SCHMIDT Hugo

Par Annie Pennetier

Né le 24 octobre 1910 à Dusseldorf (Allemagne), fusillé le 5 mai 1944 à Annecy (Haute-Savoie) par les GMR groupes mobiles de réserve ; résistant FFI.

Hugo Schmidt était le fils de Jacob et de Gertrude Lotz. Antinazi, il fuit l’Allemagne hitlérienne et se réfugia en Belgique. Puis, il combattit en Espagne dans les rangs des Brigades Internationales. Après la victoire de Franco, il vint en France avec les Espagnols républicains, intégré dans un Groupe de Travailleurs Etrangers, grâce à ses faux papiers. Il était au 517è G.T.E. comme bûcheron du côté de Doussard. Il vécut là avec sa femme et ses enfants. Il fut ensuite, le 30 septembre 1942, envoyé à Entrevernes pour travailler dans la mine d’anthracite, puis à Doussard, où il rencontra Manuel Corps*. Il fit vraiment partie du groupe des Espagnols et, sous le nom de Gonzales Ugo, il était à la ferme du Clus à Nâves, à partir du 11 novembre 1943. Il monta sur le Plateau des Glières avec le groupe Navarro, le 2 février 1944. Il appartenait alors à la section qui regroupait les Espagnols, la section « Ebro ».
Son but étant de passer en Suisse, il quitta le Plateau des Glières le 24 mars 1944, profitant d’un bombardement d’artillerie sur le secteur de Monthièvret. Il partit avec deux Espagnols et deux Français. Ils restèrent tous cachés jusqu’au lundi 27. Mais ayant décidé de poursuivre leur route, ils furent arrêtés par les G.M.R., à Villaz et internés au quartier Dessaix, à Annecy.
Il fut condamné à mort, le 4 mai 1944, par la Cour martiale de l’État français qui siégeait à la maison d’arrêt d’Annecy. Dans la cour, onze cercueils avaient été alignés, les onze prévenus durent passer devant. Le tribunal était composé de cinq hommes en uniforme présidé par un capitaine des GMR. Cinq maquisards des Glières ont été passés aussitôt par les armes, par un peloton de GMR et de gendarmes de l’État français, sur le champ de tir à Annecy. Des sources indiquent aussi la date du 5 mai (AERI) et non du 4 mai (Plaques commémoratives).
Il fut inhumé dans la nécropole nationale (97 tombes) de Morette, les Glières, à Thônes.
Son nom est inscrit sur la plaque, rue Marius Vallin à Annecy et sur la stèle de Doussard.
Il a laissé une courte lettre (en allemand) que nous publions grâce à la gentillesse de Julien Helgott :

Chère Silma et enfants,
C’est la dernière heure de ma vie et je veux vous dire adieu. Je viens à l’instant d’être condamné à mort. Chère Silma soit bonne et sage avec les enfants et salue ma mère. Je dis adieu à ceux que j’aime et mes pensées vont jusqu’à la dernière minute avec vous.
Adieu. Ton mari qui t’aime vous embrasse tous.
Hugo

Sa famille se réfugiera ensuite en Suisse, grâce à des passeurs chablaisiens.
Silma Schmidt avait auparavant perdu 4 enfants d’un premier mariage, exécutés à Auschwitz. Après la mort d’Hugo, elle tombera dans une dépression profonde.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article171254, notice SCHMIDT Hugo par Annie Pennetier, version mise en ligne le 5 mars 2015, dernière modification le 11 décembre 2020.

Par Annie Pennetier

SOURCES : AERI-Haute-Savoie, Fonds Michel Germain. — Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — Mémorial GenWeb. —Marine Garnier, Trajectoires des républicains espagnols en Haute-Savoie entre 1940 et 1945, Mémoire de recherche en histoire, p. 159, Institut d’Études politiques de Paris.

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