MÉZEREY Gaston, Raymond

Née le 19 novembre 1880 au Havre (Seine-Inférieure/Seine-Maritime), décédé le 26 janvier 1967 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; officier radio de la marine marchande ; syndicaliste de la Marine marchande et des Bouches-du-Rhône.

Fils naturel de Berhe Mézerey, couturière, il s’engagea pour cinq ans dans la Marine au dépôt des équipages de Cherbourg (Manche) en 1896. Il devint officier radio de la marine marchande après avoir passé son certificat de radio-télégraphie de 1e classe. Il fut élu président du syndicat des radiotélégraphistes de la Marine marchande à Marseille lors de sa création le 8 décembre 1913. Ce syndicat revendiqua alors vingt-neuf adhérents. Était-il déjà affilié à la CGT ? Rappelant cette création, l’un de ses fils le présenta plus tard comme ayant été socialiste antifasciste. Gaston Mézerey s’était marié au Havre le 6 avril 1909 avec Marguerite Bertrand dont il eut trois enfants. Il fit la guerre de 1914-18 dans la marine marchande. Blessé sans pension, il en sortit décoré de la Croix de guerre et de la Médaille militaire. Il obtint en 1921 la Légion d’honneur. Lorsque la guerre de 1939 fut déclarée, il naviguait sur des pétroliers de Compagnie de navigation mixte. Le 24 mars 1940, le pétrolier CIP sur lequel il se trouvait et qui naviguait vers la Palestine fut dérouté vers l’Algérie, puis le Maroc et fut envoyé enfin en Guadeloupe. Gaston Mézerey ne revint à Marseille que le 24 janvier 1942. Malade, il ne navigua plus. Il fut approché en mars 1943 par un autre officier de marine marchande, militant du PPF (Parti populaire français) qui, chargé d’un service radio, voulait un second. Il s’agissait du service radio du PPF que créait Albert Beugras, l’un de ses dirigeants nationaux, en direction de l’Afrique du Nord avec la bénédiction des Allemands. Mézerey que son recruteur avait fait inscrire au siège marseillais du parti, rue Pavillon, rencontra Beugras et son adjoint, Peter, à Paris en juillet 1943 en sa compagnie et avec deux autres officiers radio embauchés comme lui. Le service radio fut installé dans deux villas du quartier des Trois-Lucs à Marseille en février 1944. Faute d’émetteurs, il n’aurait eu aucune activité, mais les officiers recrutés étaient payés. Mézerey et ses camarades furent à nouveau appelés à Paris en avril 1944. L’un fut envoyé à Lisieux (Calvados), un autre près de Toulouse (Haute-Garonne) et Mézerey en Ardèche, avant de revenir à Marseille, autant de missions sur lesquelles ils ne donnèrent aucun détail. Arrêté après la Libération, Mézerey joua de la naïveté : il ne savait pas ce qu’était le PPF, il croyait avoir été inscrit à une association professionnelle et en aurait démissionné, il n’avait pas compris ce qu’était la mission du service. Il fut condamné par la cour de justice de Marseille à deux ans de prison le 5 octobre 1945.
Son fils, qui prit sa défense, ne cacha pas son incompréhension. Lui-même avait été sanctionné par le régime de Vichy ; il avait été relevé de ses fonctions à la préfecture des Bouches-du-Rhône, le 12 octobre 1940, après onze ans de service en vertu de la loi 17 juillet 1940

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article170657, notice MÉZEREY Gaston, Raymond, version mise en ligne le 15 février 2015, dernière modification le 23 avril 2021.

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, 10 M 180 et 55 W 62. — Notes de Louis Botella. — état civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable