Par Annie Pennetier, Dominique Tantin
Né le 30 juin 1916 à Zurich (Suisse), mort torturé vers le 20 juillet 1944 à Paris (XVIe arr.) ; graveur ; résistant, responsable du service des faux papiers du Mouvement de Libération nationale (MLN) et de l’Organisation Juive de Combat (OJC).
Maurice Loebenberg était le fils d’Adolphe Abraham Loebenberg et de Caroline née Polack. Il avait un frère, Léopold Poldy et une sœur, Doris. Il est le neveu de Maxime Polack et le cousin d’Adeline Polack et Thérèse Tedesco toutes les deux résistantes.
Loebenberg avait la nationalité française.
Pendant les années trente, il était représentant de commerce puis directeur commercial chez Gestetner, fabriquant important de duplicateurs.
Sous le pseudonyme de Maurice Cachoud, il s’engagea dans la Résistance dès la fin de l’année 1940. Il organisa le stockage d’armes à Marseille, puis, à partir de 1941, depuis Nice, il s’occupa de la diffusion du journal Combat dans le sud-est de la France, de la fabrication à grande échelle de faux papiers pour les résistants et les Juifs et de l’organisation de filières d’évasion vers les colonies françaises pour rejoindre la France Libre.
Il travailla avec l’Armée secrète, le Mouvement de Libération nationale et l’Organisation juive de Combat. Il mit en place un service de renseignement contre la délation et fit exécuter des Russes blancs qui dénonçaient des Juifs.
En mai 1944, il fut muté à Paris par le MLN pour y superviser le service des faux papiers. Il fut victime d’un agent allemand de la Gestapo, Karl Rehbein, (responsable du massacre de la cascade du Bois de Boulogne) qui se faisant passer pour un membre de l’Intelligence Service, prit contact avec l’OJC. Le 18 juillet 1944, lors d’un rendez-vous dans un appartement rue Erlanger, il tomba dans une souricière avec d’autres membres de l’OJC.
Livré à la Gestapo française au 180 rue de la Pompe (auxiliaires dirigés par l’Allemand Friedrich Berger), il y fut torturé sans parler pendant 36 heures. Selon le témoignage de Rachel Cheigam : "Alors que son corps n’était plus qu’une plaie, ses bourreaux l’ont précipité dans la cage d’escalier". Les autres ont fait partie du "dernier wagon de déportation, dit wagon des "51 otages" qui a quitté Drancy le 17 août 1944.
On retrouva son corps dans un buisson du Bois de Verrières aux environs de Paris. Il fut enterré au cimetière Montparnasse le 10 avril 1945 avec les honneurs militaires, au côté de sa cousine Thérèse Tedesco exécutée en Savoie en avril 1944.
Il fut décoré à titre posthume de la médaille militaire et de la croix de guerre, et fait chevalier de la Légion d’honneur.
Par Annie Pennetier, Dominique Tantin
SOURCES : Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 374755. — Mémorial de la Shoah-CDJC. — Notice Wikipedia. — Notice sur AJPN. — Alain Vincenot, La France résistante, Histoire de héros ordinaires, Paris, Éditions des Syrtes, 2004, p. 544.