RUSTIN Mireille [née DIARD Mireille, Denise]

Par Jacques Girault

Née le 28 octobre 1933 à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise/Essonne) ; institutrice dans la Seine ; militante communiste ; adjointe au maire de Gennevilliers (Hauts de Seine).

M. Rustin au colloque sur les écoles maternelles en 1981 organisé par la tendance « Unité et Action »
M. Rustin au colloque sur les écoles maternelles en 1981 organisé par la tendance « Unité et Action »
avec Evelyne Mathonnière, institutrice à Gennevilliers, militante UA (à gauche).

Les parents de Mireille Diard étaient blanchisseurs à leur compte. Son père, « anticlérical convaincu », était souvent indiqué comme mécanicien. Leurs cinq enfants, comme leurs parents étaient sympathisants du Parti communiste, trois d’entre eux en devinrent membres. Mireille Diard fut, de 1949 à 1953, élève des Écoles normales d’institutrices du Bourget puis de Paris (Batignolles). Reçue au baccalauréat (série Philosophie), elle devint institutrice en 1953 à l’école élémentaire de filles de la rue de Tlemcen dans le XXe arrondissement de Paris, puis de 1954 à 1958 à l’école maternelle de la rue de l’Ourcq (XIXe arr.). Elle habitait dans le XVe arrondissement.

Elle se maria en septembre 1953 à la mairie du XVe arrondissement avec André Rustin, instituteur communiste et syndicaliste. Le couple eut deux enfants.

Avec son mari, elle alla habiter et enseigner en 1958 à Gennevilliers (Seine/Hauts-de-Seine). Elle occupa un poste d’institutrice à l’école maternelle des Grésillons jusqu’en 1964, année où elle fut lauréate du concours de direction de la Seine. Elle obtint la direction de l’école maternelle Fabien à Saint-Denis, où étaient scolarisés les enfants du bidonville du Franc-Moisin. Puis, nommée directrice de l’école maternelle des Bons Raisins à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) pendant l’année 1972-1973, elle acheva sa carrière comme directrice de l’école maternelle Denis Diderot dans le quartier du Luth à Gennevilliers de 1973 à 1989. Dans cette ville, elle participa à des actions de formation de jeunes enseignants en liaison avec les conseillers pédagogiques de la circonscription et dirigea des colonies de vacances, avec son mari de 1958 à 1968.

Membre du Syndicat national des instituteurs depuis 1952, militante de la FEN-CGT, elle fit partie de la commission fédérale des jeunes. Quand en janvier 1954, le bureau politique du Parti communiste français demanda aux instituteurs communistes de ne militer qu’au SNI, avec son mari elle accepta de suivre cette consigne, mais ils conservèrent pendant quelques années leur carte de la FEN-CGT, sans y militer. Candidate sur la liste “Unité et Action“ aux élections du conseil syndical de la section départementale du SNI de la Seine en 1960, elle fut élue suppléante à la commission administrative paritaire départementale en 1965. Secrétaire de la sous-section du SNI de Saint-Denis de 1964 à 1972, elle fut élue dans la même période au bureau de la section de Seine-Saint-Denis du SNI. Membre du bureau de la sous-section du canton de Gennevilliers, elle conserva ces responsabilités dans la section des Hauts-de-Seine de 1973 à 1989 et fut élue à la commission paritaire académique des maîtres-directeurs. De 1976 à 1982, succédant à son mari, elle siégea au bureau national du SNI-PEGC au titre de la tendance “Unité et Action“ pour renforcer la présence féminine et fit partie de la commission paritaire nationale des instituteurs.

Pendant ces responsabilités nationales, elle consacra essentiellement son action militante à la défense des écoles maternelles, leur promotion et leur ouverture aux enfants de deux et trois ans. Elle écrivit des articles dans les bulletins syndicaux, des revues spécialisés, fut la cheville ouvrière de l’organisation d’un colloque consacré aux maternelles par la revue Unité et Action en 1981.

Membre du Parti communiste français depuis septembre 1952, elle était la secrétaire-adjointe de la cellule des instituteurs du quartier de Ménilmontant. Elle participa au festival mondial de la Jeunesse en Roumanie. La fédération communiste présenta en 1954 sa candidature pour suivre le stage du PCF réservé aux instituteurs communistes. Le secrétariat du PCF ne la retint pas puisque son mari avait été accepté. Elle fit partie du comité de rédaction de L’École et la Nation remplaçant son mari en 1969 jusqu’en octobre 1970.

Elle fut élue conseillère municipale et adjointe au maire de Gennevilliers de 1989 à 2001. Son mari, à la retraite, habitant dans la Drôme, elle loua un appartement HLM dans la ville et se partageait entre Gennevilliers et la Drôme. Déléguée à l’enseignement, la formation, la petite enfance, l’enfance, l’insertion et le développement culturel pendant le premier mandat, elle présida la mission locale. Déléguée à l’enseignement et à la formation de 1995 à 2001, elle fut responsable du quartier du Fossé de l’Aumône dans le cadre de la politique de la Ville. Elle contribua aux actions innovantes de la municipalité pour la réussite scolaire, comme le Plan municipal d’aide à la lecture, récompensé par un prix national de l’Union des maires de France. Dans l’esprit de la politique de la ville, elle s’efforça de développer la collaboration entre les établissements scolaires, les parents des élèves et les services municipaux pour mettre en cohérence l’action de l’école et les actions municipales dans les secteurs post et périscolaires.

Elle était toujours membre du PCF en 2015.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article172215, notice RUSTIN Mireille [née DIARD Mireille, Denise] par Jacques Girault, version mise en ligne le 9 avril 2015, dernière modification le 5 novembre 2021.

Par Jacques Girault

M. Rustin au colloque sur les écoles maternelles en 1981 organisé par la tendance « Unité et Action »
M. Rustin au colloque sur les écoles maternelles en 1981 organisé par la tendance « Unité et Action »
avec Evelyne Mathonnière, institutrice à Gennevilliers, militante UA (à gauche).
Portait
Portait
M. Rustin dans les années 1990
M. Rustin dans les années 1990
avec Jacques Brunhes, maire de Gennevilliers .
M. Rustin, lors d'une rentrée scolaire
M. Rustin, lors d’une rentrée scolaire
discutant avec des parents d’élèves.

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressée. — Notes d’Alain Dalançon et de Robert Hirsch.

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