MOULET Jules, François, André [Pseudonyme dans la Résistance : Bernard]. Ecrit parfois par erreur Moullet

Par Jean-Marie Guillon

Né le 9 juillet 1899 à Marseille (Bouches-du-Rhône), fusillé le 18 juillet 1944 à Signes (Var) ; entrepreneur ; résistant, membre du Mouvement de libération nationale (MLN), chef de secteur et chargé du ROP (Renseignement-organisation-propagande) au mouvement Combat, responsable du Service social des Mouvements unis de la Résistance (MUR) et du Noyautage des administrations publiques (NAP) des Bouches-du-Rhône.

Jules Moulet
Jules Moulet
Source : JM Guillon

Originaire de Marseille, fils de François Moulet, ajusteur, et de Léonie Montauban, tailleuse, Jules Moulet, élève à l’École pratique de commerce et d’industrie, s’engagea le 3 mars 1917. Affecté d’abord au 55e Régiment d’artillerie de campagne, il choisit l’armée de l’Air et fut envoyé le 26 décembre 1917 au 1er groupe d’aviation. Il passa son brevet de pilote le 3 juin 1918. Il fut décoré de la Croix de guerre. Retourné à la vie civile, marié, père d’une fille, il créa son entreprise de travaux publics.
Mobilisé le 2 septembre 1939 dans l’armée de l’Air, il quitta le personnel navigant sur sa demande et rejoignit le service général, le 23 décembre 1939. IL fut affecté comme sergent-chef à la 10e compagnie de l’Air à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Affecté spécial dans une entreprise marseillaise le 1er mars 1940, il fut démobilisé le 1er juillet 1940.
Il entra très tôt dans la Résistance en rejoignant le Mouvement de libération nationale (MLN) du capitaine Henri Frenay en janvier 1941. Par la suite, au mouvement Combat, il fut chargé du ROP et était chef de secteur. Mettant à profit ses activités professionnelles, il faisait également du renseignement sur les installations allemandes. Il devint responsable départemental du NAP, dont le siège était rue des Bergers, et du Service social des MUR. Il était à ces titres membre du directoire départemental MUR.
Il fut arrêté par l’équipe d’Ernst Dunker (Delage) de la section IV de la Sipo-SD de Marseille, le 13 juillet 1944, en voulant prévenir Francis Leenhardt avec qui il avait rendez-vous à la librairie Voltaire, boulevard Baille (lui-même avait été prévenu des arrestations en cours). Il porte le no 11 dans le rapport « Antoine », rédigé par Dunker pour faire le bilan de la vague d’arrestations qui décime la Résistance à ce moment-là.
Interrogé au siège de la Sipo-SD, emprisonné aux Baumettes à Marseille, il a été fusillé avec vingt-huit autres résistants, après un jugement sommaire sur place, le 18 juillet, au fond d’un vallon isolé, dans les bois de Signes. D’après Dunker, le jugement aurait été prononcé par la cour martiale de la 244e Division d’infanterie. Les corps furent exhumés le 17 septembre 1944. L’autopsie révéla que Jules Moulet avait été victime de coups au visage donnés « avec une extrême violence » par exemple avec une crosse de fusil et que son maxillaire supérieur était fracturé.
Un monument funéraire a été inauguré le 18 juillet 1946 dans le lieu, connu désormais comme le « Vallon des fusillés », devenu nécropole nationale en 1996.
Jules Moulet fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le 24 avril 1946. Son nom a été donné à une rue du VIe arrondissement de Marseille par délibération du 23 juillet 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article171363, notice MOULET Jules, François, André [Pseudonyme dans la Résistance : Bernard]. Ecrit parfois par erreur Moullet par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 26 janvier 2016, dernière modification le 12 octobre 2021.

Par Jean-Marie Guillon

Jules Moulet
Jules Moulet
Source : JM Guillon

SOURCES : Mémoire des Hommes SHD Vincennes GR 16 P 433954 (nc). — Presse locale (La Marseillaise 19 septembre 1944). – Madeleine Baudoin, Témoins de la Résistance en R2, thèse d’histoire, Université de Provence (Aix-Marseille I), 1977. – Site Mémoire vive de la Résistance, notice Francis Agostini (mvr.asso.fr). – Simone et Jean-Paul Chiny, La Résistance et l’occupation nazie à Marseille (1940-1944), Marseille, ANACR comité de Marseille, 2014. – Robert Mencherini, Résistance et occupation (1940-1944), tome 3 de Midi rouge, ombres et lumières, Paris, Syllepse, 2011. – Renseignements Guillaume Vieira. — État civil en ligne cote Marseille, Naissance,4,07,1899, vue 33.

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