NEAU Fernand, Ernest, Adrien

Par Dominique Tantin

Né le 21 août 1901 à Saint-Michel-en-l’Herm (Vendée), fusillé le 6 février 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; cultivateur ; résistant.

Marié et père de deux enfants, Fernand Neau était domicilié à Saint-Michel-en-l’Herm. Résistant, il aurait été, selon les archives de la DAVCC, membre du réseau d’évasion Shelburn qui exfiltrait vers la zone dite libre et l’Espagne des aviateurs alliés abattus en France. Toutefois, ce réseau ne semble avoir été organisé qu’en novembre 1943. Il s’agit probablement d’une autre structure, peut-être en rapport avec le réseau Comète. Quoi qu’il en soit, Fernand Neau porta secours à deux aviateurs anglais dont l’avion, revenant de bombarder La Pallice (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), s’était écrasé à la pointe de l’Aiguillon-sur-Mer (Vendée). Les deux aviateurs avaient été récupérés par le fils de Fernand Neau avant d’être transportés, soignés et hébergés.
Dénoncé, il fut arrêté le 25 juillet 1941 dans sa commune de résidence par les autorités allemandes avec son ami Alphonse Gouraud qui l’avait aidé. Tandis que les deux aviateurs britanniques étaient transférés dans un camp de prisonniers de guerre en Allemagne, Fernand Neau et Alphonse Gouraud furent immédiatement incarcérés à la prison du Cherche-Midi à Paris (VIe arr.). Ils furent condamnés à mort le 11 novembre 1941 pour « hébergement de deux aviateurs qui avaient été abattus » par le tribunal de la Luftwaffe de Paris et fusillés le 6 février 1942 au Mont-Valérien.
Fernand Neau fut inhumé au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 6 février 1942 division 39, ligne 1, n°16. Le corps de Fernand Neau fut transféré le 18 juillet 1947 à Saint-Michel-en-l’Herm.
Fernand Neau fut reconnu « Mort pour la France » par le Secrétariat général aux Anciens Combattants le 25 octobre 1945. À titre posthume il fut promu sous-lieutenant et il fut fait chevalier de la Légion d’honneur ; il reçut la Croix de guerre avec palme, la Médaille de la Résistance et la Croix du combattant volontaire de la Résistance ainsi qu’un diplôme de reconnaissance du gouvernement britannique.
Son nom est inscrit sur le mémorial de la prison du Cherche-Midi de Paris, installé à l’entrée du cimetière de Créteil (Val-de-Marne) après la destruction de la prison, sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien et sur le monument aux morts de Saint-Michel-en-l’Herm. Le nom de Fernand Neau figure également sur une stèle située près de la Grande Jetée, à la pointe de l’Aiguillon-sur-Mer (Vendée) avec l’inscription : « Hommage aux patriotes vendéens qui ont payé de leur vie, l’aide aux parachutistes anglais ». Cette stèle est placée à côté de celle des aviateurs anglais abattus le 24 juillet 1941.

Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article169637, notice NEAU Fernand, Ernest, Adrien par Dominique Tantin, version mise en ligne le 9 janvier 2015, dernière modification le 24 avril 2022.

Par Dominique Tantin

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — Site de l’ONAC de la Vendée. — SHD Vincennes GR 16 P 441422 (nc). — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

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