GUILLERMAIN Michel, Marc, Marius

Fils d’Antoine Guillermain, ajusteur, et de Marie, Claudine, Françoise Moulin, Michel Guillermain était manœuvre dans une entreprise de fabrication de postes de radio ou tourneur (selon deux sources différentes). Il habitait chez ses parents, 14 route de Vaulx (avenue Roger-Salengro) à Villeurbanne (Rhône). Il fut résistant au sein des FUJ.
Arrêté en juillet 1943 à Lyon (Rhône) par la police française suite à une dénonciation, il fut incarcéré à la prison Saint-Paul (Lyon) puis au centre Vinatier (Bron, Rhône) qui dépendait de la prison. Il s’évada le 23 novembre 1943. Le 27 décembre 1943, il fut condamné par arrêt de défaut de la section spéciale de la cour d’appel de Lyon à un an de prison pour « menées antinationales et ce dans un but de subversion nationale et sociale ». Il partit pour Chamagnieu (Isère) afin de rejoindre un maquis. Au début de l’année 1944, Michel Guillermain rejoignit un maquis FTPF de l’Azergues (Rhône) : le camp Desthieux. À cette époque le camp était situé au Souzy (Montrottier, Rhône).
Pour des raisons de sécurité, dans la nuit du 10 au 11 mars 1944, les hommes du camp Desthieux s’installèrent au Magat, hameau de Montchal (Loire). Le groupe 3 du maquis, dont faisait partie Michel Guillemain, était installé dans une bâtisse à quelques centaines de mètres du camp principal situé au Magat.
Suite à une dénonciation, le 19 mars 1944, le camp Desthieux fut attaqué. Des Groupes mobiles de réserve et des gardes mobiles encerclèrent le Magat et des gendarmes surveillèrent les carrefours autour du camp. Ce 19 mars, à 5 heures du matin, les trois maquisards Michel Guillermain, Maurice Mérignieux et Roger Lacour partirent en patrouille, ignorant le danger. Ils rencontrèrent deux gendarmes en armes qui contrôlaient le carrefour situé à la Croix-de-Signy (Villechenève, Rhône). Ils désarmèrent les deux militaires, puis, après une courte discussion qui rassura les résistants, les gendarmes obtinrent l’autorisation de reprendre leurs armes. Mérignieux témoigna en 1945 des événements qui suivirent : « Il y avait à peu près 20 minutes que nous avions quitté les gendarmes pour nous diriger sur notre camp, que nous avons été attaqués. [...] deux minutes après j’étais blessé de quatre balles [...]. Mon camarade Guillermin a également été blessé de quatre balles, l’une au mollet gauche, deux à la cuisse et une à l’épaule même côté. Mon autre camarade Lacour a également été blessé [...] Lui a regagné le camp [...]. J’ai été recueilli par les gendarmes et les gardes mobiles et transporté dans une ferme. De là, j’ai été transporté à Saint-Étienne, au commissariat central, ensuite à l’hôpital, puis aussitôt après à la prison Saint-Paul, à Lyon, toujours en compagnie de mon camarade Guillermin. »
Michel Guillermain fut transféré à la prison Saint-Paul le 24 mars. Conduit à « l’hôpital prison » le 25 mars, il fut réintégré à Saint-Paul le 15 mai 1944. Le 24 juin, Michel Guillermain comparut devant la cour martiale du secrétariat au Maintien de l’ordre siégeant à la prison Saint-Paul. Il fut condamné à mort et, le jour même, des Français le fusillèrent dans les fossés du fort de la Duchère (Lyon, IXe arr.).
Le corps de Michel Guillermain fut inhumé au cimetière de la Guillotière nouveau (Lyon, VIIIe arr.). Exhumé le 12 décembre 1944 à la demande de sa famille, il fut inhumé au cimetière communal ancien de Villeurbanne le 16 décembre. Aujourd’hui, son corps repose dans une tombe située à la Nécropole nationale de la Doua (Villeurbanne), rang A 13, tombe 62.

Une plaque figurait 14, Route de Vaulx (actuelle Avenue Roger-Salengro) :
“Ici habitait Michel GUILLERMAIN né le 25 septembre 1925, fusillé au fort de la Duchère par les G.M.R. le 24 juin 1944 – Jeune patriote F.T.P.F. mort en héros.”
La plaque disparue car le numéro 14 a été remplacé par un square.

Lyon, fort de la Duchère (19 février - 4 août 1944)