DAMOUR René, François, Émile.

Par Michel Thébault

Né le 29 mai 1906 à Montluçon (Allier), exécuté sommairement en représailles le 14 août 1944 à la carrière des Grises, commune de Prémilhat (Allier) ; employé SNCF ; résistant FTPF.

René Damour était le fils de François Damour, âgé de 24 ans à sa naissance, tourneur sur métaux et de Marguerite Sainrapt, âgée de 17 ans, domiciliés à Montluçon, rue du capitaine Segond. Après sa scolarité primaire, il obtint le certificat d’études puis devint élève mécanicien au dépôt de chemins de fer de Montluçon. Il se maria à Archignat (Allier) le 10 novembre 1928 avec Marie Madeleine Antoinette Tardinat. Ils eurent deux enfants, George né le 27 octobre 1929 et Marguerite née le 24 septembre 1932. René Damour devint le 21 mai 1938 manœuvre au dépôt SNCF de Montluçon puis fut promu le 1er juin 1939 chauffeur de route. Il ne fut pas mobilisé pour la guerre en 1939, vraisemblablement affecté spécial sur son poste de travail. Il était en 1944 mécanicien au service de la Traction SNCF du dépôt de Montluçon. Il était alors domicilié rue George Sand.
 
Engagé dans la Résistance il participa à la manifestation du 11 novembre 1942 puis à l’action collective qui s’opposa le 6 janvier 1943 au départ d’un train de jeunes requis pour le STO. Il devint membre des FTPF en septembre 1943, participant à des sabotages et à des transports d’armes.
Il fut arrêté par la SIPO-SD le 8 août 1944 à Montluçon. A cette période, début août 1944, tout un groupe d’habitants de la ville fut arrêté « accusés à tort ou à raison (selon l’affirmation de l’historien André Touret) d’avoir aidés les maquisards ». Incarcéré à la caserne Richemont à Montluçon (Allier), René Damour en fut extrait le 14 août 1944, vers 5 heures du matin, avec 41 autres prisonniers également détenus au même lieu. Ils furent conduits en camion sur la route de Quinssaines jusqu’au lieu-dit Les Grises, sur la commune de Prémilhat (Allier). Ils furent fusillés, vraisemblablement en représailles aux multiples attentats et actes de sabotages accomplis dans le secteur de Montluçon dans les premiers jours d’août 1944. Les corps furent jetés dans des fosses creusées à l’avance et couverts de chaux vive.
 
Il obtint la mention mort pour la France et a été reconnu résistant, avec le statut RIF (Résistance intérieure française). Il reçut en 1963 le titre d’Interné politique. Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Archignat (Allier). Il figure aussi sur la plaque commémorative SNCF dans le hall de la gare de Montluçon avec Auguste Saviot et deux autres cheminots fusillés le même jour Auguste Château et Georges Servant. Son nom figure aussi sur la stèle commémorative de Prémilhat (Allier). Une rue de Montluçon reçut après la guerre dans le centre-ville, le nom de rue Damour-Saviot.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article169410, notice DAMOUR René, François, Émile. par Michel Thébault, version mise en ligne le 31 décembre 2014, dernière modification le 5 octobre 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 155845 (nc). — SHD Caen AVCC, Caen 21 P 628345 (notes de Thomas Pouty). — Article de Henri Barthélémy et Cédric Neveu in Les cheminots victimes de la répression – 1940-1945, Éditions Perrin, 2017. — André Touret « Montluçon 1940-1944 : la mémoire retrouvée » 2001 et interview au journal La Montagne 13 août 2013. — Renseignements Patricia Pawlak (petite fille de René Damour). — Mémoire des Hommes. — Mémorial genweb — État civil.

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