CHARLIER Adelson. Pseudonymes dans la clandestinité : Alain, Godefroid.

Par Ivan Lewuillon - José Gotovitch

Né à Ciply (aujourd’hui commune de Mons, pr. Hainaut, arr. Mons), le 8 juin 1918. Ouvrier métallurgiste, militant syndical socialiste, militant communiste, permanent de la Fédération boraine du Parti communiste de Belgique (PCB), conseiller communal de Ciply, conseiller provincial du Hainaut, résistant.

Adelson Charlier est le quatrième enfant – dans une famille qui en compte sept – d’Oscar Charlier, peintre en bâtiment et de Nelly Auquier, ménagère. Après ses études primaires, il suit des cours à l’École professionnelle des arts et métiers, à Mons. Il devient ainsi ajusteur-mécanicien, mais de 1933 à 1983, date de sa mise à la retraite, il exerce des professions diverses. Il restera néanmoins trente ans aux Cimenteries d’Obourg (aujourd’hui commune de Mons), à l’entretien mécanique. À la veille de la guerre, il est chauffeur dans plusieurs entreprises. Bénéficiant d’un sursis illimité pour famille nombreuse, il n’est pas mobilisé en 1940. Après la Seconde Guerre mondiale, il suit des cours du soir pour apprendre la mécanique automobile.

Militant syndical, Adelson Charlier est délégué de la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB - syndicat socialiste) de 1950 à 1983. Il est même délégué principal pendant deux ans alors qu’il travaille aux Ateliers de construction Canon-Legrand (fabrication de matériel roulant pour les chemins de fer).

Bénéficiant d’un sursis illimité pour famille nombreuse, Adelson Charlier n’est pas mobilisé en 1940, mais part avec les 19-35 ans en France où il travaille quelques semaines dans une usine de guerre.
Il explique que son instituteur lui avait communiqué sa ferveur patriotique.
Il rentre en septembre et reprend son emploi de chauffeur. Par l’intermédiaire d’un républicain espagnol, « Basco » Aizpurua, il entre en contact avec des responsables communistes qui transitent chez ce dernier. Sympathisant communiste dès avant 1940, Adelson Charlier n’adhère au PCB que pendant la Seconde Guerre mondiale, à la fin 1941 - début 1942. Selon ses dires, il commence par diffuser de la presse clandestine à l’usine. Il rallie le Rassemblement national de la jeunesse (RNJ) et est en contact avec Jean Blume. Il vole une ronéo et une machine à écrire et est admis fin 1942 aux partisans armés (PA), très embryonnaires au début. Convoqué au Travail obligatoire, il plonge dans la clandestinité en avril 1943. Sa femme, courrière, fera de même peu après. Commandant adjoint en avril puis commandant des PA du Borinage, il doit quitter la région. Il prend la direction des PA du Centre (pr. Hainaut), décimés par les arrestations qui ont lieu d’octobre 1943 jusqu’en avril 44. Il terminera la guerre comme responsable de secteur des PA de Namur et du Hainaut. Il revendique nombre de sabotages et d’exécutions de traîtres. (L’Unité patriotique, 10 février 1946). Par la suite, Charlier devient président de l’Amicale des résistants armés. À l’issue de la guerre, il est un moment adjoint à l’inspecteur général au Ravitaillement.

Adelson Charlier devient permanent de la Fédération boraine du PCB, secrétaire à l’organisation, de 1946 à 1948. Il habite Frameries (pr. Hainaut, arr. Mons) depuis 1939. Il y restera jusque dans les années 1950.

Adelson Charlier est élu conseiller communal communiste à Ciply en 1946 et conseiller provincial communiste à la même époque. À la suite de divergences de vues avec René Noël*, il démissionne de ces deux fonctions en 1949.

Pendant sa période communiste, Adelson Charlier est responsable du journal La Voix boraine, auquel il fournit des articles hebdomadaires. À cette époque aussi, il est proposé pour être tête de liste communiste en vue des élections à la Chambre des députés, mais on lui demande de se désister en faveur de Marcelin Demoulin. Des critiques internes sont formulées pour « mauvais travail au sein d’organisation de masse et pour emportement inadmissible ». Lui-même demande à être déchargé de son poste de permanent.

Adelson Charlier est l’époux Adrienne Godart, piqueuse dans un des nombreux ateliers de chaussures des environs. Cette dernière décède en 1959 ; de ce mariage sont nés un garçon et une fille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article172182, notice CHARLIER Adelson. Pseudonymes dans la clandestinité : Alain, Godefroid. par Ivan Lewuillon - José Gotovitch, version mise en ligne le 8 avril 2015, dernière modification le 29 novembre 2022.

Par Ivan Lewuillon - José Gotovitch

SOURCES : Entretien avec l’intéressé à son domicile à Mons, 32, rue Notre-Dame, 7000 Mons – Interview réalisée par José Gotovitch, mai 1975 – CEGESOMA – CArCoB, dossier personnel – L’Union patriotique, numéro spécial, 10 février 1946.

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