BONNEMAISON Léon

Ancien combattant de la Grande Guerre, L. Bonnemaison entra très jeune à la Compagnie des chemins de fer du Midi et accomplit la plus grande partie de sa carrière à la gare de Carcassonne (Aude). Il fut l’un des fondateurs de l’Union locale CGTU, dont il devint le secrétaire en 1926 et au sein de laquelle il ne cessa de jouer un rôle de premier ordre et, lors du VIIIe congrès de l’Union unitaire du réseau du Midi, à Toulouse (Haute-Garonne) en août 1929, L. Bonnemaison fut élu archiviste du bureau de l’Union (voir Bergé Marcel*).
Il adhéra au Parti communiste, sans doute en 1934, et exerça longtemps les fonctions de secrétaire adjoint de la section carcassonnaise. Ainsi se montra-t-il parmi les artisans les plus actifs de la constitution du Rassemblement, puis du Front populaire, cherchant à appuyer leurs fondements sur les socialistes « unitaires », tel E. Demons, qui dominaient justement de leur personnalité le groupe socialiste local, et sur la petite poignée de radicaux avancés réunie autour du docteur Gout, député de Carcassonne. Ainsi se révéla-t-il aussi l’un des soutiens les plus obstinés des grèves qui se déroulèrent dans les divers secteurs de la ville de 1936 à 1939.
Très vite devenu suspect aux yeux de l’administration de Vichy, il fut arrêté dès le mois de novembre 1940 et interné jusqu’au 20 septembre 1941 à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), camp ou étaient rassemblées la majorité des personnes hostiles au gouvernement qui résidaient dans l’Aude et dans le Tarn ; il fut transféré plus tard à Eysses et à Sisteron. Déporté en Allemagne, il parvint à s’évader du convoi et à rejoindre le maquis. Bonnemaison siégea au comité de Libération de Carcassonne, puis au conseil municipal, à partir de 1945 et jusqu’à sa mort. Il était aussi président de l’Association des vieux travailleurs et responsable de la commission juridique de l’Union départementale CGT.