LELOIR René

Par Daniel Grason, Michel Thébault

Né le 14 février 1901 à Paris Xème arr. (Seine), fusillé après condamnation à mort le 6 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine actuellement Hauts-de-Seine) ; chaudronnier ; militant communiste ; résistant FTPF.

René Lenoir était le fils de Jules, Gustave Leloir âgé de 32 ans cordonnier et de Marie, Julie, Henriette Leboucq, âgée de 20 ans blanchisseuse, domiciliés 22 rue des Trois Frères. René Leloir épousa le 2 avril 1928 à Saint-Denis, Marie, Julienne Jouven. Le couple eut deux enfants. De la classe 1921, René Leloir fut réformé.
La famille vécut à partir de 1930 au 7 avenue Solon à Stains (Seine, Seine-Saint-Denis). René Leloir travaillait aux établissements Hotchkiss 168, boulevard d’Ornano à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis). Ouvrier spécialisé chaudronnier, il était payé 2.000 francs par mois.

Membre du Parti communiste clandestin, il s’engagea dans la Résistance au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP). Monique Houssin dans son ouvrage « Résistants et Résistantes en Seine-Saint-Denis » (op. cit.) indique qu’ « il imprimait chez lui de la propagande anti-nazie et qu’il participa à de nombreuses actions…en 1942 il fit partie d’un groupe de résistants chargés d’incendier un convoi de camions allemands prêts à partir pour le front ».
Les archives de la Préfecture de Police (op. cit.) apportent des précisions et une vision plus nuancée de l’action de René Leloir : Roger Berrier le responsable aux cadres de la région P1 fut arrêté par des inspecteurs de la Brigade spéciale n° 1. Lors de la perquisition de son domicile les policiers saisirent un rapport concernant un militant portant le matricule 3014. Il fut identifié, il s’agissait de René Leloir. Le 16 juin 1943, deux inspecteurs de la BS2 se présentèrent à son domicile. Fouillé, il ne portait ni arme, ni document. La perquisition fut négative. Son nom était dans les archives de la Direction générale des Renseignements généraux. Il avait été entendu comme témoin ainsi que cent dix ouvriers de chez Hotchkiss à la suite d’un incendie volontaire de matériel appartenant à l’armée Allemande. (Procédure du 14 avril 1942). Il était inconnu aux Archives de la police Judiciaire et aux Sommiers Judiciaires. La perquisition domiciliaire fut infructueuse. Mais le rapport interne des FTP saisi chez Roger Berrier portait des appréciations sur l’engagement de René Leloir au sein de l’organisation : « Il a participé à une action de destruction. Au cours de cette action, il y a eu un petit accident mécanique qui n’empêcha pas la terminaison de l’opération mais 3014 fut le premier à se replier sans s’occuper de ses camarades alors qu’il devait remplir une fonction de soutien ». Sollicité pour participer à une autre action, il faisait valoir qu’il était chargé de famille et ne souhaitait pas y prendre part. Il demanda à se retirer des FTP. La réaction de la direction des FTP fut dure, intransigeante et sans nuance : « sa position était celle d’un déserteur » et « le P.C aurait à juger de son attitude. »

René Leloir fut remis par la police française à la Sipo-SD. Accusé d’ « activité de franc-tireur », il fut incarcéré à la prison de Fresnes (Seine, aujourd’hui Val-de-Marne) puis jugé le 1 octobre 1943 par le tribunal militaire attaché au Commandement du Gross Paris (établi à cette date rue Boissy d’Anglas). Il fut condamné à mort et fusillé le 6 octobre 1943 à 16 h 39 par les autorités allemandes au Mont-Valérien. Inhumé dans un premier temps au Carré des Fusillés d’Ivry-sur-Seine son corps fut ensuite transféré au cimetière de Stains.

La mention Mort pour la France lui a été attribuée par le Ministère des Anciens combattants en date du 8 novembre 1945. Il a été homologué FFI et a reçu le statut Interné-Résistant (DIR). Il a reçu à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 18 mars 1970. Son nom est inscrit au Mont Valérien sur le monument commémoratif. Une rue de Stains porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article169348, notice LELOIR René par Daniel Grason, Michel Thébault, version mise en ligne le 22 novembre 2021, dernière modification le 23 novembre 2021.

Par Daniel Grason, Michel Thébault

SOURCES : Arch. PPo. GB 125 (transmis par Gérard Larue). — SHD AVCC, Caen. Cote AC 21 P 475 585 (Notes Thomas Pouty) et SHD Vincennes GR 16 P 359132 (nc) — Arch. Dép. Paris (état civil) — Monique Houssin Résistants et résistantes en Seine-Saint-Denis, un nom, une rue, une histoire Éditions de l’Atelier. 2004 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

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