Par Jean-Pierre Besse
Né le 28 décembre 1922 à Limoges (Haute-Vienne) ; cheminot et ouvrier dans diverses branches ; dirigeant communiste de la Haute-Vienne.
Titulaire du certificat d’études primaires et du diplôme des écoles nationales professionnelles, Marcel Bonneau fut requis pour le STO en juillet 1943 mais s’évada en octobre de la même année en passant par la Suède, où il côtoya le Cercle français d’études sociales dirigé par Roland Vuillaume et Lucien Mathey. Il publia un journal ronéotypé, La Marseillaise, qui selon lui « propageait des idées progressistes marxistes », avant de rejoindre en mars 1945 l’Angleterre. Il revint en France en avril 1945.
Il déclara par la suite avoir adhéré au Parti communiste en décembre 1944 et au syndicat CGT des cheminots en avril 1945. Il suivit une école fédérale communiste en 1946. En avril 1947, Fernand Dupuy écrivait : « Secrétaire de la plus importante section de Limoges. Bonnaud a manifesté de solides aptitudes de dirigeant politique tant par son sens de l’organisation que de la propagande. » et proposait sa candidature au bureau fédéral. Marcel Bonneau était alors rédacteur en chef du journal de la fédération de la Haute-Vienne, Le travailleur limousin. Il devint par la suite membre du secrétariat fédéral et suivit une école centrale de quatre mois de novembre 1947 à mars 1948. À l’issue de celle-ci, une appréciation élogieuse fut portée sur lui : « Très intelligent. Très travailleur. Esprit très clair. Classe bien ses idées. À suivi l’école de bout en bout avec une relative facilité. À fait de très importants progrès. Un des meilleurs élèves de l’école. Expérience du travail du Parti encore insuffisante. Doit devenir vite capable d’assumer de plus hautes responsabilités. »
Directeur de l’école interfédérale de Limoges du 23 novembre au 5 décembre 1953, la section des cadres émit un avis favorable en septembre 1954 pour sa participation au stage de directeur des écoles fédérales.
Le 21 juillet 1955, le secrétariat du Parti décida de son remplacement au secrétariat fédéral et la conférence fédérale le ramena au comité fédéral. Son remplacement comme secrétaire de la section de Limoges était aussi envisagé. À l’issue de la conférence fédérale des 5 et 6 novembre 1956, Pierre Doize écrivait : « Marcel Bonneau : A eu une bonne attitude. Il a présenté une autocritique sérieuse devant la commission politique. Membre du Comité fédéral, il est orienté à présent vers le Mouvement de la Paix où il pourra, avec ses qualités, améliorer son travail. Quant aux moyens de gagner sa vie, cela a fait l’objet de nos préoccupations. Il n’a pas de métier. Il était cheminot (manœuvre) quand il fut désigné comme permanent. Il a d’autre part des difficultés financières que le secrétariat connaît. Voilà ce qui a été décidé avec mon accord sous réserves de l’accord du secrétariat. Bonneau sera employé à l’imprimerie Rivet comme manœuvre (il y a actuellement beaucoup de travail). Pendant ce temps (en dehors des heures normales) il se perfectionnera car il a quelques notions comme « linotypiste » pour rentrer par la suite dans cette corporation. »
Marcel Bonneau demeura membre du comité fédéral jusqu’en mai 1968, puis siégea à la commission fédérale de contrôle financier jusqu’en 1979.
Il avait épousé une coiffeuse d’origine suédoise qui milita aussi au Parti.
Par Jean-Pierre Besse
SOURCE : Arch. comité national PCF.