CIRRI Gustave

Par François Ferrette

Socialiste italien ; membre de la 3è section de la fédération socialiste de la Seine ; trésorier du Comité pour la défense du socialisme international (1917) ; délégué au congrès national de Bordeaux (6-9 octobre 1917), membre de la commission des conflits du Parti communiste (1921).

Selon la police, Gustave Cirri aurait été un actif agitateur, sous le nom de « Boulanger » lors d’une grève de chapeliers en 1904 et se serait revendiqué de l’anarchisme. Une demande d’expulsion fut demandée par le préfet de police au Président du Conseil.

Cirri fut parmi les premiers à se déclarer pacifiste mais sans toutefois choisir une option précise. Il oscillait en effet entre les positions minoritaires de la tendance zimmerwaldienne et le longuettisme qui reflétaient les deux tendances majoritaires de la 3è section de la Seine, à laquelle il était adhérent. Les controverses opposaient essentiellement les membres du Comité pour la Reprise des Relations Internationales avec ceux du Comité pour la défense du socialisme international. La 3è section constituait d’ailleurs une pépinière de responsables des tendances. Les membres du CRRI contrôlaient plusieurs postes comme la trésorerie avec Adolphe Radi à partir de 1916, Jean Ribaut était secrétaire-adjoint depuis 1913 et jouera un rôle grandissant à l’issue de la guerre. Fernand Loriot, en adhérant à la 3è section en 1919, viendra consolider cette tendance. Ulysse Leriche qui était de la section, était aussi secrétaire du CDSI. La 3è section compta une centaine de membres pendant la Première Guerre mondiale.

Cirri devait évoluer définitivement vers le longuettisme. La 3è section était très largement favorable au pacifisme et surtout à la tendance longuettiste ainsi que le prouvait ce vote interne sur trois motions en décembre 1916 : les longuettistes obtenaient 72 voix contre 25 pour les zimmerwaldiens et 3 pour les socialistes favorables à la guerre. Cirri vota donc la motion Longuet. Il représenta sa section au congrès fédéral de 1917, fut délégué au congrès national de Bordeaux (6-9 octobre 1917) et délégué au conseil fédéral la même année. Au congrès socialiste de Bordeaux, il vota la motion Pressemane ce qui lui fut reproché à une réunion de la 3è section parce que celle-ci défendait le principe de la participation ministérielle. Il l’avait conditionné à une présence socialiste réelle.

Influencé par les éléments modérés, en avril 1917, il défendit l’adhésion individuelle des socialistes à la coalition républicaine qui venait d’être créée par l’aile droite de la SFIO. Cette coalition devait favoriser l’alliance des républicains contre le retour des forces réactionnaires et monarchistes. C’était une alliance entre la SFIO et le parti radical-socialiste, alliance combattue pourtant dans le passé pour son contenu interclassiste. Cirri soutint en même temps les bolcheviks dès 1917.

Cirri complétait son investissement dans les rangs longuettistes en devenant trésorier du groupe des Amis du Populaire de la Seine en novembre 1917. Il faisait partie du Comité pour la Défense du Socialisme International dont il devint également le trésorier en mai 1919. En 1920, Cirri était le secrétaire de l’école marxiste qui avait son siège au 49, rue de Bretagne. Il ne prit pas d’autres responsabilités durant l’année 1920 et s’effaça peu à peu. Au congrès de Tours, sans y être délégué, il fut élu à la commission des conflits mais il n’y participa pas et en 1921 en fut considéré démissionnaire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article169530, notice CIRRI Gustave par François Ferrette, version mise en ligne le 6 janvier 2015, dernière modification le 2 octobre 2020.

Par François Ferrette

SOURCES : AN, fonds Moscou : F7/19940437/271 dossier 25118 (dossier Cirri). — Le Populaire. — l’Humanité.

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