ROGISSART Daniel, André, Louis

Par Didier Bigorgne, Jacques Girault.

Né le 10 juin 1921 à Nouzonville (Ardennes), mort le 27 juillet 2002 à Charleville-Mézières (Ardennes) ; instituteur ; militant du SNI ; militant communiste ; adjoint au maire de Joigny-sur-Meuse (1977-1995).

Fils de Jean Rogissart, instituteur et écrivain, et de Charlotte Marie Seemann, institutrice, Daniel Rogissart (écrit souvent Rogissard) était l’aîné d’une famille de cinq enfants (deux garçons et trois filles). Il fréquenta l’École normale d’instituteurs de Charleville et réussit au baccalauréat (série philosophie) en 1939.

Daniel Rogissart obtint son premier poste d’instituteur le 15 avril 1940 à Monthermé. Réfugié dans les Deux-Sèvres avec ses parents, il enseigna alors à Bécéleuf et à La Ronde. De retour dans les Ardennes en 1941, il effectua des suppléances diverses (Roizy, Ambly-Fleury, Dom-le-Mesnil).

Le 26 mai 1942, à Seuil, il épousa Marguerite, Isabelle Gillet, institutrice, née le 3 mars 1921. Ils eurent cinq enfants : quatre garçons (dont l’un né et décédé en 1945) et une fille.

Titulaire du certificat d’aptitude professionnelle en 1943, Rogissart fut instituteur à Ambly-Fleury (1944-1945), à Nouzonville (école de La Forge garçons de 1945 à 1956, puis école du Centre de 1961 à 1969). Du 3 avril 1959 au 14 septembre 1961, il fut détaché pour raisons de santé, après un long congé, au bibliobus des Ardennes à Mézières. Il reprit ensuite un poste d’instituteur à l’école de Nouzonville-Centre, puis il obtint en 1969 une délégation rectorale pour enseigner la musique au collège d’enseignement secondaire de Nouzonville. Il partit à la retraite le 13 septembre 1976.

Membre du Syndicat national des instituteurs et militant de la tendance cégétiste minoritaire, Daniel Rogissart fut élu à la commission administrative de la section des Ardennes de la Fédération de l’Éducation nationale le 3 novembre 1951. Il accomplit son mandat jusqu’au 3 décembre 1953.

Daniel Rogissart adhéra au Parti communiste français en 1945. Il milita à Nouzonville où il fut tour à tour membre du secrétariat (1952), du bureau de section (1954), puis du comité de section (1957) pour revenir siéger au secrétariat dans les années 1960. Il fut un diffuseur de la presse communiste, en particulier de l’Humanité-Dimanche. Lors de la 13e conférence fédérale qui se tint les 13 et 14 février 1952 à Nouzonville, il intervint pour parler de la paix et souligner les lacunes du parti : « La paix est la question décisive de l’heure. Nous le comprenons, mais nous ne réalisons pas dans notre département d’une façon efficace. Aussi, il serait nécessaire que la direction fédérale aide dans le travail précis les organisations de base. Ainsi, les cellules vivraient mieux ».

Élu membre du comité fédéral du PCF des Ardennes le 1er mars 1953, Daniel Rogissart siégea au bureau fédéral du 2 juin 1957 au 11 décembre 1960. Déjà non proposé à sa réélection au comité fédéral en 1956 pour être finalement réélu par la conférence, Daniel Rogissart fut écarté en 1960 ; le rapport de la commission des cadres indiquait que sa faible participation venait d’une « altération marquée de son esprit de parti ». Il fut ensuite président de la commission fédérale de contrôle financier jusqu’au 10 mai 1964. Pendant toutes ces années, Daniel Rogissart fit partie des nombreux communistes de Nouzonville désorientés par les désaccords politiques avec le parti affichés publiquement par Pierre Lareppe. Il navigua entre les positions de l’ancien député-maire et celles de la direction fédérale. Malgré l’exclusion de Lareppe en mai 1961, Rogissart s’engagea dans la campagne pour la réhabilitation d’André Marty et entretint des relations avec les militants du groupe UNIR.

Les débats furent vifs dans la section communiste de Nouzonville ; Daniel Rogissart fut maintenu dans ses responsabilités. Aux élections municipales des 8 et 15 mars 1959, il figura sur la liste communiste, battue au premier tour ; au scrutin de mars 1965, son épouse Marguerite Rogissart, directrice d’école maternelle et membre du PCF, fut candidate sur la liste communiste qui échoua dans les mêmes conditions. Daniel Rogissart représenta le PCF, à deux reprises dans le canton rural de Monthois, aux élections pour le Conseil général : il obtint 70 voix sur 2 234 inscrits et 1 503 votants le 4 juin 1961, puis 76 voix sur 2 156 inscrits et 1 508 votants le 24 septembre 1967.
Après mai-juin 1968, Daniel Rogissart ne reprit pas sa carte d’adhérent du PCF. Il resta toutefois un fidèle compagnon de route. Installé dans le village voisin de Joigny-sur-Meuse, il fut élu sur une liste d’union de la gauche aux élections municipales des 14 et 21 mars 1977. Il devint premier adjoint, fonction qu’il occupa jusqu’en juin 1995.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article170301, notice ROGISSART Daniel, André, Louis par Didier Bigorgne, Jacques Girault., version mise en ligne le 2 février 2015, dernière modification le 29 mars 2021.

Par Didier Bigorgne, Jacques Girault.

SOURCES : Arch. Dép. Ardennes 77WE 71 (dossier Inspection académique). — Arch. comité national du PCF. — Bulletin de la section ardennaise du Syndicat national des instituteurs, 1951 à 1953. — Liberté, 1er mars 1952. — Presse locale. — Documents de Jean Lareppe concernant la section PCF de Nouzonville. — Renseignements communiqués par la mairie de Joigny-sur-Meuse.

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