Par Annie Pennetier
Né le 27 décembre 1924 à Fourmies (Nord), fusillé après condamnation à mort le 29 juin 1944 à Saint-Herblain (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), au château de la Bouvardière ; résistant FFI du maquis de Saffré (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique).
Charles Picard était le fils de Charles Picard et Alice Renotte, qui habitaient 96 rue de Guise à Hirson (Aisne) où ils étaient cafetiers. Il fit sa scolarité dans une école chrétienne de Fourmies (Nord) puis à Hirson où il obtint le certificat d’études primaires. Replié avec sa famille de mai 1941 à septembre 1941 à La Meilleraye-de-Bretagne (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), il revint à Hirson où il continua de fréquenter l’École primaire supérieure. Pour aider sa famille, il se fit embaucher aux Aciéries d’Hirson où il fut arrêté. Déporté à Duisbourg-Ruhrot (Allemagne) dans un camp de travail, il réussit à s’évader, fut repris et lors d’une permission devint clandestin. Il rejoignit sa famille réfugiée à La Meilleraye-de-Bretagne (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) chez le boucher, Monsieur Trillard. Réfractaire au STO, Résistant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) il intégra le maquis de Saffré.
Comme l’ensemble des Forces françaises de l’intérieur, le maquis de Saffré se mobilisa en juin 1944 atteignant plus de trois cents hommes, dirigés par le capitaine Maurice Guimbal. Le 28 juin 1944, plus de mille cinq cents soldats allemands aidés par des auxiliaires français attaquèrent ce maquis qui compta treize tués au combat, vingt-sept fusillés au château de la Bouvardière et deux à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique).
Lors de cet assaut, Charles Picard fut arrêté pour « actes de franc-tireur ». Il fut interné à la prison Lafayette à Nantes .
Charles Picard fut condamné à mort dès le lendemain 29 juin 1944 par le tribunal militaire allemand FK 518 de Nantes qui siégea au château de La Bouvardière et fusillé le jour même en compagnie de vingt-six de ses camarades ; il tomba sousles balles du peloton d’exécution à 23h34.
Dans l’après-midi du 30 juin 1944, les corps des 27 fusillés furent amenés au cimetière de La Chauvinière à Nantes où ils furent inhumés de manière anonyme. Les tombes furent rapidement jonchées de fleurs, un drapeau français flottait au centre et deux petites affiches étaient apposées avec le texte suivant : "Camarades, dormez en paix, bientôt vous serez vengés" "Morts pour que la France vive."
Charles Picard a été reconnu Mort pour la France, statut militaire, le 19 février 1945, il fut homologué interné résistant (DIR) et FFI.
Son nom est inscrit sur le mémorial cantonal de la résistance et de la déportation à Fourmies et sur la plaque commémorative du maquis à Saffré, dans l’oratoire construit auprès du monument commémoratif.
Dans les archives de la DAVCC, il ne semble pas y avoir de dossier de fusillé au nom de Charles Picard, mais Charles Pierrard (son nom d’emprunt) est indiqué comme fusillé alors qu’il ne figure pas sur la liste établie à la Libération par le commandant de la région de Nort-sur-Erdre (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) Briac Le Diouron (dit commandant Yacco) ni sur la plaque commémorative du maquis de Saffré. Un document aux archives départementales de Loire-Atlantique confirme que Charles Picard a été fusillé sous le nom de Pierrard Charles, domicilié à Versailles, lieu-dit Saint-Jules.
Par Annie Pennetier
SOURCES : AVCC, Caen, Liste S 1744 (Notes de Thomas Pouty), AC 21 P 133958 et AC 21 P 525331. — Arch. Dép. Loire-Atlantique, 1694 W 18, 305 J 3, 1694 W 18, 1623 W 51. — SHD Vincennes, GR 16P 475099 (nc). — A. Perraud-Charmantier, Le drame du Maquis de Saffré, Éditions du Fleuve, Nantes, 1946. — Briac Le Diouron (commandant Yacco) Soldats de l’Ombre 1939-1944, Perraud-Charmante, 1946 : liste des victimes. — Dominique Bloyer, Etienne Gasche, Jeunes résistants en Loire-Atlantique, Coiffard Éditions, 2014. — Site Internet Mémoire des Hommes. — Mémorial GenWeb.