FRANÇOIS Félix, Fernand

Par Claude Delasselle

Né le 16 mai 1901 à Sépeaux (Yonne), fusillé par les Allemands le 13 novembre 1943 après condamnation à mort, au champ de tir d’Égriselles, commune de Venoy (Yonne) ; chef électricien ; mouvement Résistance.

Félix François
Félix François
Collection ARORY

Fils de Louis François, charpentier, et de Juliette Levé, sans profession, Félix François était chef électricien à l’Urbaine électrique de Toucy (Yonne). Il était marié (le 20 octobre 1923 à Lindry (Yonne) avec Marie Thèrèza Bachelet) et père de trois enfants. Au printemps 1943, il était entré en contact avec le mouvement Résistance qui avait été implanté récemment en Puisaye par Jacques Ogé et François Baudon et en était devenu le responsable pour le secteur Toucy-Charny. Il participait notamment au recrutement et avait organisé plusieurs sabotages de récoltes dans la région.
Prévenu par Marcel Felser, directeur régional de l’Urbaine électrique résidant à Auxerre, de la présence de 530 kg de cuivre réquisitionnés par les Allemands en gare de Toucy, il décida d’organiser leur enlèvement. Avec un camion prêté par Paul Botté, transporteur à Toucy, l’opération fut exécutée avec succès par un groupe de 8 ou 9 hommes, dans la nuit du 29 au 30 septembre 1943. Le cuivre fut transporté et caché dans une ferme inhabitée entre Dracy et Tannerre-en-Puisaye. Malheureusement, au petit matin du 30 septembre, deux membres du groupe, Jacques Bombert et Raymond Pesant, furent arrêtés par des Allemands sur la route de Champignelles. L’un des deux hommes portait un revolver ; tous deux furent emmenés à la prison d’Auxerre et torturés. Il est probable qu’un des deux ait parlé et donné les noms des autres protagonistes de l’opération.
Le 5 octobre, les gendarmes de Toucy prévinrent Félix François que les Allemands allaient venir l’arrêter. Après avoir fait prévenir le pharmacien Claverie, Félix François se rendit chez lui pour détruire des papiers compromettants. C’est alors qu’il fut arrêté et blessé par balles en tentant de s’enfuir.
Il fut incarcéré à la prison d’Auxerre le 5 octobre 1943. Plusieurs autres membres du groupe furent arrêtés dans les jours suivants : Paul Botté, son fils Robert et Alix Champion les 7 et 8 octobre, Marcel Felser le 15 ; Roland Potel et Pierre Bertrand le furent quelques jours plus tard.
Après avoir été torturé pendant plusieurs semaines, Félix François fut condamné à mort par le tribunal FK 745 d’Auxerre et fusillé le 13 novembre 1943 au champ de tir d’Égriselles, en même temps que Bombert* et Pesant*.
Alix Champion a été fusillé à Dijon en décembre 1943. Marcel Felser et Pierre Bertrand mourront en déportation ; seuls Paul et Robert Botté et Roland Potel reviendront de déportation.
À la suite de ces arrestations, le groupe Résistance de Toucy se trouvait pratiquement démantelé ; la plupart des membres du mouvement Résistance de Puisaye rejoignirent, au printemps 1944, le Service national maquis qui s’implanta à cette époque dans la région.
Le nom de Félix François est gravé sur la stèle des fusillés d’Égriselles et sur le monument des déportés et des internés fusillés de l’Yonne à Auxerre.
Une avenue porte le nom de Félix François à Toucy.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article169509, notice FRANÇOIS Félix, Fernand par Claude Delasselle, version mise en ligne le 15 janvier 2015, dernière modification le 6 mars 2016.

Par Claude Delasselle

Félix François
Félix François
Collection ARORY

SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. Dép. Yonne, 33J18 (registre d’écrou de la prison d’Auxerre). – CDrom La Résistance dans l’Yonne, ARORY-AERI, 2004 (fiche « François Félix » ; fiche « octobre 1943 : l’affaire du cuivre à Toucy »). – Robert Bailly, Si la Résistance m’était contée, ANACR Yonne, 1990, p. 232. — État civil en ligne cote FRAD089_5MI1357_0020, vue 65.

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