BONIFACE Jean, Ernest

Par Jacques Girault

Né le 17 mars 1921 à Lacroix-Saint-Ouen (Aisne), mort le 16 janvier 1999 à Montbrison (Loire) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI, et communiste dans l’Aisne.

Fils d’un mécanicien devenu quincaillier chaudronnier et d’une épicière, Jean Boniface, titulaire du brevet supérieur, commença à travailler comme aide-chimiste. D’octobre 1944 à juillet 1945, il milita dans le syndicat CGT des produits chimiques de l’usine Glasxo à Compiègne (Oise).

Membre de L’Élan, club de camping, de 1941 à 1943, membre du mouvement uni des Auberges de jeunesse, il était responsable, à la Libération, du groupe de Compiègne (1944-1945) affilié au Mouvement laïque des auberges de jeunesse. Il adhéra en 1945 à l’Union de la jeunesse républicaine française et en février 1946 au Parti communiste français.

Il se maria en mars 1945 à Soissons (Aisne) avec Simonne Padoy, institutrice communiste. Le couple eut deux enfants.

Jean Boniface commença sa carrière d’instituteur en octobre 1945 et adhéra aussitôt au Syndicat national des instituteurs dont il devint rapidement délégué du syndicat dans le canton.

Secrétaire de la cellule communiste d’Acy, puis de celle de Vierzy, après avoir suivi l’école fédérale de deux semaines (septembre 1947), il devint membre du bureau de la section communiste de Soissons en juillet 1948, responsable de la jeunesse. En février 1949, il devint secrétaire de cette section et entra alors au comité de la fédération en février 1949.

Jean Boniface, était membre du conseil syndical de la section départementale du SNI en 1952, et assurait en même temps le secrétariat de la FEN-CGT dans le département, en étant responsable des jeunes. Il enseignait alors, avec son épouse, à Montigny-sur-Crécy par Crécy-sur-Serre et en 1952 devint secrétaire de la section communiste de Crécy. Il participa au stage central pour les instituteurs communistes en septembre 1952, l’appréciation générale le présentait comme « assez prétentieux », « raisonneur » et concluait : « Il serait utile de suivre de prés le comportement de ce camarade ». Rapportant sur la conférence fédérale de février 1956, Marcel Dufriche signalait qu’il avait « provoqué de longues discussions sur le comportement des instituteurs communistes, accumulant bourdes et erreurs. Malgré mon insistance à démontrer ses positions fausses, il a été proposé au comité fédéral. » Sans doute faisait-il une allusion à un désaccord avec la décision de 1954 du bureau politique demandant aux instituteurs communistes d’abandonner la FEN-CGT.

Toujours délégué cantonal du SNI, Jean Boniface fut régulièrement réélu au comité fédéral, responsable au travail parmi les instituteurs. Lors de la conférence fédérale de mai 1957, le représentant du comité central Maurice Carroué rapportait : « Les camarades ont été unanimes à le maintenir au comité fédéral. À mon avis, c’est un camarade inégal, susceptible de périodes de fléchissement, qui n’a pas toujours des positions justes, mais attaché au parti et qui sous la direction fédérale peut faire du bon travail ». Il devint en 1961 membre du bureau fédéral, responsable fédéral des intellectuels, des enseignants et de l’éducation, et y demeura jusqu’en 1968. Réélu au comité fédéral en 1968, il cessa de l’être en 1970 en raison de son inactivité consécutive à la maladie de son épouse.

En 1959, instituteur à Saint-Quentin depuis 1957, il participait au secrétariat, puis seulement au bureau, de la section communiste de Saint-Quentin- Nord et assurait le secrétariat de la sous-section du SNI.

Boniface fut candidat communiste au conseil général, en 1955, dans le canton de Ribemont et en 1959 dans celui de Crécy. Enfin, depuis le milieu des années 1960, il militait au comité départemental d’action laïque et dans l’association des parents d’élèves. S’y ajoutait à partir de 1968 une responsabilité départementale dans l’association France-URSS.

Son épouse, née Simonne, Héloïse, Athénaïs Padoy, née en 1921, fille d’un entrepreneur de menuiserie, « adversaire » du Parti communiste, institutrice, était membre du Parti communiste depuis 1949, membre du bureau de l’Union des femmes françaises, participa au comité de la fédération (1954-1956).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17151, notice BONIFACE Jean, Ernest par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 16 octobre 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. comité national du PCF.

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