919 à Paris (XIVe arr.), mort le 11 juin 1989 à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) ; professeur agrégé de philosophie ; militant syndicaliste du SNES.

André Bloch était fils de Jeanne Winstyn, employée, et de Jonas Bloch, employé devenu représentant de commerce. Il entra à l’École normale supérieure en 1939 en section littéraire.

Après l’adoption du statut des juifs de 1940 puis la loi Darlan-Carcopino du 21 juin 1941, il fut autorisé par une commission présidée par le directeur par intérim de l’ENS, Georges Bruhat, réunie en octobre 1941, à poursuivre ses études à l’École, ainsi que cinq autres élèves juifs, et à préparer son diplôme d’études supérieures en 1941-1942, dont le sujet était « Le temps et l’éternité chez Descartes ».

Après la réunification forcée des deux zones de la France par l’occupant allemand, le 11 novembre 1942, il se retrouva à Lyon avec son camarade angliciste René Ochs (reçu au concours de l’ENS en 1940). Logés dans un hôtel de fortune, ils furent arrêtés le 25 janvier 1943 dans une rafle de la Gestapo. Identifiés comme juifs sur indication du rectorat, ils échappèrent à la déportation en s’évadant d’un convoi de prisonniers. André Bloch parvint ensuite à se cacher jusqu’à la Libération.

Il réussit au concours de l’agrégation de philosophie (session de 1945, classement spécial) et fut nommé professeur au lycée Descartes à Tours (Indre-et-Loire) en octobre suivant, comme René Pomeau (agrégé des lettres en 1941), puis au lycée Lakanal à Sceaux (Seine).

Militant du Syndicat national de l’enseignement secondaire et de la Société des agrégés, il fut élu à la section permanente du Conseil de l’enseignement de second degré (lettres) et au Conseil supérieur de l’Éducation nationale en 1946, en 1950 et en 1954. Il publia dans L’Université syndicaliste, une étude sur le contenu de la formation des maîtres selon le SNES. Ce projet constitua la base des revendications du syndicat par la suite (psychologie de l’enfant et psychologie expérimentale, pédagogie et philosophie de l’éducation, éducation et instruction, culture et spécialisation, rapport du Secondaire avec les autres ordres d’enseignement).

André Bloch termina sa carrière comme professeur de philosophie en classe de Première supérieure (préparation à l’ENS de Saint-Cloud et à l’ENSET), d’abord au lycée Henri IV à Paris, puis au lycée Chaptal à partir de la rentrée 1952.

Il épousa le 18 août 1954, à Paris (XVIIIe arr.), Geneviève, Henriette Hennequin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16922, notice BLOCH André par Alain Dalançon, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 19 décembre 2018.

Par Alain Dalançon

SOURCES : Arch. Nat. 20140530/23. — Arch. IRHSES (L’Université syndicaliste). — Stéphane Israël, Histoire de l’ENS. Les études et la guerre, Deuxième partie. Opinions, engagements, éloignements et exclusions (octobre 1940-février 1943), Open books, éditions de la rue d’Ulm, 2005. — René Pomeau, Mémoires d’un siècle entre XIXe et XXIe, Paris, Fayard, 1999, 546 p. — Notes de Jacques Girault.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable