BODEAU Roger, Marcel

Par Louis Botella, Marie-Louise Goergen

Né le 27 janvier 1914 à La Courtine (Creuse), mort le 21 décembre 1978 à Arnage (Sarthe) ; rédacteur à la SNCF ; syndicaliste CGT puis FO et militant socialiste SFIO, PSA puis PSU de la Creuse, secrétaire fédéral puis membre du bureau de la Fédération FO des cheminots (1948-1967), secrétaire fédéral de la fédération socialiste SFIO de la Creuse (septembre-novembre 1959) ; militant du Parti socialiste autonome (PSA) puis du Parti socialiste unifié (PSU) à partir de 1960 ; administrateur de la SNCF (1951-1967).

Fils d’un sergent-major du 138e Régiment d’infanterie, mort en 1917 à Verdun, Roger Bodeau fut pupille de la Nation et fréquenta l’école primaire de Chambon-sur-Voueize (Creuse), puis un centre d’apprentissage d’où il sortit modeleur-fondeur. Il entra aux chemins de fer avant la Seconde Guerre mondiale. Mobilisé dans l’aviation pendant le conflit, il aurait participé aux barricades lors de la libération de Paris.

Ayant repris le travail après sa démobilisation, Roger Bodeau devint rédacteur à la direction commerciale de la SNCF. Il milita au sein de la CGT des Services centraux où il fut secrétaire adjoint de son syndicat. Il figura en juillet 1947 parmi les premiers signataires de l’appel lancé par le Comité d’action syndicaliste (CAS) en faveur de la création d’une nouvelle organisation syndicale. Il participa activement, le 27 juillet de la même année, à la constitution officielle à Paris du CAS dont il fut un des secrétaires. Il fut chargé également en septembre du secrétariat de l’Union des Centraux. Son mandat de secrétaire fédéral fut renouvelé le 7 décembre lors de la transformation du CAS en Fédération syndicaliste des cheminots (FSC). Il fut désigné par cette organisation pour la représenter au sein du comité de coordination FO-FSC, créé le 16 janvier 1948, présidé par Léon Jouhaux et chargé de définir les modalités de la fusion entre FO et la FSC.

Lors du congrès constitutif de la nouvelle fédération FO, tenu du 1er au 3 mars 1948 à Paris, il fut élu par le conseil national, avec 37 voix sur 44, au poste de secrétaire fédéral. Dans un premier temps, il assuma la responsabilité des secteurs suivants : logement social, secteur social, cantines, tourisme et la représentation de sa fédération au sein du Conseil supérieur des transports.

Roger Bodeau fut réélu lors du congrès suivant en avril 1950. Il conserva son mandat au Conseil supérieur des transports et s’occupa de la propagande et de la confection du Rail syndicaliste. En prévision du départ à la retraite de Gérard Ouradou, représentant de FO au conseil d’administration de la SNCF, le 1er juillet 1951, le bureau fédéral, réuni le 8 mai, le désigna, par 22 voix sur 30, pour remplir cette fonction. Comme les statuts fédéraux interdisaient le cumul de ce mandat avec celui de secrétaire fédéral, il abandonna cette dernière fonction mais resta néanmoins membre du bureau fédéral.

En octobre 1950, lors du deuxième congrès de la confédération CGT-FO, il fut élu membre de la commission de contrôle confédérale. Ce mandat fut renouvelé à plusieurs reprises et au moins jusqu’en novembre 1963.

Le 29 mars 1957, au cours d’une réunion du bureau fédéral, il dénonça avec vigueur les propos tenus à Tunis par J.-H. Oldenbrock, secrétaire général de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) et par Irwing Brown, représentant en Europe de l’AFL-CIO des États-Unis, et demanda « qu’on attirât l’attention du bureau confédéral FO sur les attaques contre la politique française en Algérie ». Les 15 et 16 septembre 1959, Roger Bodeau fut mis sur la sellette au sein des instances fédérales, ainsi que Henri Pradal et Edmond Questerbert, pour avoir pris publiquement position, lors du référendum de septembre 1958, sur la nouvelle Constitution en laissant le qualificatif de « militant syndicaliste FO » accolé à son nom.

Roger Bodeau resta au conseil d’administration de la SNCF jusqu’à son départ à la retraite. Lors de la réunion du 12 décembre 1967 du bureau fédéral, la question du cumul du mandat de secrétaire général de la fédération et de celui de représentant de celle-ci au conseil d’administration de la SNCF fut posée. À l’unanimité, moins deux abstentions dont celle de Roger Bodeau, le cumul fut rendu possible.

Roger Bodeau avait adhéré au Parti socialiste SFIO en février 1934. Il participa activement à la campagne électorale de 1956, se porta candidat pour la SFIO lors des élections législatives de décembre 1958 et comme suppléant en 1962 pour le PSU (ayant quitté la SFIO en 1959 pour rejoindre d’abord le Parti socialiste autonome (PSA) puis en 1960 le Parti socialiste unifié) dans le département de la Creuse.

Marié en mars 1937 à Paris (VIIe arr.) avec Andrée Lacombe, divorcé en 1955, il se remaria en septembre 1966 à Arnage (Sarthe) avec Micheline Péan.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17003, notice BODEAU Roger, Marcel par Louis Botella, Marie-Louise Goergen, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 5 janvier 2009.

Par Louis Botella, Marie-Louise Goergen

SOURCES : Arch. Fédération CGT des cheminots. — Arch. Fédération FO des cheminots. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1967. — Comptes rendus des congrès fédéraux de la CGT-Force ouvrière. — Bulletin intérieur de la SFIO, n° 109, n° 111. — Le Rail syndicaliste, 1947-1965. — Profession de foi, élections législatives de 1958. — Les Élections législatives 1962, La Documentation française. — Tribune socialiste, 1963. — Fichier des adhérents du PSU. — Georges Ribeill, « Autour des grèves de 1947, les scissions de l’après-guerre au sein de la Fédération CGT (CAS, FO, FAC, FgMC) », Revue d’histoire des chemins de fer, n° 3, Mouvement social et syndicalisme cheminot, automne 1990, p. 95-113. — Notes de Noël Mazet, de Gilles Morin et de Georges Ribeill. — État civil.

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