RUAUX Yves

Par Roger Colet, Jacques Girault, André Henry.

Né le 8 juillet 1914 à Montmotier (Vosges), mort le 13 octobre 1993 à Épinal (Vosges) ; instituteur dans les Vosges ; militant syndicaliste.

Fils aîné d’un carrier-bûcheron et d’une brodeuse qui avaient cinq enfants, Yves Ruaux reçut les premiers sacrements catholiques puis devint rapidement militant de la Libre Pensée. Élève du cours complémentaire de Fontenoy-le-Château, il entra à l’École normale d’instituteurs de Mirecourt en 1930. Il adhéra aux Jeunesses socialistes SFIO en 1932 et continua à militer au Parti socialiste SFIO par la suite.

Nommé instituteur à Bains-les-Bains puis à Fontenoy-le-Château, il adhéra au Syndicat national des instituteurs en 1933. Il effectua son service militaire à Haguenau (septembre 1935-août 1937) et le termina avec la grade de sergent. Il fréquenta les auberges de jeunesse en relations avec l’association « Les amis de la nature ». Nommé instituteur à Senones, il entra à la commission exécutive de la section du SNI en 1938. Il fut gréviste le 12 février 1934 et le 30 novembre 1938. Se disant « pacifiste convaincu », il contesta la non-intervention pendant la guerre d’Espagne et approuva « malgré tout » les accords de Munich. Mobilisé au début de la guerre, fait prisonnier, il fut rapatrié sanitaire.

Nommé instituteur au Val d’Ajol, il obtint une mutation comme directeur de l’école des Xettes, hameau de Gérardmer. Déporté civil en Allemagne de novembre 1944 à avril 1945, il ne retrouva pas l’école des Xettes qui, incendiée, fut reconstruite en 1948.

Yves Ruaux se maria uniquement civilement en septembre 1938 à Senones avec une institutrice. Le couple eut deux enfants puis se sépara. Il vécut à partir de 1963 avec Germaine Morel, institutrice militante syndicaliste.

Membre de la commission exécutive de la section départementale du SNI, puis secrétaire de la section en 1946, il la représenta lors de la réunion du conseil national du SNI, le 28 décembre 1947. Dans son intervention, il déclara que la politique ne devait "pas faire l’objet de débat dans les syndicats". Il devint secrétaire de la section en 1950-1951 et le demeura jusqu’à la fin de l’année scolaire 1962-1963. Il signa la motion d’orientation de la majorité "autonome" pour le congrès national de Toulouse en juillet 1962.

Yves Ruaux intervint lors de la réunion des instances nationales du SNI. Lors des réunions du conseil national, il traita du ramassage scolaire (26 décembre 1953), des constructions scolaires (14 avril 1954), des assurances (18 juillet 1955), des aumôneries à partir de l’exemple des Vosges (23 décembre 1960). Lors de la journée pédagogique sur les « Programmes et méthodes du cours moyen », le 16 juillet 1957, avant le congrès national, dans la discussion sur les devoirs à la maison, il souhaita que l’on "respecte la liberté pédagogique". Il fut assesseur dans diverses réunions du conseil national.

Il fut dans les années 1950, pendant deux ans, secrétaire de la section départementale de la Fédération de l’Éducation nationale. Après sa retraite, il devint secrétaire général adjoint de la section de la Fédération générale des retraités.

Parallèlement à ses responsabilités syndicales, Yves Ruaux, administrateur de la section vosgienne de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale, dès sa retraite d’enseignant en octobre 1969, devint président de cette section et le resta jusqu’en 1977. Militant de la Fédération des œuvres laïques, il exerça les fonctions de secrétaire général à partir de 1958. Il fit notamment construire le centre laïque de Jarménil. Fondateur, avec André Henry et Michel Guénel, du Crédit mutuel des enseignants des Vosges sous l’égide du Crédit mutuel de l’Est, il en exerça la présidence de 1971 à 1980. Parallèlement, il présida l’Union nationale des CME et fut administrateur puis vice-président de l’Union mutualiste départementale de 1970 à 1977.

Son engagement laïque résultait aussi de son affiliation maçonnique. Apprenti en 1947 à la loge "La Fraternité vosgienne" du Grand Orient de France, il devint Maître en 1949, puis Vénérable de 1968 à 1972.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article171232, notice RUAUX Yves par Roger Colet, Jacques Girault, André Henry., version mise en ligne le 4 mars 2015, dernière modification le 2 mai 2022.

Par Roger Colet, Jacques Girault, André Henry.

SOURCES : L’Ecole libératrice. — Sources orales.

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