GRIMAUD René, Paul alias Robert

Par Jean-Marie Guillon, complété par Pierre Bonnaud

Né le 19 mai 1924 à Paris, IVe arr. (Seine), exécuté sommairement le 12 juin 1944 à Valréas (Vaucluse) ; élève en EPS ; militant des jeunesses communistes d’Aubenas (Ardèche) ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Le père de René Grimaud, Paul Grimaud, originaire de la région d’Aubenas (Ardèche) était "cheminot" à Paris à la STCRP (devenue plus tard la RATP) dans les années d’Entre-deux -guerres (Voir la biographie de Marius Bouchon qui fut pensionnaire dans la famille Grimaud). Ancien combattant de la guerre 14-18, il avait épousé une veuve de guerre et militait à l’ARAC, à la CGT (après la réunification de 1935), au Parti communiste. Retraité au moment du déclenchement de la Deuxième guerre mondiale, il s’était réfugié avec sa famille en Ardèche où il disposait d’une maison familiale, quartier des Roches de Baza, à Aubenas.
Son fils, René Grimaud, effectua sa rentrée scolaire 1940 à l’EPS d’Aubenas. Il devint l’ami d’un autre élève de l’EPS dont la famille se situait dans la mouvance communiste : André Cayron. (Les familles Grimaud et Cayron entretenaient par ailleurs des relations suivies).
Très tôt, les deux jeunes gens auraient rassemblé des jeunes hostiles au gouvernement de Vichy et à la collaboration pour coller des papillons tant gaullistes que communistes. Ayant réussi au concours d’entrée aux PTT, René Grimaud partit quelques mois à Paris avant de revenir en Ardèche. Membre des jeunesses communistes, il participa dès lors à la mise en place des maquis FTP dans la Drôme et le Vaucluse. Selon d’autres sources, plus vraisemblablement, il servait d’agent de liaison entre les FTP de Valréas et ceux de l’Ardèche depuis l’été 1943. Il arriva à Valréas le 12 juin 1944 au matin et fut blessé mortellement dans la campagne, colline de la Côte. Sa dépouille fut portée subrepticement après la fusillade des cinquante résistants ou otages dans la localité pour remplacer un des quatre survivants afin que les Allemands « aient leur compte de morts » au cas où ils reviendraient.
Mort pour la France, homologué comme lieutenant FTPF. Une plaque à sa mémoire a été apposée sur la façade de l’ancienne École primaire supérieure d’Aubenas où une rue porte également son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article169292, notice GRIMAUD René, Paul alias Robert par Jean-Marie Guillon, complété par Pierre Bonnaud, version mise en ligne le 29 décembre 2014, dernière modification le 20 décembre 2021.

Par Jean-Marie Guillon, complété par Pierre Bonnaud

SOURCES : Mémoire des Hommes SHD Caen DAVCC 21 P 196944, et 21 P 619576 Vincennes GR 16 P 271006 (nc). ⎯ Arch. privées, fonds Pétré, Livre noir pour la XVe Région, Service des recherches de crimes de guerre ennemis, 4 juillet 1945. — site internet12-juin-1944valreas.over-blog.com. —Claude Arnoux, Maquis Ventoux, quelques pages de la Résistance en Vaucluse, Avignon, Les Presses Universelles, 1974. — Association des amis du Musée de la Résistance et de la Déportation, La mémoire gravée. Monuments, stèles et plaques commémoratifs de la Seconde Guerre mondiale dans le département de Vaucluse, Fontaine-de-Vaucluse, Musée d’Histoire, 2002. — Association cantonale des familles de fusillés, des déportés et Internés, résistants et patriotes de l’Enclave de Valréas, 12 juin 1944, 53 fusillés à Valréas. Récits et témoignages, Valréas, 5e édition augmentée, 2001. —Ihssane Gharbi, 1935-1945 : une décennie de vie politique et sociale à Valréas, Université de Provence (Aix-Marseille I), master Histoire, 2007. —Edmond Lamy, La Fusillade du 12 juin 1944 à Valréas, Valréas, 1946. —Mémorial de la Résistance en Ardèche, sl, ANACR Ardèche, 1994. ⎯ renseignements et archives Joseph Coutton. —,Alberte et André Cayron, Peuple de la nuit, une famille ardéchoise dans la Résistance, La fontaine de Siloé, 1998. — Arch. Dép. Ardèche et Musée de la Résistance et de la Déportation en Ardèche, 70J 27 (Pierre Bonnaud).

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