CHEBANCE Gustave, Francisque

Par Pierre Bonnaud, Jean-Luc Marquer

Né le 26 octobre 1896 à Annonay (Ardèche), sommairement exécuté le 9 mai 1944 à Soyons (Ardèche) par la Milice ; ouvrier tanneur ; résistant (France d’abord).

Gustave, Francisque Chebance était le fils de Jean Baptiste Chebance, sabotier, et de Rosalie Granger, son épouse.
La famille était domiciliée à Chabetout, commune d’Annonay (Ardèche).
Appelé sous les drapeaux, il fut incorporé sous le prénom Gaston à partir du 9 août 1916 au 75e RI, et eut un itinéraire militaire compliqué, changeant plusieurs fois de régiment, alternant les séjours à l’hôpital, les affectations en section disciplinaire ou la prison.
N’ayant pas fini son temps, il fut à nouveau incorporé au 92e RI du 2 décembre 1927 au 30 mai 1928.
Le certificat de bonne conduite lui fut refusé...
Le 10 mars 1928 à Lyon 7e arr. (Rhône, aujourd’hui Métropole de Lyon), il épousa Suzanne, Louise, Augustine Labus, dont il avait il eu un fils, Roger, en 1922.
En 1944, il habitait 32 rue Sadi-Carnot à Annonay et était ouvrier tanneur.
Le 9 mai 1944, vers 20h, quatre miliciens de Valence arrêtèrent à Annonay Gustave Chebance et Georges Grand, membres de France d’Abord. Ils furent assassinés le soir même à 23h, sur le bord du Rhône, à Soyons (Ardèche), où leurs corps furent jetés.
Cet acte faisait suite à l’exécution, le 6 mai 1944 de Brunon, chef local de la police et de Lucien Bonel, tenancier du café Américain.
Les corps furent retrouvés le 20 mai criblés de balles.
Gustave Chebance fut inhumé immédiatement au cimetière de la Croisette à Annonay, sans cérémonie et sans incident dit le commissaire de police qui décrivait les deux résistants comme honorablement connus [...] ne se sont guère manifestés publiquement du point de vue politique", mais seraient "anti-allemands".
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué interné résistant (DIR).
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume par décret du 15 juin 1946 paru au JORF du 11 juillet 1946.
Son nom figure sur le monument aux morts et sur la stèle commémorative des victimes de 1939-1945, à Annonay.
Son fils, Roger Chebance, résistant ayant rejoint l’armée régulière, mourut pour la France à Mulhouse (Haut-Rhin) le 14 mars 1945.


Voir : Soyons, 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article170255, notice CHEBANCE Gustave, Francisque par Pierre Bonnaud, Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 1er février 2015, dernière modification le 11 juillet 2022.

Par Pierre Bonnaud, Jean-Luc Marquer

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 435 790 (nc). — SHD, Vincennes, GR 16 P 125597 (nc). — Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 145. — Arch. Dép. Ardèche, 72W109-25a ; RMM, Privas, 1916, mat. 1715. — A. Demontès, L’Ardèche martyre, Largentière,1946. — Louis-Frédéric Ducros, Montagnes ardéchoises dans la guerre, t.I, II, III, Valence, 1981. — Mémoire des hommes. — Mémorial GenWeb. — Geneanet. — État civil (naissance), Arch. Dép. Ardèche, état civil en ligne.

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