Par Didier Bigorgne
Né le 16 décembre 1884 à Revin (Ardennes), mort le 15 avril 1968 à Revin ; ouvrier métallurgiste ; syndicaliste CGT, puis Force ouvrière (FO) ; militant socialiste ; maire adjoint de Revin (1921-1928, puis 1944-1965) ; conseiller d’arrondissement (1937-1945).
Fils d’un ouvrier mouleur et d’une mère au foyer, Léon Mauguière exerçait le métier de mouleur quand il épousa Emilienne Laure Brabant , sans profession, la 14 août 1912 à Revin.
Léon Mauguière participa de la grande grève de Revin qui opposa deux mille ouvriers aux dix-huit patrons de la ville, du 30 avril au 2 septembre 1907. Il adhéra alors au Parti socialiste SFIO, y rejoignant son père qui fut conseiller municipal de Revin de 1908 à 1912.
Aux élections municipales de 1912, Léon Mauguière succéda à son père sur la liste de son parti qui remporta la victoire. Mobilisé dans l’artillerie à Verdun (Meuse) en 1914, il retrouva son siège après la Grande Guerre. Réélu le 30 novembre 1919 sur la liste socialiste, il remplit la fonction de maire en 1921, après le départ de Georges Loth et avant l’élection d’Emile Latour dont il devint le premier adjoint. Il occupa ce poste jusqu’à la démission du conseil municipal le 2 novembre 1928 et la défaite à l’élection complémentaire du 16 décembre suivant. Pendant son mandat fut inauguré le monument de Jaurès, le 5 août 1923 à Revin, pour protester contre l’occupation de la Ruhr et le danger d’une nouvelle guerre.
Léon Mauguière devint conseiller d’arrondissement pour le canton de Fumay le 17 octobre 1937. Il obtint 1430 voix sur 4356 inscrits et 3621 votants au premier tour ; il l’emporta au second tour en réunissant 2246 voix sur 3585 votants.
A la Libération, Léon Mauguière fut nommé conseiller municipal de Revin et devint premier adjoint au maire socialiste SFIO Camille Titeux. Réélu le 29 avril 1945 sur une liste de coalition républicaine composée de socialistes, de communistes et d’indépendants, il fut confirmé dans sa fonction. Aux élections municipales des 19 et 26 octobre 1947, il fut réélu sur une liste socialiste homogène qui remporta la victoire ; il devint alors deuxième adjoint et le demeura jusqu’en 1965. Il siégea ensuite, en qualité de conseiller municipal, jusqu’à sa mort.
Léon Maugière était membre du syndicat CGT des Métaux de Revin qui mena la contestation et s’opposa à partir du 22 septembre 1947 aux actions engagées par l’UD-CGT des Ardennes. Il approuva la scission syndicale provoquée par la conférence des Amis de Force ouvrière (18-19 décembre 1947) et adhéra au syndicat des Métaux Force ouvrière constitué dans les premiers jours de janvier 1948 autour de Gaston Delcourt et d’Othello Frezzato.
Lors des obsèques de Léon Mauguière, Camille Titeux, maire de Revin et président du Conseil général des Ardennes, rendit hommage au militant qui n’avait accepté qu’une seule décoration dans sa vie, celle de chevalier du Mérite social. Aujourd’hui, une rue de Revin porte le nom de Léon Mauguière
Par Didier Bigorgne
SOURCES : Arch. Dép. Ardennes 3M 6, 8 et 9. — Le Socialiste Ardennais, 1919 à 1928. — Le Réveil ardennais, 1945 à 1965. — Presse locale. — Etat civil de Revin.