PAILLE Émile, Robert, Hyacinthe

Par Annie Pennetier, Michel Thébault

Né le 23 janvier 1922 à Saint-Jean-de-Sauves (Vienne), fusillé le 22 février 1944 sur condamnation à mort d’une cour martiale du régime de Vichy à Annecy (Haute-Savoie) par les Groupes mobiles de réserve (GMR) ; originaire de Poitiers (Vienne), réfractaire STO ; résistant FFI.

Émile Paillé était le fils d’Émile Paillé, journalier et de d’Yvonne, Édith Gilbert. Son père (né en 1891 à Sèvres-Anxaumont, Vienne) fit la première guerre mondiale au 114ème régiment d’Infanterie de Parthenay (Deux-Sèvres), blessé au combat le 18 octobre 1918, et démobilisé le 16 août 1919. Il s’installa alors à Savigny-l’Evescault (Vienne), commune limitrophe de Sèvres-Anxaumont à la périphérie est de Poitiers. Il y épousa le 29 novembre 1919, Yvonne, Édith Gilbert. Le couple installé à Saint-Jean-de-Sauves dans le Loudunais y donna naissance à son premier enfant Émile en janvier 1922. La famille s’installa ensuite à Amberre (Vienne) en 1928 puis à Poitiers même, en avril 1934, domiciliée 147, Grand Rue. Émile Paillé et sa famille était toujours domicilié à Poitiers au début des années 40. Réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), Émile Paillé quitta Poitiers, vraisemblablement dans le courant de l’année 1943 pour se réfugier en Haute-Savoie et s’engagea alors dans la Résistance (le site Mémoire des hommes l’indique homologué FFI).
Au début de l’année 1944, le colonel de gendarmerie Georges Lelong fut envoyé en Haute-Savoie nommé, par Joseph Darnand et Pierre Laval, intendant de police et directeur du maintien de l’ordre, pour mettre fin au terrorisme dans ce département. Dès le 31 Janvier le colonel Lelong mit le département en « état de siège » : les nombreuses forces de répression rassemblées lancèrent aussitôt des opérations de contrôle des populations. Des rafles eurent lieu selon une même méthode : une ville était bouclée de nuit et, dès l’aube, les forces de police pénétraient dans les maisons, poussant tous les hommes dans un seul et même endroit, vérifiant les identités et arrêtant tous les suspects de résistance. Émile Paillé fut arrêté parmi un groupe de vingt personnes, le samedi 5 février, jour de marché à Thônes, dans le cadre d’une rafle effectuée par la Milice et les GMR. Il fut incarcéré à Annecy, aux Marquisats, centre social d’accueil des étrangers créé par l’État français et installé dans un hôtel situé à la sortie de la ville. La loi du 20 janvier 1944 promulguée par le gouvernement de Vichy avait instituée des cours martiales itinérantes composées de trois juges anonymes. Les jugements étaient expéditifs et sans appel, les condamnés immédiatement fusillés par un peloton composé de membres des GMR. La cour martiale tint sa première séance à Annecy, à la Villa Mary, centre de commandement des forces françaises du maintien de l’ordre, le 21 février 1944 (avant Thonon le 26). Condamné à mort par cette cour martiale de l’État français, Émile Paillé fut fusillé avec sept autres condamnés le lendemain 22 février, par un peloton de GMR du groupement Bretagne sur le champ de tir d’Annecy.
Les huit fusillés sont :Noël Bastien, Roger Bigaud, Arthur Boiteux, Roger Bouveret, Pierre Canali, Paul Dumoulin, Émile Paillé et Gérard Van Opstal.
Émile Paillé fut inhumé après la guerre dans le carré militaire du cimetière de Loverchy, à Annecy. Il obtint la mention mort pour la France et fut reconnu Déporté-Interné-Résistant (DIR). Son nom est inscrit sur le livre d’or des morts pour la France de Poitiers ainsi que sur le monument commémoratif aux treize fusillés d’Annecy, rue Marius-Vallin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article171261, notice PAILLE Émile, Robert, Hyacinthe par Annie Pennetier, Michel Thébault, version mise en ligne le 5 mars 2015, dernière modification le 7 mars 2022.

Par Annie Pennetier, Michel Thébault

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 454835 et SHD Caen AVCC Cote AC 21 P 124315 (à consulter) — Arch. Dép. Vienne (état civil, registre matricule, recensements) — AERI-Haute-Savoie, Fonds Michel Germain. — site internet l’Essor Savoyard — Mémoire des Hommes — Mémorial GenWeb.

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