GOEURY Émile, Alexandre

Par Annie Pennetier

Né le 2 octobre 1907 à Alfortville ( Seine, Val-de-Marne), exécuté le 22 août 1944 au Fort de Vincennes ; employé du métro ; résistant FTPF.

Fils de Louis Goeury, mécanicien, et de Rosa Genouille, Émile Goeury était domicilié 32 rue des Pâquerettes à Alfortville où il s’était marié le 25 juin 1929 avec Yvonne Vérnet, comptable. Le couple avait deux enfants, Gérard et Marc.

Instructeur à la RATP, Émile Goeury, sergent FFI, matricule n° 1228, appartenait au groupe dirigé par le commandant Louis Bouchet (groupe Métro-Bus – Secteur Est du département de la Seine FTPF ).

Le Comité Parisien de Libération venait de décider d’attribuer ces locaux, sis rue d’Enghien, dans le Xe arrondissement, à l’Humanité et au Parisien Libéré. Le 21 août vers 10 h du matin, Louis Bouchet quitta donc la station Bel-Air à bord d’une traction avant Citroën en compagnie de plusieurs de ses collègues membres des FTP : André Ancelin, Ulysse Benne, Robert Ferrer, Émile Goeury et Arthur Speeckaert. Selon l’enquête que conduisit quelques jours plus tard son fils , Walter Goeury, la voiture fut contrôlée à un premier barrage allemand avenue de Daumesnil, qu’ils purent franchir. Les résistants n’étaient pas armés et la « trêve » instituée la veille par le général von Choltitz était censée avoir rétabli une relative liberté de circulation. Mais tous les militaires allemands en pleine débâcle n’avaient pas la même attitude. Émile Goeury et ses camarades furent interceptés un peu plus tard par un groupe de soldats à l’angle de la rue Traversière (XIIe arr.) et de la rue Michel Chasles. Après une rapide fouille, sous la direction d’un homme en civil qui paraissait commander les opérations, les résistants furent conduits les mains sur la tête jusqu’au 15 de la rue Traversière dans une cour de la SNCF, selon les témoignages recueillis par Walter Goeury. En fin d’après midi, on les fit monter dans deux camions bâchés en compagnie d’une impressionnante escorte, qui les amena au Fort-Neuf de Vincennes toujours sous contrôle allemand.
Le lendemain 22 août, ils étaient fusillés à la cartoucherie du Fort-Neuf de Vincennes puis enterrés sommairement dans une fosse commune avec cinq autres suppliciés. Le 26 août, leurs familles furent invitées à venir identifier leurs dépouilles.

La mention « Mort pour la France » lui fut attribuée et transcrite le 13 juin 1945. Il a été homologué IR interné résistant et FFI.

Son épouse était membre de l’Association nationale des fusillés et massacrés.

Une plaque commémorative portant son nom et ceux de ses camarades fut apposée dans la station de métro Château de Vincennes : « À la mémoire de nos camarades du Métropolitain fusillés par les Allemands au Fort de Vincennes, le 22 août 1944 ». Chaque année, une manifestation du souvenir y est organisée par le personnel de la RATP, dans le cadre des cérémonies commémoratives de la Libération de Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article170852, notice GOEURY Émile, Alexandre par Annie Pennetier, version mise en ligne le 3 mars 2015, dernière modification le 22 mars 2020.

Par Annie Pennetier

SOURCES : SHD, Vincennes GR 16 P 26131 . — AVCC, Caen, AC 21 P 616668 (n.c.). — Musée national de la Résistance MNR, Champigny-sur-Marne, fichier des victimes de l’association nationale des fusillés et massacrés. — État civil Paris (XIIe arr.), n°3579, notes Geneviève Launay.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable