DUMAS Georges

Par Claude Pennetier

Né le 23 avril 1895 à Limoges (Haute-Vienne), exécuté sommairement le 26 mars 1944 à Brantôme (Dordogne) ; directeur de l’octroi et des régies municipales de Limoges ; socialiste de Limoges (Haute-Vienne) ; résistant AS-NAP.

Georges Dumas, directeur de l’octroi et des régies municipales de Limoges, marié à Élisabeth Lecanuet, est le père de Roland Dumas futur ministre des Affaires étrangères.

Membre du Parti socialiste clandestin, Georges Dumas participa à la Résistance au sein de l’Armée secrète et devint, en 1943, chef départemental puis régional du Noyautage des administrations publiques (NAP). Dénoncé, arrêté par la police allemande le 24 mars 1944, il a été interné à la prison de Limoges.

En représailles à l’assassinat de trois officiers supérieurs allemands, par des maquisards, dans les environs de Brantôme, le 25 mars, le lendemain, vingt-cinq otages dont Georges Dumas, furent pris à la prison de Limoges et fusillés dans une carrière désaffectée des environs de Brantôme. Un jeune domestique de ferme présent sur les lieux connut le même sort tragique.

Ils furent exécutés par un détachement de la brigade nord-africaine placé sous le commandement d’Alex Villaplana et intégré à la Hilfspolizei, rattachée à la division Brehmer (325e division de sécurité). Le peloton d’exécution pourrait avoir été commandé par August Meier, lieutenant-colonel SS, Kommandeur de la Sipo SD de Limoges.

A la Libération, Roland, âgé de vingt-trois ans, reconnut le cadavre de son père à sa cravate coupée, dans le charnier des victimes. Georges Dumas fut réinhumé dans le cimetière de Louyat à Limoges. Jean, le jeune frère de Roland, des années plus tard, se suicida en se jetant dans la Vienne, le jour anniversaire de l’arrestation de son père.

Georges Dumas a été reconnu Mort pour la France et a reçu la Légion d’honneur.
Une avenue de Limoges porte le nom de Georges-Dumas, dans les abords de l’Hôtel de Ville. A Brantôme, une stèle commémore les vingt-six exécutés du 26 mars.

Georges Dumas obtint le titre de Juste parmi les Nations, pour avoir aidé à mettre à l’abri Simone Nathan, une amie de lycée de sa fille et soutenu Henri Sangler, président de la communauté juive de Limoges.

A Jérusalem, c’est une plaque qui l’honore et un arbre a été planté dans le jardin des Justes à l’époque où Roland Dumas était ministre.

voir Site de massacre : Brantôme (Dordogne), 26 et 27 mars 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article170820, notice DUMAS Georges par Claude Pennetier, version mise en ligne le 21 février 2015, dernière modification le 21 janvier 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Le Monde, 21 février 2015. — Notice Roland Dumas dans le Maitron, par Jean-Marcel Bichat. — Site resistancefrancaise. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, p. 105-113, 399.

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