GIRAUDINEAU Robert, Eugène, Charles, alias Lafon

Par Daniel Grason

Né le 3 janvier 1923 à Vincennes (Seine, Val-de-Marne), fusillé le 16 février 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; mécanicien d’optique ; communiste ; résistant.

Robert Giraudineau vivait 27 rue Alphonse Penaud à Paris (XXe arr.). Le 23 novembre 1943 alors qu’il était près de l’église de Pantin, trois inspecteurs de la BS1 trouvèrent son allure « suspecte ». Appréhendé, fouillé, il portait des papiers d’identité qui se révélèrent faux, ainsi que des projets de tracts de la Jeunesse communiste, des schémas de discussion, des notes concernant la trésorerie. Étaient également saisis deux pistolets automatiques avec chargeurs garnis.
Dans les locaux des Brigades spéciales, il a été frappé à coups de nerfs de bœuf au cours de son interrogatoire. Il reconnaissait être le responsable politique de la région « 34 » des Jeunesses communistes. Cette région comprenait quarante-deux localités de la région Est (Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne) réparties en dix sections. Les policiers décryptèrent un rapport dont l’auteur était Giraudineau. À la suite de sa chute six autres responsables du Front patriotique de la jeunesse en formation furent appréhendés.
Il fut condamné à mort le 8 février 1944 pour « aide à l’ennemi et espionnage » par le tribunal militaire de la Feldkommandantur du Gross Paris siégeant rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.)
Sa mère Marguerite qui vivait 42 avenue de la République à Vincennes (Seine, Val-de-Marne) témoigna le 24 octobre 1944 devant Elle déclara : « Mon fils a été arrêté le 23 novembre 1943 par des inspecteurs que vous me dites être G..., D... et G... que je reconnais sur les photographies que vous me présentez. Le plus arrogant de ces trois inspecteurs était D... qui a menacé d’arrêter mon mari qui protestait contre la perquisition effectuée par ces inspecteurs. Mon fils a été très violemment frappé à coups de nerf de bœuf. »
« Une somme de 8 000 francs m’a été dérobée au cours de la perquisition et elle ne figure pas aux scellés de la procédure. »
« L’arrestation de mon fils a été effectuée sur l’initiative de ces inspecteurs au cours d’une surveillance établie près de l’église de Pantin. »
« En conséquence, je porte plainte contre ces inspecteurs pour coups sur la personne de mon fils et contre les autorités qui ont livré mon fils aux Allemands. De plus je porte plainte pour vol contre ces trois inspecteurs. »
Robert Giraudineau a été homologué combattant des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Son nom a été gravé sur le Monument aux Morts de Bondy (Seine-Saint-Denis), sur une plaque où ont été gravés les noms de deux cents seize membres du syndicat CGT des métaux dans les locaux de la Bourse du Travail de Paris, ainsi que sur la Cloche au Mont-Valérien dédiée « Aux résistants et aux otages fusillés au Mont-Valérien par les troupes nazies 1941-1944 » œuvre du sculpteur Pascal Convert.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article169310, notice GIRAUDINEAU Robert, Eugène, Charles, alias Lafon par Daniel Grason, version mise en ligne le 17 avril 2020, dernière modification le 17 avril 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 77 W 3115, Brigades spéciales carton 8 dossier 31. – Bureau Résistance GR 16 P 258250. – Notes de Domique Tantin. – Notes DAVCC Caen (Thomas Pouty) SHD Caen, AVCC, AC 21 P 195267.

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