ROZOY Jeanine [née MICHEL Jeanine, Marie]

Par Didier Bigorgne

Née le 17 mars 1923 à Paris (XVIIIe arr.) ; professeure ; dirigeante du Parti communiste des Ardennes (1952-1963) ; secrétaire départementale de l’Union des femmes françaises (1954-1960) ; conseillère municipale de Charleville (1953-1959).

Fille aînée de Marcel, Charles Michel, employé de banque, et d’Andrée, Marie Camy, institutrice, Jeanine Michel naquit dans une famille catholique très pratiquante aux idées conservatrices. Son père, qui travaillait à la Société Générale à Paris, appartenait au mouvement des Croix-de-Feu ; sa mère, enseignante dans une école privée, était membre du syndicat CFTC.

Après avoir obtenu une licence de chimie à la Faculté des sciences de Paris, Jeanine Michel devint maîtresse auxiliaire en 1946. Elle exerça dans la capitale jusqu’en 1951. Ce fut pendant ces années qu’elle fonda une famille et qu’elle prit un engagement politique. Le 2 mars 1946 à Levallois-Perret (Seine) Jeanine Michel épousa Jean-Georges Rozoy, médecin généraliste ; elle lui donna six enfants. Adhérente du Syndicat national de l’enseignement secondaire, elle adhéra au Parti communiste français en 1948. Installée à Charleville (Ardennes) avec sa famille en 1951, elle retrouva un poste de maîtresse auxiliaire en 1954 pour enseigner les mathématiques et les sciences au lycée Monge à Mézières. Titularisée en qualité de professeur d’enseignement général des collèges, elle poursuit sa carrière professionnelle, d’abord à Revin, puis à Charleville.

Dés son arrivée dans les Ardennes, Jeanine Rozoy milita à la cellule de Charleville du PCF. Elle exerça très vite des responsabilités importantes dans le département. Aux élections législatives du 17 juin 1951, elle figura en troisième position sur la liste communiste et recueillit 32 596 suffrages (pour une moyenne de liste de 32 741 voix) sur 150 894 inscrits et 126 225 votants ; bien qu’arrivé en tête avec 130 967 voix, le PCF n’eut aucun élu en raison de l’addition des listes apparentées (SFIO, Radicaux, MRP et Indépendants). Dans les années qui suivirent, Jeanine Rozoy siégea dans les instances dirigeantes du PCF des Ardennes. Elle fut d’abord membre du comité fédéral du 24 février 1952 au 16 mai 1954, puis membre du bureau fédéral jusqu’au 11 décembre 1960 tout en étant présidente de la commission fédérale du contrôle financier du 1er juillet 1956 au 2 juin 1957, enfin de nouveau membre du comité fédéral du 11 décembre 1960 au 27 janvier 1963. Elle dirigea aussi une école fédérale du 17 au 24 août 1957.

Dans le même temps, Jeannine Rozoy devint conseillère municipale de Charleville. Élue le 26 avril 1953, avec cinq de ses colistiers, elle siégea à l’assemblée communale jusqu’au scrutin des 8 et 15 mars 1959 auquel le PCF n’eut aucun élu. Pendant son mandat municipal, candidate aux élections des 17 et 24 avril 1955 pour le Conseil général dans le canton rural de Machault, elle fut éliminée au premier tour en obtenant 128 voix sur 1 651 inscrits et 1 301 votants.

Parallèlement à son engagement politique, Jeanine Rozoy milita à l’Union des femmes françaises. En 1951, elle entra au bureau départemental de l’UFF qu’elle représenta le jour du 1er mai à Berlin. Elle devint secrétaire départementale en 1954 pour occuper cette responsabilité jusqu’en 1960. Après son retrait, elle appartint à l’organisation jusqu’en 1976.

Divorcée en 1976 de Jean-Georges Rozoy, qui avait rejoint un moment le PCF au point de le représenter sans succès aux élections des 20 et 27 avril 1958 pour le Conseil général dans le canton du Chesne, Jeanine Rozoy quitta Charleville-Mézières en 1977. Elle vécut à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), puis à Paris (XIIe arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article171224, notice ROZOY Jeanine [née MICHEL Jeanine, Marie] par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 3 mars 2015, dernière modification le 14 mars 2017.

Par Didier Bigorgne

SOURCES : Arch. Dép. Ardennes 3 M 5, 7, 8 et 9. — Arch. comité national du PCF. — Liberté, 1951 à 1952. — Presse locale. — Témoignage de l’intéressée.

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