ROY Suzanne [née MASSÉ Suzanne]

Par Alain Dalançon

Née le 26 septembre 1929 à Saint-Benoit (Vienne) ; institutrice ; militante syndicaliste du SNI ; militante communiste, adjointe au maire de Châtellerault (Vienne) (1983-1985).

Suzanne Roy
Suzanne Roy

Suzanne Massé appartenait à une famille nombreuse de huit enfants. Sa mère était couturière. Son père, artisan charron, devint ouvrier d’État au parc d’artillerie à Poitiers (Vienne) ; il était socialiste très anticlérical, si bien qu’elle était la seule de sa génération à ne pas aller au catéchisme dans le village de Saint-Benoit jouxtant la ville de Poitiers.

Après l’école communale, sur l’insistance de son institutrice, Mme Jouane, elle alla comme boursière au collège moderne de filles de Poitiers jusqu’en classe de seconde, et entra à l’École normale d’institutrices (promotion 1946-1950), où elle obtint le baccalauréat (série philosophie).

Elle enseigna sur son premier poste d’institutrice au village d’Orches (nord de la Vienne), de 1950 à 1952, dans la « grande classe », en remplacement de l’instituteur soigné en sanatorium, suite à son retour de déportation.

Elle avait rencontré à l’ENI, Camille Roy, élève de sa promotion, qu’elle épousa en novembre 1951 à Saint-Benoît ; mariage uniquement civil dont naquirent trois enfants, tous devenus enseignants : Dominique, principale de collège, Jean-Christophe, instituteur et Claudine, institutrice.

Suzanne Roy fut nommée dans la classe enfantine de Vellèches (nord de la Vienne) en 1952, obtint le certificat d’aptitude pour l’éducation des enfants arriérés, au Centre national de pédagogie de Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) en 1953, puis fut chargée d’une classe de perfectionnement à Châtellerault de 1954 à 1964 ; elle exerça ensuite comme réadaptatrice à Châtellerault de 1964 à 1982, et prit sa retraite en 1983.

Syndiqué au Syndicat national des instituteurs et institutrices en 1950, à la sortie de l’ENI, par René Bibault, avec lequel elle entretint par la suite une longue amitié, elle s’engagea dans le militantisme syndical. Déléguée cantonale des cantons de Lencloître, Saint-Gervais-les-trois clochers, puis de Châtellerault, elle siégea de façon ininterrompue au conseil syndical départemental de 1954 à 1976, ainsi qu’à la commission administrative paritaire départementale et au comité technique paritaire départemental.

En même temps, elle s’était engagée dans le militantisme politique, comme son mari. Militante du Mouvement de la Paix dès le début des années 1950, elle adhéra au Parti communiste français en mars 1953, à l’occasion de la cérémonie au Vel’d’hiv pour la mort de Staline. Elle effectua en 1955 le stage pour les instituteurs et participa à l’encadrement des groupes Vaillants et Vaillantes créés par son mari.

Son action syndicale et politique se rejoignaient dans la création en 1964 à Châtellerault de l’Association pour adultes et jeunes handicapés et du Centre Henri Wallon pour enfants handicapés mentaux, les analyses et conseils amicaux de Tony Lainé* lui servant beaucoup tout au long de son action. Elle militait en même temps au Groupe français d’éducation nouvelle et à l’ASFOREL (Association de formation et de recherches sur le langage) avec Laurence Lentin, dont les recherches sur l’acquisition du langage oral orientèrent ses choix pédagogiques. Elle milita aussi à la Fédération des conseils de parents d’élèves.

En 1983, Suzanne Roy fut élue au conseil municipal de Châtellerault sur la liste d’union de la gauche conduite par Edith Cresson, interrompant ainsi un quart de siècle de direction de la ville par la famille Abelin. Elle occupa la fonction d’adjointe au maire, chargée des affaires sociales, durant deux mandats, de 1983 à 1995. Elle s’impliqua beaucoup dans une ville frappée par la désindustrialisation, où le niveau moyen de revenu de la population était faible, développa le Centre communal d’action sociale en remplacement du bureau d’aide sociale, dont elle resta membre du conseil d’administration de 1995 à 2001. Elle présida aussi l’ICCAR (Interclub châtelleraudais des actions pour les retraités) qu’elle avait créé en 1984.

« Poucette », comme on la surnommait, était inséparable de son mari « Cam », tous deux étant très populaires. Elle militait toujours au PCF en 2015, fidèle au choix fait dans sa jeunesse.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article171274, notice ROY Suzanne [née MASSÉ Suzanne] par Alain Dalançon , version mise en ligne le 5 mars 2015, dernière modification le 5 mars 2015.

Par Alain Dalançon

Suzanne Roy
Suzanne Roy
Suzanne Roy
Suzanne Roy

SOURCES : Arch. IRHSES (arch. de la section du SNI de la Vienne). —Renseignement fournis par l’intéressée.

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