Par Jacques Girault, Claude Latta
Né le 2 juin 1920 à Veauche (Loire), mort le 29 mars 1999 à Champagnac-la-Noaille (Corrèze) ; instituteur puis PEGC ; militant du SNI ; militant du PCF, adjoint au maire de Riorges (Loire).
Fils et petit-fils d’instituteurs corréziens issus de La Roche-près-Feyt, Queyssac-les-Vignes et Champagnac-la-Noaille (Corrèze), Camille Rozier, dont les parents devinrent directeurs des écoles de Veauche, fut élève à l’école primaire supérieure puis à l’École normale d’instituteurs de Montbrison (Loire) dans la promotion 1937-1940. Titulaire du brevet supérieur, instituteur dans la Loire, il se maria en mars 1943 à Feurs (Loire) avec Raymonde Borie, institutrice, elle aussi corrézienne, qui adhéra au Parti communiste français après la guerre. Le couple eut une fille.
Refusant de partir au Service du travail obligatoire, en août 1943, Camille Rozier rejoignit la Résistance et fit partie du maquis de l’Armée secrète en Corrèze, d’août 1943 à mai 1944. Il participa aux combats de la libération d’Ussel et fut démobilisé à Roanne.
Il reprit son métier d’instituteur à Commelle-Vernay, puis à Saint-Denis-de-Cabanne, et devint plus trad professeur d’enseignement général au collège de La Livatte, à Roanne. Son frère aîné, Maurice, né en 1914, membre du PCF, était conseiller pédagogique à Roanne. Ils furent tous deux responsables de l’Amicale laïque de Roanne. Camille Rozier habita par la suite à Riorges.
Camille Rozier adhéra au Syndicat national des instituteurs au début de sa reprise d’activité et devint secrétaire de la section syndicale du canton de Charlieu, responsabilité qu’il conserva jusque dans les années 1960. Membre du conseil syndical de la section départementale du SNI, il en fut secrétaire adjoint.
Il adhéra au PCF en 1944. Secrétaire de la cellule de Commelle-Vernay, il devint secrétaire de la section communiste de Charlieu en 1947. Membre du comité fédéral de la Loire de 1953 à 1961, il fut engagé dans de nombreuses actions contre la guerre d’Indochine puis contre la guerre d’Algérie. Candidat aux élections cantonales à Charlieu en avril 1958, habitant Roanne, il fit partie du comité de soutien de la liste communiste pour les élections municipales de 1965.
Aux élections municipales de 1977 de Riorges, Camille Rozier fut élu conseiller municipal et devint adjoint au maire de 1977 à 1989, chargé des écoles, dans la municipalité d’union de la gauche dirigée par Bernard Jayol (PS). Il put donner ainsi sa pleine mesure d’élu et d’administrateur.
De 1989 à 1999, Camille Rozier passa une grande partie de son temps dans sa maison de Champagnac-la-Noaille. Il fit partie de l’équipe de rédaction de l’ouvrage Maquis de Corrèze (Éditions sociales) qui donna la parole en 1971 dans la collection « Souvenirs » à 120 résistants et eut plusieurs éditions, la cinquième en 1995 regroupant les témoignages de 200 « résistants et témoins ». Un roman, AS et FTP - Forêt de Bourgarel. Printemps été 1944, publié en 1996, lui permit d’évoquer la Résistance et les destins croisés de membres des FTPF et de l’AS. Une brochure, Champagnac brûle-t-il ? revint, avec une grande rigueur historique, sur les événements d’avril 1944 qui, dans son village, avaient failli provoquer l’exécution de plusieurs otages pris par les Allemands. Il écrivait aussi dans Chez nous à Champagnac-la-Noaille, bulletin d’histoire locale qu’il avait contribué à fonder.
Par Jacques Girault, Claude Latta
SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Latta (Claude), « Camille Rozier (1920-1999) », Chez nous à Champagnac-la-Noaille, 2000. — Entretiens de Cl. Latta avec Bernard Jayol (ancien maire de Riorges) et Daniel Durand (PCF, Loire).