QUIRING (parfois QUIRIN) Édouard, Rémi

Édouard Quiring était le fils d’un ouvrier du bâtiment qui fut ensuite limonadier. Il commença à travailler aux houillères de Sarre et Moselle à Merlebach (Lorraine annexée) en mars 1918. Il y effectua l’essentiel de se carrière en occupant des postes d’ouvriers y compris au fond mais sans jamais travailler en tant que mineur.

Édouard Quring, comme ses frères Wendel et Joseph, militait au syndicat CGTU des mineurs de Lorraine et parallèlement au Parti communiste. Il participa à toutes les grèves qui jalonnèrent la vie sociale des houillères de Moselle dans les années 20 et 30, notamment au moment du Front populaire.

Il se présenta sur une liste à dominante CGTU, les 5 et 12 mai 1935, aux élections municipales à Freyming (Moselle). Il obtint au premier tour 79 voix sur 477 votants et 461 suffrages exprimés pour 560 électeurs inscrits. Au second tour il obtint 99 voix sur 479 votants et ne fut pas élu.

Au moment du Front populaire les trois frères Quiring, Édouard, Joseph et Wendel, décidèrent de faire enterrer leur père avec un cortège conduit par le drapeau rouge marqué du marteau et de la faucille. C’est donc probablement une influence familiale qui détermina l’engagement si marqué de la fratrie en faveur du communisme. Il est possible que leur père ait été mineur mais qu’il fut obligé de travailler dans le bâtiment ou la « limonade » suite à un licenciement.

des ouvriers mineurs de la circonscription de Merlebach-Freyming des houillères de Sarre et Moselle. La houillère chercha alors des renseignements sur ce nouveau délégué et fut informé qu’il était « querelleur », de « mauvaise réputation » et qu’il était un militant communiste « très exhalté ». L’informateur précisait encore que « tous les membres de la famille Quiring à une ou deux exceptions près sont révolutionnaires ».

Le 2 mars 1938 il signa, en tant que représentant du Syndicat Confédéré des mineurs de Moselle, la convention collective de travail des mines de charbon de Moselle.

Evacué dans la Vienne en septembre 1939, il rentra en Moselle en octobre 1940 alors que le département était annexé au Reich hitlérien et fut requis par les services allemands du travail obligatoire à Hombourg-Haut jusqu’au 1er octobre 1941. Il reprit ensuite un emploi aux houillères de Sarre et Moselle où il travailla jusqu’à son arrestation en mai 1942 car les Allemands découvrirent enfouie dans son jardin, probablement après dénonciation, une valise contenant des informations sur le groupe local de la Jeunesse communiste. La valise avait été enterrée avant l’évacuation dans le sud-ouest.

Édouard Quiring fut accusé par les nazis de « haute trahison » parce que membre du Parti communiste interdit. Le tribunal de Sarrebruck le condamna en juillet 1942 avec quatorze autres militants communistes, dont Pierre Muller*. Il fut emprisonné du 14 mai 1942 au 28 mai 1944. Pendant cette période sa famille subissait l’ostracisme du voisinage qui craignait de s’afficher avec les membres d’une famille dont le chef avait été arrêté par la Gestapo.

Au lendemain de la guerre Édouard Quiring continua à militer activement à la CGT et au Parti communiste. Il fut candidat aux municipales de septembre 1945 à Freyming sur la liste d’entente des Partis républicains et de la Résistance. Il est alors présenté comme « interné politique ». Il obtint 508 voix sur 1020 suffrages exprimés et fut élu.

A nouveau candidat aux municipales d’octobre 1947 à Freyming sur la liste communiste menée par Pierre Muller* il ne fut pas réélu.

Édouard Quiring avait été élu délégué-mineur en novembre 1944 et occupa cette fonction au moins jusqu’en juin 1948.

Affaibli par sa période d’emprisonnement, Edouard Quiring mourut à l’âge de 52 ans. Il s’était marié en 1934 et avait au moins deux enfants.