SAINT-MARTIN Georges, Ludovic, Antoine [Pseudonyme dans la Résistance : Bourrely]

Par Jean-Marie Guillon

Né le 21 mai 1924 à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), fusillé le 18 juillet 1944 à Signes (Var) ; étudiant ; secrétaire du chef régional des Corps francs de la Libération (CFL) et Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Habitant Marseille (Bouches-du-Rhône) avec sa famille, Georges Saint-Martin, après des études au lycée Victor-Hugo et l’obtention du bac Philosophie, s’était inscrit à la faculté des sciences de Marseille en chimie. Célibataire, engagé dans la Résistance, il était devenu le secrétaire du chef régional CFL/FFI, Robert Rossi (Levallois).
Il fut arrêté une première fois par Serge Delacroix, l’un des chefs départementaux du Parti populaire français (PPF), le 10 juillet 1944. Libéré, il fut pris à nouveau le 16 juillet par l’un des principaux agents d’Ernst Dunker (Delage), l’un des chefs de la section IV de la Sipo-SD de Marseille qui l’avait repéré lors d’un rendez-vous avec un agent de liaison retourné. D’après le témoignage de Renaud-Henri Martinie (Lespiau), chef départemental FFI pour les Bouches-du-Rhône, il fut arrêté en sortant de chez Jean-Pierre Dubois au 12 quai Rive-Neuve où il était venu déposer un rendez-vous. Malmené, il aurait conduit la Gestapo chez Robert Rossi (Levallois), chef régional FFI. Dans l’une de ses dépositions, Dunker a affirmé l’avoir contraint à les conduire sous la menace chez Rossi, puis il revint sur cette affirmation, comme il revint sur des accusations identiques portées à l’égard d’autres résistants arrêtés. Georges Saint-Martin porte le no 22 du rapport « Antoine » où Ernst Dunker fait le bilan de cette vague d’arrestations. Il aurait été torturé à l’électricité selon le témoignage de son père. Emprisonné aux Baumettes à Marseille, il a été fusillé avec vingt-huit autres résistants, après un jugement sommaire sur place, le 18 juillet, au fond d’un vallon isolé, dans les bois de Signes. D’après Dunker, le jugement aurait été prononcé par la cour martiale de la 244e Division d’infanterie. Les corps ont été exhumés le 17 septembre 1944. Un monument funéraire a été inauguré le 18 juillet 1946 dans ce lieu, connu désormais comme le « Vallon des fusillés » et devenu nécropole nationale en 1996. Son nom a été donné à une rue du VIIe arrondissement de Marseille (Endoume) par délibération du 27 juillet 1946.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article171369, notice SAINT-MARTIN Georges, Ludovic, Antoine [Pseudonyme dans la Résistance : Bourrely] par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 8 mars 2015, dernière modification le 8 avril 2020.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Presse locale (Marseille Magazine septembre 1957). – Madeleine Baudoin, Témoins de la Résistance en R2, thèse d’histoire, Université de Provence (Aix-Marseille I), 1977. – Jean-Paul Chiny, La Résistance R2 assassinée, mém. dactylog., 2010. – Robert Mencherini, Midi rouge, ombres et lumières, tome 3, Résistance et occupation (1940-1944), Paris, Syllepse, 2011. – Renseignements Guillaume Vieira.

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