RUPERT Jean, Marie, Joseph

Par Éric Belouet, Jean-Marie Conraud

Né le 28 octobre 1920 à Ligny-en-Barrois (Meuse) ; mort le 31 mai 2011 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) ; employé de bureau puis instituteur ; permanent de la JOC ; animateur à l’Université populaire de Marly-le-Roi puis responsable JOC de la Province de l’Est ; permanent pour l’Union locale CFTC-CFDT de Besançon et du Haut-Doubs ; secrétaire général de la Fédération CFTC de l’horlogerie.

Fils unique d’Henri Rupert, débardeur de grumes pour une fabrique de meubles de Ligny-en-Barrois, l’« Union des travailleurs linéens », et d’Emma Coyen, brodeuse également concierge dans l’usine de meubles dans laquelle son mari livrait des arbres, Jean Rupert fréquenta l’école primaire privée Bienheureux Pierre de Luxembourg et le patronage. Ses parents étaient catholiques pratiquants, son père militait à CFTC. Jean Rupert obtint le brevet élémentaire en 1936. L’année suivante, il fut embauché chez Trusson, un commerce de vins et spiritueux de la ville, comme employé aux écritures, puis devint en 1938 instituteur privé, métier qu’il exerça jusqu’en 1942.

Sous l’impulsion de Louis Lacaille, fédéral jociste de Commercy, qui cherchait à créer à Ligny une section jociste, Jean Rupert, qui animait ce qu’il restait de la FGSPF (Fédération gymnique et sportive des patronages de France) à Ligny-en-Barrois (il faisait du cross et du demi-fond), adhéra à la Jeunesse ouvrière chrétienne et contribua à créer cette section en 1938. Il fut bientôt associé à l’équipe fédérale du département de la Meuse-sud où il rejoignit Louis Thémelin. Sollicité par Armand Maïer et Armand Bonvicini, il devint permanent jociste en avril 1942 pour faire partie de l’Université populaire de Marly-le-Roi, plus particulièrement chargé de l’animation des soirées et de la culture Hébert (culture physique). Puis, progressivement, il en vint à animer des réunions, mais avec l’instauration du STO, il devint de plus en plus difficile, courant 1943, d’organiser des sessions.

Réfractaire au STO – les Allemands vinrent le chercher au siège de la JOC avenue Sœur-Rosalie, où les scellés étaient déjà posés (l’équipe était repliée à Bagneux), mais le concierge Maurice Dufour leur fit croire qu’il avait déjà été arrêté – il devint responsable de la province de l’Est. Résidant à Nancy, il était plus spécialement chargé de la Meuse, de la Meurthe-et-Moselle (sauf Nancy et ses environs, suivis par Jean Armbruster) et des Vosges. L’aumônier provincial était le Père Houot, un Vosgien. Jean Rupert avait pu, fin 1943, se procurer de faux papiers d’identité grâce à Henri Godinot, meusien comme lui qui, tout en étant délégué à la JOC pour la Lorraine, avait des activités dans la Résistance. Fin 1945, appelé à faire son service militaire, il passa cinq mois dans les dragons à Lunéville (Meurthe-et-Moselle) au cours desquels il s’efforça de poursuivre, grâce aux permissions, ses activités jocistes.

De retour au secrétariat général de la JOC en mars-avril 1946, il fut chargé de la représenter au sein du service « Soldats » de l’ACJF (service regroupant les services soldats de cahque mouvement d’action catholique de la jeunesse : JOC, JAC, JIC, JEC…). Il conserva cette responsabilité jusqu’à fin mars 1947 (il fut remplacé par Marcel Roy) et se maria le 10 mai 1947 à Besançon (Doubs) avec Georgette Monnoyeur, ancienne permanente jociste. Le couple allait avoir deux filles, nées en 1948 et en 1950.

Jean Rupert adhéra début 1947 à la Fédération CFTC des employés. Sollicité par Émile Courbet, secrétaire général de l’UR-CFTC de Franche-Comté, il fut détaché en avril 1947 comme permanent de l’Union locale de Besançon (Doubs) et de la région du Haut-Doubs (à l’exception du pays de Montbéliard). Il était chargé de la formation des militants, ce qui le conduisit à s’investir dans l’organisation et l’animation des « écoles normales ouvrières ». En 1952, il fut élu secrétaire général de l’Union régionale CFTC Franche-Comté (Doubs – Jura – Belfort et Haute-Saône). Il assuma également la charge de secrétaire général de la Fédération de l’horlogerie qui fusionnera plus tard avec la Fédération de la métallurgie CFTC.

En 1953, lorsque la formation commençait à prendre de l’importance au sein de la CFTC, il fut sollicité par Gérard Espéret et Raymond Lebescond pour devenir permanent à l’Institut confédéral d’études et de formation syndicales. Son rôle consistait à animer des sessions à Bierville (il y résidait, ne rentrant chez lui — à Besançon de 1953 à 1956 puis à Paris de 1956 à 1970 — que certains week-ends). Il y avait en moyenne deux sessions par mois.

Au congrès confédéral de 1970, Jean Rupert fut désigné pour succéder à Raymond Lebescond à la tête de la formation confédérale. Il n’occupa cette fonction que jusqu’au congrès suivant (1973), car il avait été décidé que le détenteur de ce poste devrait dorénavant être élu et non plus désigné. Il devint alors secrétaire de la commission exécutive de la confédération, assistant chaque jour à la CE, préparant les dossiers, informant les cadres fédéraux et régionaux — notamment grâce à la publication Nouvelle CFDT — et préparant les congrès, regroupe les archives. Il occupa cette fonction jusqu’au congrès de Metz en 1982.

Entre-temps, tout en étant secrétaire de la commission exécutive, il dirigea Montholon Service, coopérative où il était possible d’acheter des fournitures pour le secrétariat : papier, etc. Il fut également membre du conseil de l’ISCTI (Institut syndical de coopération technique international) de 1953 à 1970, ce qui l’amenait à préparer, à animer des programmes de formation à destination de militants et dirigeants de syndicats africains ou d’Amérique latine (Zaïre, Haute-Volta, Vénézuéla, Algérie et Maroc) et à voyager.

En 1982 Jean Rupert fut mis en préretraite avec garantie de ressources avant de bénéficier de sa retraite normale en novembre 1985. Il fit partie du conseil et au bureau du syndicat des retraités de Paris ainsi que du conseil de l’Union régionale des retraités d’Ile-de-France. Il participa également à la commission de l’habitat de l’Union départementale de Paris et il représenta la CFDT au conseil de la caisse de retraite interprofessionnelle (CRI) et fut partie de sa commission sociale.

Jean Rupert fut membre du Parti socialiste après 1981 et jusqu’en 1991. Sa femme et lui militèrent à l’ACO depuis 1950.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article170034, notice RUPERT Jean, Marie, Joseph par Éric Belouet, Jean-Marie Conraud, version mise en ligne le 17 février 2015, dernière modification le 26 janvier 2022.

Par Éric Belouet, Jean-Marie Conraud

SOURCES : Arch. JOC (SG), fichier des anciens permanents. — Archives JOC : appels de permanents, responsables, propagandistes, arrivées (44J-917E).Arch. Dép. Doubs, 1911 W/ 2, dossier 215. — Notes de Louis Botella. — Entretien avec l’intéressé, Paris, 10 janvier 1997. — État civil.

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