BOCKEL Auguste

Par Patrick Auzende

Né le 18 février 1887 à Barr (Basse-Alsace, Alsace-Lorraine), mort le 13 novembre 1970 à Strasbourg (Bas-Rhin) ; typographe strasbourgeois ; social-démocrate SPD, puis socialiste SFIO, syndicaliste CGT du Livre ; mutualiste ; secrétaire général et permanent du Groupe Régional d’Alsace-Lorraine de la Fédération Française des Travailleurs du Livre de 1931 à 1954, délégué d’Alsace-Lorraine à la Fédération Française des Travailleurs du Livre, premier secrétaire de 1919 à 1921 puis président-secrétaire général du Syndicat Typographique de Strasbourg de 1921 à 1954 ; membre du comité exécutif de l’Union Départementale (Bas-Rhin) de la CGT ; membre du comité directeur de la caisse des malades, puis de la Caisse primaire de la Sécurité sociale de Strasbourg de 1919 à 1954.

Auguste Bockel fut un des personnages clés du syndicalisme du Livre à Strasbourg et en Alsace-Lorraine de la fin de la Première Guerre mondiale aux années 1950. Il assura durant sa carrière la continuité organisationnelle, le lien avec les instances régionales, nationales mais aussi les passerelles avec le secteur mutuel.
Auguste Bockel, typographe devenu français par réintégration en 1918, de religion catholique entra dans le métier au début du XXe siècle. Il termina son apprentissage le 1er avril 1905. Sa carrière professionnelle commença à Bischwiller (Basse-Alsace) et se poursuivit à l’imprimerie strasbourgeoise du quotidien catholique L’Alsacien (Der Elsässer). Ensuite, Auguste Bockel exerça le métier de prote, chef d’atelier à l’Imprimerie Populaire Strasbourgeoise, maison publiant La Presse Libre (Die Freie Presse, journal du parti social-démocrate, puis du parti socialiste SFIO, dirigé par Jacques Peirotes* et Eugène Imbs*.
À la fin de son apprentissage en 1905, Auguste Bockel rejoignit les rangs du Syndicat typographique de Strasbourg le 8 avril 1905. Cette organisation syndicale, fondée le 18 septembre 1871, était reconnue depuis le 1er juillet 1919 comme la 175e section de la Fédération Française des Travailleurs du Livre. Ainsi commença une longue carrière syndicale. En revenant de son service militaire en 1913, Auguste Bockel prit ses premières responsabilités au sein du Syndicat typographique de Strasbourg. Il intégra le comité de section de Strasbourg, puis après la Première Guerre mondiale, en 1919, fut élu premier secrétaire. Auguste Bockel en devint président en 1921 et le demeura - sauf pendant l’annexion nazie de 1940 à 1944 - jusqu’en 1954. Il cumula par ailleurs cette fonction avec celle de trésorier de 1945 à 1947. Parallèlement Auguste Bockel participa aux activités syndicales régionales de la Fédération Française des Travailleurs du Livre. Il fut élu délégué aux différents congrès annuels du Groupe Régional d’Alsace-Lorraine, de 1921 à 1931. Ce fut lors du congrès de Mulhouse qui s’est tenu le 10 mai 1931 à la bourse aux vins à Mulhouse qu’Auguste Bockel fut élu président-secrétaire général et nommé permanent du groupe régional jusqu’au congrès du 30 juin 1954. Cette reconnaissance lui ouvrit le poste de représentant régional de la Fédération Française des Travailleurs du Livre de 1931 à 1954. De plus, de 1931 à 1938, il occupa en tant que permanent du syndicat le poste stratégique de rédacteur de l’organe officiel de l’Union des syndicats typographiques d’Alsace et de Lorraine, « Le Travailleur du Livre ». Auguste Bockel étendit ses responsabilités syndicales en intégrant le comité exécutif de l’Union départementale de la CGT du Bas-Rhin de 1924 à 1954. Auguste Bockel devint membre de l’Office du tarif des syndicats graphiques d’Alsace et de Lorraine dans l’entre-deux-guerres. L’Office du Tarif était une instance de pouvoir créée en 1920 et composée de cinq patrons et de cinq compagnons. Son rôle était de contrôler l’application du tarif, les conventions collectives dans le secteur graphique. Cet office ordonnait les mesures nécessaires à la reconnaissance et à l’exécution du tarif. À sa tête se trouvait un jurisconsulte. Il juge en dernière instance définitivement les conflits du tarif. Auguste Bockel joua dans cette instance un rôle actif dans la défense du tarif.
Le mutualisme attira aussi Auguste Bockel. Il fut président en 1938 de la Caisse des veuves et des invalides des typographes d’Alsace-Lorraine (mutuelle fondée en 1835). Il fut aussi membre du conseil d’administration puis président d’honneur à sa retraite le 1er juillet 1954 de l’Union mutualiste du Bas-Rhin. Il occupa de 1919 à 1954 le poste d’administrateur du comité directeur de la caisse des Malades de Strasbourg-Ville des Assurances sociales d’Alsace et de Lorraine, puis de la Caisse primaire de Sécurité sociale de Strasbourg.
Autre domaine qui tenait à cœur aux typographes, celui de la formation professionnelle. Ce fut sans surprise que le premier d’entre eux, Auguste Bockel assura de 1921 à 1954, la fonction de professeur aux cours de typographie à l’École de perfectionnement professionnel de la ville de Strasbourg.
Pour l’ensemble de son œuvre, Auguste Bockel fut nommé officier d’Académie, officier du mérite social et en 1948, chevalier de la Légion d’Honneur.
Auguste Bockel, marié, père d’un fils prénommé Auguste, habitant au 22, rue des Bonnes Gens à Strasbourg (Bas-Rhin) où il mourut le 13 novembre 1970.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16990, notice BOCKEL Auguste par Patrick Auzende, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 23 octobre 2015.

Par Patrick Auzende

SOURCES : Arch. Institut CGT Alsace d’histoire sociale. — Le Nouvel Alsacien, 30 juin 1954. — Le Travailleur du Livre, n° 6, juin 1954 ; n° 2, février 1957 ; n° 11, novembre 1970 ; n° 22, 1er août 1934.

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