GAGNAIRE Henri

Par Thomas Pouty

Né le 19 janvier 1925 à Le Chatellier (Orne), fusillé le 27 avril 1944 à la carrière des Aulnaies, à Saint-Germain-du-Corbéis (Orne) ; forestier ; résistant FTPF.

Henri Gagnaire travaillait avec son frère Robert Gagnaire sur les chantiers forestiers de leur père, exploitant d’une scierie sur la commune de Le Chatellier. En 1942, les deux frères commencèrent à venir en aide aux réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) en les cachant sur le chantier forestier du moulin de Vrigny. À partir d’avril 1943, les deux frères formèrent sur cette base un groupe de résistance d’abord affilié au mouvement Vengeance puis, à la suite de multiples arrestations dans ce mouvement, aux Francs-tireurs et partisans. En prévision du passage à la lutte armée du groupe, un dépôt d’armes fut constitué et camouflé. Le 17 février 1944 le groupe participa à une tentative d’assassinat sur la personne d’un collaborateur du département qui entraîna, par ricochets, le démantèlement du groupe.
Le 4 mars, Henri Gagnaire et Bernard Montigny furent arrêtés par hasard, alors qu’ils étaient à vélo (à l’occasion d’un repérage sur une ligne haute tension), par un inspecteur de police, par ailleurs chargé de l’enquête sur la tentative d’assassinat, et qui trouvait leurs allures louches. Il les conduisit à la brigade de gendarmerie de Rânes aux fins de vérifications.
Puis, alors qu’ils se rendaient aux domiciles des suspects, les policiers tombèrent sur deux membres du groupe, dont André Suriray, qui prirent la fuite à leur vue. Ils furent arrêtés quelques minutes plus tard. Le moulin de Vrigny fut investi par les forces de l’ordre et plusieurs personnes, parmi lesquelles Marcel Lemoulan, y furent interpellées. Prévenus par les gendarmes de Mortrée, plusieurs membres du groupe parvinrent à s’enfuir. Malgré tout, Robert Gagnaire et Jacques Louvel furent arrêtés les armes à la main, plus tard dans la nuit du 4 au 5 mars.
Amenés à Argentan pour y être interrogés, les résistants furent transférés sous autorité allemande le 6 mars et conduits à Alençon. Ils furent traduits devant le tribunal de la Feldkommandantur 916 le 21 avril 1944 et condamnés à la peine capitale.
Le 27 avril 1944, Henri Gagnaire, Robert Gagnaire, Marcel Lemoulan, André Suriray, Bernard Montigny et Jacques Louvel furent fusillés à la carrière des Aulnaies à Saint-Germain-du-Corbéis (Orne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article169841, notice GAGNAIRE Henri par Thomas Pouty, version mise en ligne le 14 janvier 2015, dernière modification le 23 mai 2022.

Par Thomas Pouty

SOURCES : DAVCC, Caen, Liste S 1744, dossier statut, dossier « Mort pour la France ». – Arch. Dép. Orne. – « La Résistance dans l’Orne », CDrom AERI. – Thomas Pouty, La répression franco-allemande dans le département de l’Orne, 1940-1944, mémoire de maîtrise, Université de Caen, 2001.

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