ROY Jean

Par Jacqueline Baynac

Né le 18 mai 1896 à Isenay (Nièvre), fusillé le 8 décembre 1943 au champ de tir de Challuy-Nevers (Nièvre) après condamnation ; fermier ; résistant OCM, BOA.

Exploitant agricole à Gannay-sur-Loire (Allier), comme ses parents Louis et Philippine Pannetier, Jean Roy se maria le 2 juin 1924 à Saint-Martin-des-Lais (Allier) avec Émilie Roy. Une fille Renée née en 1932 de cette union.
Il est décoré et cité 2 fois pendant la 1ère guerre mondiale.
Depuis 1931, il est exploitant agricole au Domaine de la Louise à Gannay-sur-Loire.
Il est rappelé à l’activité le 8 février 1940 et arrive au dépôt d’infanterie de Moulins (Allier) le 1er mars 1940. Il est classé dans l’affectation spéciale pour une durée indéterminée au titre des ouvriers agricoles de l’Allier par décision du Général commandant la 13e région du 27 mars 1940
Jean est renvoyé dans ses foyers le 16 avril 1940.

Il fut contacté par Renaudot, garagiste à Gannay et membre de l’Organisation civile et militaire (OCM) au sein du réseau Action-Bureau des opérations aériennes (BOA) pour mettre à disposition un terrain susceptible de servir aux parachutages ; ceux-ci ne commencèrent que le 9 juin 1943 sur le domaine La Louise exploité par Jean Roy. À plusieurs reprises, en juillet 1943, il effectua le transport et la dissimulation du matériel parachuté. Lors du parachutage du 14 septembre 1943, des armes furent distribuées aux résistants des villages avoisinants, ce qui contrevenait aux directives du BOA et de l’OCM. Alors qu’il venait d’ensemencer en seigle la parcelle où étaient enfouies les armes, le samedi 9 octobre 1943, la police allemande (Sipo-SD) arrêta sept personnes dans la commune de Gannay-sur-Loire, parmi lesquelles Jean Roy, Jean-Marie Faure, Marcel et Maurice Gaillard, Jean Chevalier, François Veillerot, aussitôt internés à la maison d’arrêt de Moulins, et ce jusqu’au 8 décembre 1943. Renaudot fut relâché. Dans l’après-midi, les Allemands revinrent à Gannay, au lieu-dit La Motte-aux-oies, où, dans une carrière, ils se saisirent d’un important dépôt d’armes : une quinzaine de grands containers et une trentaine de petits transportés à Moulins vers 18 heures dans un camion réquisitionné. Quelques semaines plus tard, les Allemands revinrent et arrêtèrent trois autres personnes. Sur les dix prisonniers, quatre furent libérés ultérieurement. Ils furent internés à Nevers, où le tribunal allemand de la ville (FK 568), les condamna à mort le 8 décembre 1943. Ils ont été fusillés le jour même. Jean Roy a été passé par les armes à 7 h 38 au champ de tir de Nevers à Challuy.

Il a été homologué membre des Forces françaises combattantes et interné résistant (DIR)

Son nom et celui de ses cinq compagnons ont été gravés sur le monument commémoratif de Gannay-sur-Loire, accompagnés d’une croix de Lorraine ; à proximité, un panneau présente les photographies des six fusillés. Leurs noms sont également gravés sur le monument aux 32 fusillés à Nevers.

Nevers, champ de tir de Challuy (12 janvier 1942-30 juin 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article169786, notice ROY Jean par Jacqueline Baynac, version mise en ligne le 9 février 2015, dernière modification le 23 février 2022.

Par Jacqueline Baynac

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 526269 et GR 28 P 11 104, dossiers résistants Jean Roy (nc). — AVCC Caen, AC 21 P 66762, dossier Jean Roy (nc). — AVCC, Caen, B VIII4, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty). – Arch dép. Nièvre 999W1960. – Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 29 : crimes de guerre à Thiel-sur-Acolin .— 1940-1944 dans les cantons de Bourbon-Lancy, Chevagnes, Dompierre-sur-Besbre, Issy-l’Évêque, ouvrage collectif de l’ANACR réédité en 2011. – Informations transmises par Patrick Auger .— Mémorial GenWeb. – État civil .— compléments par Patrick Auger.

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