Par Annie Pennetier
Né le 1er avril 1920 à Ancenis (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé après condamnation à mort le 29 juin 1944 à Saint-Herblain (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), au château de La Bouvardière ; résistant FFI, maquis de Saffré (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique).
Fils de Joseph Rétière, employé de chemin de fer, et de Marie Louise Béranger, ménagère, Joseph Retière s’ était marié le 27 février 1943 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) avec Marie Julienne Morel. Il était domicilié 58 boulevard de Saint-Aignan à Nantes, la famille se replia à La Varenne, commune des Touches.
Résistant FFI et membre du maquis de Saffré, il fut arrêté par la Wehrmacht le 28 juin 1944 lors de l’attaque de son maquis par les forces allemandes.
Comme l’ensemble des Forces françaises de l’intérieur, le maquis de Saffré se mobilisa en juin 1944 atteignant environ trois cents hommes, insuffisamment armés, dirigés par Maurice Gimbal qui était le commandant militaire du camp lui-même sous les ordres du colonel Kinley et de Michaud. Le 28 juin 1944 plus de mille cinq cents soldats allemands, aidés d’auxiliaires français, attaquèrent le maquis qui compta treize tués au combat, certains blessés étant achevés, et des dizaines d’arrestations.
Le lendemain 29 juin 1944, le tribunal militaire allemand de Nantes FK 518 siégea au château de La Bouvardière et condamna à mort trente-cinq maquisards. Vingt-sept, dont Joseph Retière, ont été exécutés le soir même sur place et deux ont été fusillés le 13 juillet 1944 à la prison Lafayette de Nantes. Les six autres furent déportés, seuls deux d’entre eux revinrent.
Joseph Retière a été fusillé à 23 h 23, et il chanta la Marseillaise avec ses camarades Henri Moreau, Jean Pouty et Paul Tiger tombant sous les balles d’un peloton de douze soldats commandés par un officier.
Dans l’après-midi du 30 juin 1944, les corps des 27 fusillés furent amenés au cimetière de La Chauvinière à Nantes où ils furent inhumés de manière anonyme. Les tombes furent rapidement jonchées de fleurs, un drapeau français flottait au centre et deux petites affiches étaient apposées avec le texte suivant : "Camarades, dormez en paix, bientôt vous serez vengés" "Morts pour que la France vive."
Joseph Retière fut homologué interné résistant (DIR) et FFI ; il reçut la Médaille de la Résistance par décret du 24 avril 1946, JO du 17 mai 1946.
Le nom de Joseph Retière est inscrit sur la plaque commémorative du maquis à Saffré, dans l’oratoire construit auprès du monument commémoratif inauguré par le général de Gaulle le 11 juin 1950.
Par Annie Pennetier
SOURCES : DAVCC, Caen, Liste S 1744 (Notes de Thomas Pouty), AC 21 P 530494. — SHD Vincennes GR 16 P 506733 (nc). — Arch. Dép. Loire-Atlantique, 1694 W 18. — Briac Le Diouron (commandant Yacco) Soldats de l’Ombre 1939-1944, Perraud-Charmantier, 1946 : liste des victimes. — Site de la commune de Saffré. — État civil. — MémorialGenWeb. — Site Internet Mémoire des Hommes.