ROMEAS Marcel, Pierre

Par Jacques Girault, Christian Maillebouis

Né le 31 décembre 1892 à L’Etrat (Loire), mort le 20 décembre 1979 à Saint-Jean-Bonnefonds (Loire) ; instituteur dans la Loire ; militant du SNI.

Marcel Roméas en famille (1927).
Marcel Roméas en famille (1927).

Fils d’instituteurs dans une famille protestante originaire du Mazet-Saint-Voy (Haute-Loire), Marcel Roméas, orphelin de père, élève de l’école primaire supérieure de Saint-Étienne, entra à l’Ecole normale d’instituteurs de Montbrison en 1909. Pendant cette période, bien qu’athée, il participa aux actions en direction des habitants des quartiers populaires de Saint-Etienne de l’œuvre du pasteur Louis Comte « Les enfants de la Montagne ». Titulaire du brevet supérieur, il débuta comme instituteur en 1911. A la suite de son service militaire, mobilisé, il fut grièvement blessé. Soigné par les Allemands, il resta prisonnier dans divers camps de travail d’où il s’évada à l’automne 1918. Il retrouva sa mère et fiancée, institutrices à Bourg-Argental.

Il se maria uniquement civilement en janvier 1919 avec une institutrice, fille d’instituteurs d’origine protestante. Le couple eut deux filles.

Marcel Roméas enseigna à Bourg-Argental, à Néronde puis, dans les années 1930, exerça en poste double à Bussières avant d’être mutés en 1936 à La Talaudière où il dirigea l’école. Il pratiqua dès la fin des années 1920 des techniques de Célestin Freinet l’imprimerie à l’école, la correspondance inter-scolaire et utilisa le cinéma (Pathé-Baby).

Dès la création d’un syndicat dans la Loire, il le rejoignit et militait au Syndicat national (CGT) au début des années 1930. Quand le Syndicat national des instituteurs fusionné se développa, il fut le premier secrétaire de la section départementale entre 1935 et 1937. En relations avec les militants de L’École émancipée et de La révolution prolétarienne, membre de la Libre Pensée, il fut gréviste le 12 février 1934 et le 30 novembre 1938, sanctionné alors de huit jours de retenue de salaire. Bien que pacifiste et antimilitariste, à l’origine de l’ouverture d’une auberge de jeunesse, il fut « réservé au sujet des accords de Munich ». Il participa activement à l’aide et à l’accueil des républicains espagnols. Séjournant chaque été au Mazet-Saint-Voy, il y contribua à la création d¹une des premières coopératives laitières de Haute-Loire.

Son épouse, âgée de 50 ans, fut mise à la retraite en 1940. Quant à lui, non mobilisé, il organisa la protestation en 1941 contre la décision d’un transporteur local de supprimer les tarifs avantageux des abonnements sur les transports vers Saint-Etienne. Considéré comme suspect par l’inspecteur d’Académie, il donnait « l’impression de ne pas être pleinement rallié au régime venant sans chapeau aux cérémonies officielles] pour n’avoir pas à se découvrir devant le drapeau ». Au printemps 1942, l’administration, après plusieurs interrogatoires, l’enjoignit de choisir entre un déplacement de poste dans les Pyrénées et une mise à la retraite d’office ce qu’il choisit. Il fut assigné à résidence à Macias (Loire) le 14 juillet 1943.

À la Libération, Marcel Roméas, réintégré dans un poste de directeur d’école à Saint-Étienne, y demeura jusqu’à sa retraite en 1947. Son épouse retrouva aussi un poste d’institutrice dans la ville.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article170404, notice ROMEAS Marcel, Pierre par Jacques Girault, Christian Maillebouis, version mise en ligne le 5 février 2015, dernière modification le 29 mars 2021.

Par Jacques Girault, Christian Maillebouis

Marcel Roméas en famille (1927).
Marcel Roméas en famille (1927).

SOURCES : Renseignements fournis par l’intéressé en 1976 et sa fille Aline Roméas en 2002. — Presse syndicale.

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