ALCAINA GARCIAS Esteban

Par André Balent

Exécuté sommairement le 2 août 1944 à La Bastide (Pyrénées-Orientales) ; ouvrier agricole à La Bastide (Pyrénées-Orientales) ; combattant de la Guerre civile espagnole ; résistant (AGE).

Tombe d’Esteban Alcaina Garcias [patronyme orthographié
Tombe d’Esteban Alcaina Garcias [patronyme orthographié "Alcania"] carré des fusillés sommaires du 2 août 1944 au cimetière de La Bastide (Pyrénées-Orientales)
Photo André Balent, 1er mars 2015

Esteban Alacaina, combattit pendant la Guerre civile espagnole dans les rangs de l’armée républicaine. Employé comme ouvrier agricole à La Bastide, petit village des Hautes Aspres sur les contreforts du Canigou, il participait, avec d’autres compatriotes résidant dans cette commune, à la Résistance dans le cadre de l’UNE (Unión nacional española) et de l’AGE (Agrupación de guerrilleros españoles). Ils étaient en contact avec les maquis présents dans le secteur (Voir Panchot Julien, Gandia Lorenzo Rafael). Ils aidaient plus particulièrement le maquis de l’AGE qu’ils ravitaillaient.

Entre le 1er et le 3 août 1944, les Allemands et la Milice attaquèrent les deux maquis (FTPF « Henri-Barbusse) et AGE et détruisirent au passage de village de Valmanya. La Milice (deux trentaines des Pyrénées-Orientales et une de l’Aude) attaquèrent par La Bastide et le col Palomera. C’est pendant cette opération que les francs gardes capturèrent trois ressortissants espagnols, réfugiés de la Retirada et membres de l’AGE parmi lesquels Esteban Alcaina (Voir aussi : Ribes Ràfols Josep, Rigat Junca Joan).

Deux d’entre eux, d’après les divers témoignages et dépositions recueillis par la police entre septembre et décembre 1944 auraient été « interrogés » par les miliciens Vernet et Compagnon. Les trois furent torturés et mutilés par des francs gardes ayant participé à l’expédition. Les miliciens Joseph Vigo (de Pia), Henri Jéru (de Maureillas) et Auguste Vernet (de Catllar) exécutèrent sommairement deux d’entre eux. Mais selon une déposition, les assassins auraient été quatre, les francs gardes Compagnon et Vernet en plus de Jéru et Vigo. Un autre Espagnol a été tué — à 10 heures du matin, selon une déposition — par le franc-garde Riondet, infirmier, d’Amélie-les-Bains. Nous ignorons cependant lesquels parmi les assassins fusillèrent Alcaina et ses compagnons. Avant leur exécution deux d’entre eux auraient aussi été « accompagnés » par René Teisseyre, chef départemental de la Milice des Pyrénées-Orientales et Hasler, sous-chef de la « Gestapo » (Sipo-SD).

Les corps d’Alcaina et de ses compagnons reposent au cimetière de La Bastide. Sur la tombe d’Alcaina, son nom est orthographié de façon erronée « Alcania ». Au mois d’août, la mémoire des trois fusillés est commémorée en même temps que celle des combats de Valmanya et de la destruction de ce village par les forces allemandes et la Milice.

Voir Lieu d’exécution de La Bastide (Pyrénées-Orientales)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article170641, notice ALCAINA GARCIAS Esteban par André Balent, version mise en ligne le 14 février 2015, dernière modification le 24 décembre 2021.

Par André Balent

Photo André Balent, 1er mars 2015 "> Tombe d'Esteban Alcaina Garcias [patronyme orthographié "Alcania"] carré des fusillés sommaires du 2 août 1944 au cimetière de La Bastide (Pyrénées-Orientales)
Tombe d’Esteban Alcaina Garcias [patronyme orthographié "Alcania"] carré des fusillés sommaires du 2 août 1944 au cimetière de La Bastide (Pyrénées-Orientales)
Photo André Balent, 1er mars 2015

SOURCES : ADPO, 2266 W 67 (RG, dossier Henri Jéru, dépositions diverses auprès de la Police, septembre à décembre 1944) ; 105 W 22 (Cour de Justice de Perpignan, dossier Georges Dagras). — Bulletin d’information de l’Amicale des Anciens guérilleros espagnols en France(FFI), 123, septembre 2011, p. 4. — Ramon Gual & Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane, II b, De la Résistance à la Libération, Prades, Terra Nostra, 1998, pp. 602, 611, 918.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable