ROYER Bertrand

Par Alain Dalançon

Né le 30 juillet 1949 à Cognac (Charente), mort le 1er janvier 2004 à Poitiers (Vienne) ; professeur de philosophie ; militant du SNES ; militant communiste puis socialiste, adjoint au maire de Poitiers (Vienne), conseiller général de Poitiers-Buxerolles

Bertrand Royer
Bertrand Royer
coll. familiale

Fils d’un électricien et d’une employée de bureau, Bertrand Royer fit ses études secondaires à Cognac. Brillant élève, il monta à Paris faire sa khâgne au lycée Henri IV à Paris en 1967-1968 et participa activement au mouvement de mai-juin 1968 dans les groupes gauchistes au Quartier latin. Revenu en Charente en 1969, il poursuivit ses études de philosophie à la Faculté des Lettres de Poitiers, tout en étant surveillant au lycée de Cognac. Il adhéra au Parti communiste français en 1969, devint en 1971 secrétaire de la section de Cognac et entra alors au comité de la fédération de Charente.

Il militait aussi au Syndicat national des enseignements de second degré au lycée de Cognac comme surveillant. Appelé à effectuer des suppléances d’enseignement de philosophie, il fut élu membre suppléant à la commission administrative académique (S3) de Poitiers en 1972 sur la liste « Unité et action » mais ne milita jamais beaucoup au syndicat, étant avant tout un militant politique.

Il encadrait les adhérents de l’Union des étudiants communistes à Poitiers et suivit l’école centrale d’un mois du PCF en 1974. En avril 1977, le membre du comité central qui suivait la fédération du PCF de Charente indiquait que son nom fut avancé par le bureau fédéral pour renforcer le secrétariat fédéral. Toutefois, des réserves furent émises car il était enseignant dans le département voisin et il fallait que le secrétaire fédéral « soit un travailleur ». Le rapport indiquait aussi que Paul Fromonteil envisageait de lui confier des responsabilités dans les milieux intellectuels de la Vienne. Après avoir obtenu sa licence de philosophie à l’université de Poitiers, Bertrand Royer enseignait en effet comme maitre-auxiliaire dans le département de la Vienne et s’était marié en janvier 1975 à Vouneuil-sur-Vienne (Vienne) avec une étudiante en histoire, Lysiane Epin, qui devint attachée territoriale à la mairie de Poitiers, et avec laquelle il eut trois enfants. Proche de Claude Prévost et de Fromonteil, il entra dans la direction de la section communiste de Poitiers et du comité de la fédération de la Vienne. Il facilita l’entrée des communistes au conseil municipal de Buxerolles, commune limitrophe de Poitiers, en 1977.

Après avoir été maître auxiliaire dans divers établissements de la Vienne, il devint adjoint d’enseignement au lycée Victor Hugo à Poitiers en 1981, puis fut intégré dans le corps des certifiés en 1992 au lycée Aliénor d’Aquitaine, enfin à partir de 1993 au lycée Louis Armand de Poitiers.

Après 1981 et durant une douzaine d’années, Bertrand Royer fut un militant communiste de la Vienne très connu et particulièrement actif. Il était secrétaire fédéral, membre du comité régional du PCF, quand il se présenta aux élections cantonales du 14 mars 1982 dans le canton Poitiers II. De 1983 à 1989, il fut détaché de l’Éducation nationale comme membre du cabinet du Président du Conseil régional du Poitou-Charentes, le socialiste Raoul Cartraud, Paul Fromonteil étant alors vice-président. Il était en même temps membre du conseil municipal de Buxerolles de 1983 à 1989. Aux élections législatives de 1988, il fut candidat du PCF aux élections législatives dans la 1ere circonscription de la Vienne à Poitiers et appela à voter au second tour pour Jacques Santrot le député-maire sortant qui fut réélu. La même année, en septembre, il se présenta aux cantonales sous l’étiquette du « Rassemblement des forces de gauche présenté par le PCF ».

En 1989, il fut élu conseiller municipal de Poitiers sur la liste d’Union de la gauche dirigée depuis 1977 par Jacques Santrot, et devint 2e adjoint au maire, chargé de la voirie et de la circulation, remplaçant à ce poste le communiste Jean-Jacques Pensec. Réélu aux municipales en 1995, il conserva sa responsabilité d’adjoint au maire en charge des grands travaux, des économies d’énergie et au patrimoine. Il était également, dès 1989, vice-président du District de Poitiers devenu Communauté d’agglomération de Poitiers en 2000.

À partir de 1992-1993, Bertrand Royer fut l’un des animateurs nationaux des « refondateurs » du parti communiste qui s’organisa autour de Refondations (avec un bulletin local Refondations 86) et il se présenta à diverses élections. Aux cantonales de novembre 1992, il fut candidat dans la canton-Nord de Poitiers, « Pour faire du neuf à gauche », sa candidature se situant « À gauche vraiment, à gauche autrement ». Le 21 mars 1993, il se présenta aux législatives, toujours dans la 1ere circonscription de Poitiers (suppléant Alain Maulny), sa candidature étant soutenue par « Solidarités- Écologie /Gauche Alternative » et par les anciens ministres communistes, Charles Fiterman, Anicet Le Pors, Jack Ralite* et Marcel Rigout.

Il participa activement à la fondation, les 15-16 octobre à Montreuil, de la Convention pour une alternative progressiste (CAP) qui réunissait notamment des socialistes, des communistes et des « Verts » et à la fondation en décembre suivant de son antenne départementale, la CAP 86. En 1995, il se présenta aux cantonales soutenu par Refondations et le Mouvement des citoyens. Il fut candidat aux élections législatives de 1997, encore dans la 1ere circonscription de La Vienne à Poitiers (suppléante Eliane Rousseau), candidature soutenue par la CAP, l’Alternance Rouge et Verte (AREV) et la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) qui s’étaient unis pour construire une « Entente de l’espoir ». Mais il n’obtint que 2,62% des suffrages et appela à voter au second tour pour le candidat socialiste Alain Claeys qui fut élu.

Son itinéraire le conduisit, comme d’autres de ses amis, notamment Charles Fiterman, à rejoindre le Parti socialiste où il poursuivit son engagement pour la justice sociale, dans le cadre de la « gauche plurielle ». Réélu au conseil municipal de Poitiers en 2001, il conserva sa délégation d’adjoint aux grands travaux, aux économies d’énergie et au patrimoine. En 2003, il fut renouvelé comme membre du conseil d’administration de la section française de l’ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites). Et en 2001, présenté par le PS, il fut élu conseiller général du canton de Poitiers-Buxerolles, remplaçant Philippe Decaudin malade. À ce titre il était également vice-président du SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours de la Vienne, présidé par René Monory). Il décéda à l’âge de 55 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article171214, notice ROYER Bertrand par Alain Dalançon, version mise en ligne le 3 mars 2015, dernière modification le 22 août 2015.

Par Alain Dalançon

Bertrand Royer
Bertrand Royer
coll. familiale
En Khâgne à Henri IV en 1968
En Khâgne à Henri IV en 1968

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Arch. S3 SNES Poitiers. — Témoignage de Marie-Hélène Aubineau. — Vidéo d’interview de Bernard Bourdet, http://reve86.org/portrait-de-militant-e-2/.~— Renseignements fournis par son épouse. — Notes de Jacques Girault.

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