Par Jean Neuville - Renée Dresse
Huy (pr. Liège, arr. Huy), 28 octobre 1876 – 17 mai 1901. Ouvrier en bâtiment, militant socialiste, antimilitariste, libre penseur, dirigeant des Jeunes gardes socialistes et des Enfants du peuple.
À quatorze ans, Jean Farcy travaille dans une menuiserie, pour un patron catholique « qui l’estimait beaucoup pour son assiduité et son courage ». Il fonde le Syndicat des ouvriers du bâtiment dont il est « un administrateur zélé ». Il est également actif au sein du cercle de libre pensée, Les Disciples de César de Paepe. À sa majorité, il s’inscrit à la coopérative, Les Prolétaires hutois. Il est aussi délégué de sa section à la Fédération du Parti ouvrier belge (POB) de Huy, fondé en 1894.
Jean Farcy est très actif au sein des Jeunes gardes socialistes (JGS) qu’il contribue à développer au point de fonder une Fédération. Cette dernière s’affilie à la Fédération nationale des JGS en 1900. Farcy est l’auteur d’un tract de propagande, Pourquoi je fais partie de la Jeune garde socialiste, diffusé à plusieurs milliers d’exemplaires. L’incorporation à l’armée se fait sur base du tirage au sort.
Antimilitariste, Jean Farcy assure la distribution des journaux, Le Conscrit et La Caserne
Appelé à participer au tirage au sort en vue de son incorporation ou non à l’armée, il refuse de s’y prêter. Un « officiel » le fait à sa place et c’est un bon numéro.
En 1897, Jean Farcy est un des fondateurs du cercle dramatique, La Prolétarienne, au sein de laquelle il interprète excellemment selon R. Dion, « les rôles de « propriétaire grincheux et méprisant » ».
L’éducation est une des préoccupations de Jean Farcy. Il suit les cours d’« Extension universitaire » et du cercle d’études. À la suite d’une séance de la section des pupilles du Vooruit (En avant) de Gand (Gent, pr. Flandre orientale, arr. Gand) à Huy, il propose de créer une section des Enfants du peuple. Aussitôt créé, le groupe rassemble une quarantaine d’enfants. Comme pour les JGS, Farcy en est le principal animateur.
« Un pareil labeur devait fatalement altérer sa santé. Il travaillait toujours sans ménagement ». Jean Farcy meurt en mai 1901 d’une pneumonie.
Par Jean Neuville - Renée Dresse
SOURCE : DION R., Histoire du socialisme dans la région hutoise, Huy, 1930, p. 81-84.