ANDRÉ Marcel

Par Daniel Grason, Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Né le 30 mai 1922 à Carhaix (Finistère), fusillé après condamnation le 19 juin 1942 à Vannes (Morbihan) ; ouvrier métallurgiste.

Marcel André était le fils de Louis André, charretier, et de Virginie Guyomarch, ménagère. Aîné de sept enfants, il était domicilié à Hennebont et exerçait la profession d’ouvrier métallurgiste à l’Arsenal de Lorient (Morbihan).

Marcel André, son frère François André, Marcel Couëdo et François Cocoual consommaient le 28 mars 1942 dans le café des époux Bouedec à Hennebont (Morbihan). L’établissement était aussi fréquenté par des militaires allemands. Marcel Couëdo, un peu ivre, sortit vers 21 heures du débit de boisson, il s’en prit vivement à un officier ou à un soldat allemand. Une bagarre éclata au cours de laquelle Couëdo prit un coup de baïonnette à la jambe. Les quatre hommes furent arrêtés et incarcérés à la prison de Vannes.
Tous les quatre comparurent le 17 juin 1942 devant le tribunal militaire allemand FK 750 de Vannes (Morbihan). Ce qui n’était qu’échanges de coups et d’insultes prit une dimension dramatique, Marcel André et Marcel Couëdo furent condamnés à mort pour « voies de fait sur un soldat allemand, agression et échanges de coups ». François Cocoual écopa de dix-huit mois de prison et François André, seize ans, à six mois. En fait, c’était ce dernier qui avait porté les coups ; son frère aîné Marcel se sacrifia pour lui.
_Marcel André et Marcel Couëdo furent fusillés le 19 juin 1942 à 17 heures et 17 heures 03. Dans un rapport daté du 22 juin 1942, adressé au préfet du Morbihan, le capitaine Salomon, commandant la section de gendarmerie de Lorient, déclare que l’exécution a eu lieu « dans la cour de la prison de Vannes » place Nazareth.

Selon le témoignage de l’aumônier, avant d’être passé par les armes aux côtés de Marcel Couëdo, Marcel André cria « Vive la France ! Vous êtes des lâches ! ».
Le 14 juillet 1942 une pancarte, vite enlevée par la police française, fut déposée sur le monument aux morts d’Hennebont : « Honneur aux patriotes hennebontais Marcel Couëdo et Marcel André, morts pour la France ».

Marcel André a obtenu la mention « Mort pour la France ».

Dans le Morbihan, à Saint-Avé, le nom de Marcel André est inscrit sur le mémorial des fusillés.
À Hennebont, dans le quartier Saint-Caradec, quai des Martyrs, son nom figure sur la plaque commémorative dédiée « Aux victimes civiles fusillées entre le 7 et le 11 août 1944 » alors que celui de son camarade Marcel Couëdo fusillé en même temps que lui, est inscrit sur la plaque dédiée « Aux combattants de la Résistance ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article171442, notice ANDRÉ Marcel par Daniel Grason, Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, version mise en ligne le 9 mars 2015, dernière modification le 2 décembre 2021.

Par Daniel Grason, Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Sur le mémorial des fusillés à Saint-Avé
Sur le mémorial des fusillés à Saint-Avé
Quai des martyrs à Hennebont
Quai des martyrs à Hennebont
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson

SOURCES : Arch. Dép. Morbihan, 2 W 11308, exécutés par les Allemands ; 2 W 15894, courrier des autorités allemandes au préfet du Morbihan ; 41 J 47, fonds du Comité pour l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. — AVCC, Caen, B VIII, dossier 3 (Notes Thomas Pouty). — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État civil, Carhaix (acte de naissance).

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