OSSELIN Jacqueline, Marie-Blanche, Josèphe

Par André Caudron

Née le 27 mai 1932 à Lambersart (Nord) ; députée socialiste du Nord (1981-1988), conseillère régionale (1981-1986), adjointe au maire de Mons-en-Barœul (Nord, 1977-1995).

Les goûts d’Émile Gras, fabricant lillois d’instruments en cuivre, et de sa femme, née Geneviève Bigo, se sont transmis à leur fille Jacqueline, passionnée comme eux de musique. Après des études chez les Bernardines de Lille (Nord) et l’obtention du diplôme de propédeutique à la Faculté libre des lettres, celle-ci épousa en 1954 Christian Osselin, cadre commercial d’imprimerie dont elle eut quatre enfants. Tous deux furent membres de La Vie nouvelle, mouvement créé dans l’esprit d’Emmanuel Mounier. Soucieux de l’essor d’un quartier en pleine expansion, le jeune couple et leurs amis prirent part à la création d’un centre social et d’une maison des jeunes et de la culture avant l’élection de Christian Osselin, sans étiquette, comme conseiller municipal de Mons-en-Barœul. Jacqueline et lui évoluèrent vers le socialisme à la suite de leur passage en 1970 dans un Groupe d’action municipale (GAM), sous l’influence de leur ami François Geindre, maire d’Hérouville-Saint-Clair (Calvados).

Jacqueline Osselin, entrée au PS en 1971, secrétaire de la section monsoise et membre de la commission exécutive fédérale, fut candidate suppléante, sans succès, aux élections législatives de 1973, puis elle devint conseillère municipale en 1977. Le jeune maire socialiste de Mons-en-Barœul, Marc Wolf*, la nomma d’emblée première adjointe, chargée de la vie associative dans cette commune agrandie par la construction d’une ZUP (Zone à urbaniser en priorité). Quatre ans plus tard, le 21 juin 1981, Jacqueline Osselin était élue députée de la 3e circonscription du Nord, mettant en échec, avec 51,6 % des suffrages, le sortant Claude Dhinnin, maire de La Madeleine (RPR).

Fervente partisane de l’autogestion, elle travailla dans les domaines les plus variés, aidant notamment Pascal Defrance, pionnier des futures radios libres, ce qui lui valut une brève condamnation à la suite d’une prise de parole encore illicite sur les ondes. La fiscalité locale, la fonction publique territoriale attirèrent tout autant son attention. Pendant ses mandats législatifs, elle ne présenta pas moins de soixante-deux interventions publiques. Réélue le 16 mars 1986 à la représentation proportionnelle, en quatrième position, elle dut quitter l’Assemblée au renouvellement de juin 1988, l’adversaire de droite retrouvant son siège. Au Palais Bourbon, elle avait appartenu à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales et à celle des finances, de l’économie générale et du plan. En même temps, elle entra au groupe socialiste du conseil régional (1981-1986), mais elle quitta le parti socialiste avec la plupart de ses amis élus monsois en 1973, en raison de désaccords sur les questions fiscales. L’équipe mit en place une formule permettant aux immigrés de participer aux scrutins locaux (1985-2001).

Jacqueline Osselin, attentive au « commerce équitable » dans le cadre du CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement), avait adhéré de longue date à Transparency International France, ONG (Organisation non gouvernementale) luttant contre la corruption. Elle prit l’initiative de la création de l’ARCM (Association pour la réalisation d’un complexe motocycliste). Celui-ci, installé en 1985 à Lezennes, près de Lille, au lieu-dit La Montagne de fer, lutta contre la délinquance et favorisa la pratique de la moto et du scooter, dans un but éducatif.

Longtemps présidente ou trésorière de cette association, Jacqueline Osselin a quitté le conseil municipal lors des élections de 2001. Comme ses collègues de l’ancienne municipalité, pour moitié féminine, elle s’était engagée au bénévolat et au reversement de ses indemnités à des œuvres diverses. On lui doit aussi la création de l’AMIME (Association pour le développement des moyens d’insertion par la maintenance électronique). Appelée ensuite AISE Électronique, celle-ci préparait des jeunes au BEP électronique à partir d’une formation pratique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article171626, notice OSSELIN Jacqueline, Marie-Blanche, Josèphe par André Caudron, version mise en ligne le 21 mars 2015, dernière modification le 9 février 2022.

Par André Caudron

ŒUVRE : Les Ascenseurs de la ZUP, contrôle populaire et autogestion municipale (l’expérience municipale de Mons-en-Barœul), en collaboration avec Marc Wolf, Cahiers François Maspero, 1979.
SOURCES : Who’s who in France, 1997-1998. – Jean Pascal, Les femmes députées de 1945 à 1988, chez l’auteur, 1990. – Moto News Magazine, 7/8, 2014, n° 47.

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