CACHEUX Paul [CACHEUX Célestin, Octave, Paul]

Par Jean-Claude Grandhay

Né le 20 mai 1922 à Mulhouse (Haut-Rhin), mort le 11 juillet 1997 à Vesoul (Haute-Saône) ; employé SNCF, conducteur de route ; résistant, membre du réseau Parmentier de Résistance-Fer ; militant de l’Association nationale des cheminots anciens combattants (ANCAC) ; membre du conseil national de la Fédération CGT des cheminots (1968-1973) ; militant communiste ; « découvreur » de l’ex colonel SS Joaquim Peiper.

Fils de Jules Cacheux et de Marguerite Staehler, Paul Cacheux était marié, père de deux filles. Il exerça la profession de conducteur d’autorail jusqu’au mois de décembre 1972. Il travailla ensuite durant quelques années comme magasinier à la quincaillerie Mégnin-Bernard à Vesoul. Il résida à Navenne (Haute-Saône)., puis à partir de 1957 à Lure et enfin depuis juin 1963 à Vesoul.
Militant communiste depuis 1945, il fut membre du comité fédéral du Parti communiste haut-saônois depuis le 12 mars 1950 mais sans continuité : son nom apparaît dans le comité fédéral élu en mai 1954 mais pas dans celui élu en juillet 1956, ni en juin 1957, ni par la suite.
Selon la police, pour des raisons de santé, il démissionna de son poste de second secrétaire fédéral communiste au mois de janvier 1955 et fut remplacé par Georges Millotte. Il ne représenta pas sa candidature lors de la conférence fédérale tenue à Vesoul le 1er juillet 1956. Le dossier conservé dans les archives du Parti communiste ne confirme pas cette version : il y a bien des modifications fortes au secrétariat entre mai 1954 et juillet 1956 avec notamment l’arrivée de Millotte, mais le nom de Cacheux n’apparaît pas. On peut cependant penser qu’il a été brièvement associé au secrétariat.
Le 13 août 1953, il fit partie d’une délégation de cheminots grévistes conduite par Gilbert Rousselle qui fut reçue par le préfet de la Haute-Saône. Le représentant de l’État ayant refusé que lui soient remis les ordres de réquisition, les grévistes les brûlèrent en chantant La Marseillaise.
Il fut candidat, non élu, aux élections municipales à Lure en 1959 et, à l’occasion des élections municipales à Vesoul des 14 et 21 mars 1965, il figura sur une « liste pour l’union des forces ouvrières et démocratiques soutenue par le parti communiste français » menée par Henri Carel*. Cette liste n’eut aucun élu.
Militant de la CGT, Paul Cacheux fut membre du conseil national de la Fédération CGT des cheminots de 1968 à 1973.
Il fut le candidat du Parti communiste aux élections cantonales du 8 mars 1970 dans le canton de Vesoul obtenant 1 675 voix (23,91 % des suffrages exprimés). Le 4 mars 1973, il fut le suppléant de Marcel Demesy, candidat dans la 1re circonscription législative de la Haute-Saône.
Paul Cacheux eut son heure de gloire au mois de juin 1976 car il fut à l’origine de « l’affaire Peiper », qui défraya la chronique nationale durant plusieurs mois. C’est en effet lui qui découvrit qu’un paisible habitant d’un village haut-saônois n’était autre que l’ex-colonel SS Joaquim Peiper, impliqué dans des exactions commises en Italie contre des civils et dans les Ardennes contre des soldats américains. La fédération du PCF, relayée par la Fédération des Résistants, demanda, par voie de presse, de tracts et de manifestation, son expulsion. Mais le 14 juillet, l’ancien officier supérieur décédait dans sa maison que des mains anonymes venaient d’incendier.
La presse s’étant emparé de l’affaire, le nom et l’action de Paul Cacheux furent connus et il fut la cible de lettres injurieuses et menaçantes. Le 19 août 1979, des inconnus arrosèrent de gasoil la porte d’entrée de son pavillon et y mirent le feu, causant des dégâts conséquents. La quincaillerie vésulienne dans laquelle il travaillait en 1976 fut plastiquée le 2 septembre de la même année. Les inscriptions découvertes dans les décombres ne laissaient aucun doute sur la qualité des auteurs et leurs intentions au sujet de Paul Cacheux. En soutien, le secrétaire national et membre du bureau politique du PCF, Gaston Plissonnier, vint spécialement à Vesoul le 30 novembre 1979 lui témoigner « la sympathie agissante que lui portent tous les défenseurs de la liberté  ».
Le 24 novembre 1980, il déposa en préfecture les statuts de la Fédération du Secours Populaire Français de la Haute-Saône dont le siège fut provisoirement fixé chez lui. Le bureau, fort de cinq personnes, comprenait, outre Paul Cacheux, secrétaire général faisant fonction de président, Maryvonne Dumora, secrétaire, Claude Gonin, trésorier.
Au mois de février 1988, il fit partie du comité de soutien départemental à André Lajoinie, candidat du PCF à l’élection présidentielle.
Paul Cacheux militait à l’Association des cheminots anciens combattants (ANCAC).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article1695, notice CACHEUX Paul [CACHEUX Célestin, Octave, Paul] par Jean-Claude Grandhay, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 14 mars 2012.

Par Jean-Claude Grandhay

SOURCES : Arch. comité national du PCF : membres du comité fédéral 1953-1968. —Arch. Renseignements généraux Haute-Saône. — Arch. Fédération CGT des cheminots. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Statuts de la fédération du Secours Populaire Français de la Haute-Saône déposés en préfecture. — L’Étincelle, journal communiste haut-saônois, n° 102 du mois de février 1988. — Le Peuple comtois, 25 mars 1950. — L’Alsace, quotidien, 29 novembre 1950. — L’Est républicain, quotidien, édition de la Haute-Saône, des 12 et 13 juillet 1997. — Entretiens de Paul Cacheux avec l’auteur. — Notes de Pierre Vincent.

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